Imagens das páginas
PDF
ePub

Aux sinistres lueurs de sa clarté blafarde,
Le tyran stupéfait lève les yeux, regarde,

Il se trouble et palit.
Des fantômes sanglants, couverts de meurtrissures,
Dont les sales baillons cachaient mal les blessures,

S'approchent de son lit.

Ces fantômes étaient les mânes des victimes
Du féroce autocrate au coeur souillé de crimes,

Les ombres des martyrs
Qui, pour la Liberté, l'autel et la patrie,
Luttérent en héros, súrent donner leur vie

Sans regrets ni soupirs ;

Qui, domptés par la faim, le sabre et la mitraille
Dans les steppes, les bois ou les champs de bataille

Trouvèrent leurs tombeaux,
Et dont les corps sacrés, privés de sépulture,
Comme d'immondes corps servirent de pâture

Aux vautours, aux corbeaux;

Chaque spectre en passant, à son tour, de son glaive
Frappe au coeur le tyran qui parfois se relève,

Sur sa couche, bondit,
Et foulant sous les pieds son royal diadême,
Lui lance en ricapant le terrible anathême :

-Tartare, sois mauditi

Du bourreau couronné les cheveux se hérissent;
Le
sang coule à grands flots; les vôutes retentissent

De ses cris déchirants.
Redoublant la frayeur du monstre qui blasphême,
Les spectres acharnés répètent: - Anathême !

Anathême aux tyrans !

[graphic]

Le dernier qui, brisant et son sceptre et son trône,
S'approche du monarque, était une matrone

Aux longs cheveux épars,
Au sein nu, tout sanglant, aux yeux noyés de larmes ;
La tristesse voilait la splendeur de ses charmes,

Le feu des ses regards.

Sa droite retenait le pommeau d'une épée
Dans le sang ennemi nouvellement trempée,

Et dans son autre main
Était un vase étrange en forme de cratère,
Qui recueillait son sang, coulant de chaque artère,

C'etait un crâne humain.

Elle apostrophe ainsi le tyran qui frissonne:
«Qu'as-tu fait de mes fils, ma joie et ma couronne?

a Barbare, réponds-moi.
«Ton bras les a meurtris sous d'indignes entraves
«Et fait peser sur eux le joug des vils esclaves;

aTyran, malheur à toi !

[ocr errors]

«Quand, secouant leurs fers, ils demandent justice, «Tu réponds à leur plainte en livrant au supplice

Ces sublimes héros; « Ton orgueil est blessé, ta fureur se déchaîne, «Des þrigands, -des Pandours, des Cosaques d'Ukraine

«Te servent de bourreaux.

«Ils ne respectent rien, dépouillent les familles, «Insultent sans rougir à la pudeur des filles

«Aux candides regards. aSourds à leurs cris plaintifs, tes sicaires infâmes «Égorgent sans pitié les enfants et les femmes

«Et les faibles vieillards.

«De cadavres sanglants les plaines sont couvertes, «Dans les bourgs, les hameaux, dans les cités désertes,

«Partout régne l'effroi; «Ceux qu'épargne le fer sont, loin de leur patrie, «Mourants de froid, de faim, traînés en Sibérie;

«Tyran, malheur à toi!

«Pour toi rien n'est sacré, pas même la prière ! aTon affreux despotisme au fond du sanctuaire

«Poursuit la Liberté; «De leurs cloîtres chassés, sur de lointains rivages, «Les prêtres, en pleurant, emportent les images

«Du temple dévasté.

«Il est au Ciel un Dieu, vengcur de l'innocence, aQui du juste opprimé prend en main la défense,

«Ce Dieu nous vengera; aCe Dieu, notre soutien, notre unique refuge aDe l'injuste oppresseur sera le juste juge,

«Ce Dieu te punira.

«Barbare, qu'aujourdhui ta soif se désaltère;
«Tu bus le sang des fils, bois le sang de la mère;

all jaillit de mon sein. «Ce qui fait ton bouheur deviendra ton supplice. «Bois mon sang dans le crâne -- aux tyrans pour calice

«Il faut un crâne humain......)

Le crâne se vidait, puis s'emplissait encore,
Et le tyran buvait...... suant par chaque pore

Le sang qu'il avalait.
Il criait:- Grâce ! Assez! Se tordant sur sa couche,
La matrone versait, et toujours dans sa bouche,

Toujours le sang coulait.

[graphic]

Suffoqué par le sang comme un noyé par l'onde,
Il répétait, saisi d'une terreur profonde :

Grâce ! Grâce! il burlait,
Comme un tigre blessé, l'oeil hagard et farouche.
La main versait toujours, et toujours dans la bouche,

Toujours le sang coulait.

Les spectres, rassemblés en cercle dans la salle,
Dansent autour du lit une ronde infernale,

Et le tyran râlait,
Poussant parfois des cris qu'un sanglot entrecoupe,
La main versait toujours, et de l'horrible coupe

Toujours le sang coulait.

Comme un mugissement sorti d'un noir cratère,
Comme le bruit des flots et l'éclat du tonnerre,

Alors on entendit
Des fantômes en choeur la voix forte et vibrante
Répéter au bourreau demi-mort d'épouvante :

-Tartare, sois maudit!

Le tyran soupira...... toutes les voix se turent,
Comme une ombre à l'instant les spectres disparurent

A ses yeux effarés;
Ainsi que Balthazar il vit en traits de flamme
Inscrits aux murs ces mots qui glacèrent son âme:

MANÈ! THECEL ! PHARÈS !

[ocr errors][merged small]
[graphic][subsumed][ocr errors][merged small][merged small][merged small]

Tem por armas, em campo vermelho, cinco machados de prata com cabos

de ouro, em santor. Timbre, dois machados das armas atados com torçal vermelho.

I

[ocr errors]

Tem sido difficil, no meio de muitas contradicções, apurar & origem do appellido de Machado e achar o verdadeiro tronco donde derivá a sua descendencia.

« AnteriorContinuar »