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C'est en vertu d'une ordonnance du 16 février 1509 concernant les poids de Troyes que le briquet se trouve sur ces déné. raux (1); ils appartiennent donc certainement aux Pays-Bas espagnols. La fleur de lis qui les orne figure dans les armoiries de Lille, mais elle est en même temps le différent monétaire de Bruges. Peut-être n'est-il pas téméraire de supposer que van Diest, en changeant de résidence, a conservé l'ancienne empreinte de ses poids. Espérons que la découverte d'une boîte munie de son étiquette et garnie de ses dénéraux originaux nous donne un jour le mot de l'énigme. Antoine van Diest avait cessé de vivre en 1660. Le 1er octobre de cette année, sa veuve, Catherine Valyn, fut déclarée fermière de son office; elle se fit assister par François Crispel, natif de Lille, et c'est lui qui prêta serment entre les mains des commis au trésor (2). Trois ans plus tard, elle était remariée à Lenaert Somersen ou Somers, qui devint ajusteur juré le 1" cctobre 1663 (3), et qui, sauf une courte interruption, de 1678 à 1680, pendant laquelle il fut évincé par Liévin Allaert (4), le resta jusqu'à son décès en 1689. A sa demande, le tarif de l'ajustage, qui était suranné, fut relevé en 1674 (5).

V. Voici un dénéral de sa façon, marqué d'un glaive flamboyant, surmonté d'un briquet accosté des initiales L. S. En

bas, le B couronné de Bruges; aux deux côtés du glaive, la date 1668, qui rend certaine l'attribution de cette pièce.

(1) Placcaeten van Vlaenderen, 2e édition, vol. I, p. 469.
(2) Arch. de Bruges, Pachtboeck stads officien, 1653-61, fo 240.

(3) Arch. de Bruges, Pachtboeck stads officien, 1661-64, fo 135.

(4) Arch. de Bruges, Pachtboek stads officien, 1673-88, fo 85 vo et suiv. (5) Ibid., fo 24 et suiv.

Léonard Somers avait épousé en secondes noces Elisabeth Hertebolle. Celle-ci lui succéda en 1690 (1); elle avait pour caution Jean Somers, qui était probablement aussi son assistant, car ses initiales figurent sur des dénéraux au millésime de 1700, alors qu'à cette date la veuve de Léonard Somers était encore titulaire de l'ajustage.

VI. Dans un cercle perlé, un glaive flamboyant surmonté d'un briquet, séparant les initiales I. S.; en bas, le B couronné de Bruges, accosté de la date 1700.

Ce Jean Somers, fils de Pierre, devint ajusteur le 1 septembre 1702, et le resta jusqu'à sa mort, survenue le 19 novembre 1716 (2). Sa veuve, Barbe Ghyoot, demanda en vain au magistrat de pouvoir conserver son office avec l'assistance de François van de Veste, ajusteur à Gand, qui promettait d'enseigner son art au fils que le défunt avait eu de son premier mariage avec Anne Pasters; elle fut éconduite (3).

En 1717, l'ajustage échut à Melchior van de Kerchove (4), dont nous ne connaissons aucun dénéral; il le conserva jusqu'à sa mort en 1729.

Jean Somers, deuxième du nom, est probablement l'enfant dont il est question dans la requête de Barbe Ghyoot. En 1732, il succéda deux fois à Melchior van de Kerchove, en épousant sa veuve et en reprenant son office (5); il resta ajusteur jusqu'en 1748.

Les prescriptions concernant les poids et mesures paraissent avoir été quelque peu négligées à cette époque, car, lorsque Dominique De Visch remplaça Jean Somers en 1749, le magis

(1) Arch. de Bruges, Pachtboeck van stads officien, 1688-1700, fo 32 vo. (2) Arch. de Bruges, Pachtboek van stads officien, 1700-1709, fo 43 vo. (3) Arch. de Bruges, Métiers; liasse Yckers.

(4) Arch. de Bruges, Compte communal, 1717-18, fo 32.

(5) Arch. de Bruges, Pachtboeck van stads officien, 1709-25, fo 148 vo.

trat remit en vigueur les anciens règlements du XVI° siècle (1). En même temps, il releva les tarifs; l'affermage passa de 18 à 69 livres de gros. C'est à Dominique De Visch qu'appartiennent les dénéraux, souvent de fabrication anversoise, contremarqués d'un poinçon portant le B couronné de Bruges; au moment de son entrée en fonctions, le gouvernement avait envoyé aux différentes villes un dénéral du ducat, ajusté sur le dormant reposant à la Chambre des Comptes, en leur enjoignant d'en faire confectionner de semblables, portant la marque de la ville, et dont le public aurait à se servir à l'exclusion de tous autres. Le modèle envoyé de Bruxelles existe encore; il est de la fabrique de Gilles Delmotte et contremarqué d'un petit T (2).

Le Collège, par une ordonnance du 10 avril 1749, prescrivit à Dominique De Visch d'ajuster des dénéraux du Ducat marqués d'un B couronné; or le poinçon apposé sur beaucoup d'autres poids monétaires est le même que celui qui fut utilisé pour le ducat; ils sont donc du même ajusteur (3).

VII. Dénéral du ducat d'Espagne, poinçonné du B couronné. R/. Marque d'André Caers, ajusteur à Anvers.

VIII. Dénéral du 1/4 de pistole, poinçonné du B couronné. R/. Marque de l'ajusteur anversois I. S.

(1) Arch. de Bruges, Pachtboeck van stads officien, 1745-63, fo 36 et suiv.

(2) Arch. de Bruges, Hallegeboden XXII, fo 256, 258.

