Imagens das páginas
PDF
ePub

Des décrets du 5 août et du 17 novembre 1888, en réglementèrent l'organisation.

Un arrêté du Secrétaire d'Etat, organisant le Gouvernement local, sous la date du 10 novembre 1894, prescrivit de remettre à tout soldat arrivant à Boma, une médaille qui porterait son numéro matricule et une lettre désignant sa nationalité. Les médailles des hommes recrutés sur le territoire du Congo portèrent d'abord les lettres E. N. (engagés nationaux); mais à partir de 1895, on les distingua par la lettre M pour les miliciens et la lettre V pour les volontaires.

72. Médaille pour soldat (1). Au droit: Les armes de