(3) Arch. de Bruges, Pachtboeck van stads officien, 1745-63, fo 68, 31 janvier 1752.

Après la mort de Dominique De Visch, arrivée en 1752, sa veuve, Isabelle Crétien, conserva ses fonctions jusqu'en 1762, assistée par J.-B. Limborges ou Limbourgh. Cependant une décision de la jointe des monnaies, citée par de Witte (1), nous apprend que Gérard De Corduanier, maître balancier à Bruxelles, fut autorisé, le 19 juin 1753, « à faire fonction d'ajusteur des poids de Troyes et balances de la ville de Bruges jusqu'à ce qu'il y aura un ajusteur des poids et balances domicilié dans la dite ville ». Isabelle Crétien étant morte, ses deux enfants renoncèrent à sa charge le 13 septembre 1762 (2). L'ajustage fut affermé ensuite du 1er janvier 1763 à 1780, à Joannes De Visschere (3), puis, pendant quelques années, à sa veuve Rosa van Suyt, aidée par Jean Limbourg (4); celui-ci en devint titulaire en 1787 pour trois ans (5). Du 1er janvier 1790 au 31 décembre 1796, il fut remplacé par Jan van de Velde (6), auquel succéda, le 1er janvier 1796, Joannes Vercruysse (7).

Le 12 ventôse an IV (2 mars 1796), une proclamation de la municipalité enjoint une dernière fois aux habitants de Bruges de faire ajuster et poinçonner leurs poids et mesures conformément aux anciennes ordonnances (8); mais bientôt l'ancien régime allait disparaître. Déjà en 1790, l'Assemblée Constituante avait chargé l'Académie des sciences d'étudier des réformes; la commission, nommée à cet effet, avait terminé ses travaux en 1799; le 2 novembre 1801, une loi instituait le système métrique.

Albert VISART DE BOCARMÉ.

(1) R. B. de N, 1899, p. 101.

(2) Arch. de Bruges, Pachtboetk van stads officien, 1745-63; fo 126, 13 septembre 1762.

(3) Ibid., fo 133 et suiv., 18 septembre 1762.

(4) Arch. de Bruges, Pachtboeck van stads officien, 1763-an VII, 19 octobre 1780. (5) Ibid., f 119 vo, 19 et 20 octobre 1789.

(6) Ibid., fo 148 vo, 19 et 20 octobre 1789.

(7) Ibid., fo 201 et suiv., 19 décembre 1795.

(8) Arch. de Bruges, Hallegeboden, XXVIII,, fo 463.

ANNEXE

Affermage de l'office d'ajusteur des poids et des mesures à Jooris Socquet, le 26 octobre 1560. (Pachtboeck 1589-1615, fo 17 et suiv.)

TYCKERSCIP VAN DE BALANCEN ENDE GHEWICHTEN

Men veylt alhier te pachte tyckerscip van allerande Eynssels, balancen, schalen ende ghewichten voor den termyn van zes jaren ingaende den eerden novembris xvc xc upde naervolgende conditien.

Eerst dat nyemandt tzelve en zal moghen pachten, hij en zij bequame ende expert tot tbedienen van dien, doende van zijne experientie preuve present de gone daertoe bij die vander Tresorie te kiesene. Ende zo verre hij dies niet suffisant bevonden en ware, dat hij sculdich wordt te betalen de wanne verhooghinghe ende de gone meest daer vooren gheboden hebbende te ghedieden pachtre, behoudens ghelycke examinatie ende verclaers van zijn nudscap.

Ten andren wordt de pachtre ghehouden te dienen ende gheriefven alle degone uutventende met schalen ende ghewichten, uit ycken van dien, tusschen Paesschen ende syncschen, upde paynen daertoe staende spachters laste, emmers tot dat vanden zelven tijde anders gheordonneert zij.

Voorts zal de pachtre ghehouden wesen t' ontfaenghene up inventaris de slapers vande ghewichten, eynssels, schalden, balancen ende balcken, van metael, loot, ysere, hout, ende andre dienende tot tverpachte officie, met conditie van tzelve wedesomme over te leveren ongheschent, up payne van uistant van de scade.

Item wordt de pachtre ghehouden zijn ychuus te houdene ter bequame plaetse, ende elcken daerinne ghereedscap te doene zonder claghte daerinne te ghesciedeneup payne van provisie van controlleurs oft anders zoo tbehooren zal. Ende nyemands goet langher bij hem te houden dan ten uutersten twee werckedagen, up de boete van x s. p. van den slicke tot profite vanden proprietaris van dien, ten ware hem daertoe meer tijts behoufde uut pregnante redenen, alle scimp ende pranden gheweert: ende specialicken zonder di van de neeringhe ende vercoopers van dien eenichsins te scimpen int achterhouden van huerlieder goet tot nadeele van tvercoopen van dien.

Item wordt de pachtre ghehouden te gane ten plaetsen daer eeneghe balancen zijn oft hanghen diemen hem niet goelicx en can oft mach bringhen ende die ooc te juijstene up den naerscreven loon.

Item wordt sculdich alle scalen, balancen ende ghewichten uprecthelicken ghejuijst ende gheijct uut te ghevene up payne vante moeten betalen t' interest van de partie daermede bescadicht, ende ooc de boete verbuert bij de gone daermede uutghegheven ende gheweghen hebbende.

Indien eenich ghescil rese ter causen van tycken oft juijsten van eeneghe scalen oft ghewichten tusschenden pachtre, ende de gone daremede coopende ofte vercoopende, dat tzelve zal staen ter sententie definitive vande wet met adviese van lieden dies. verstandt hebbende. Daer mede de pachtre hem zal moeten ghenoughen.

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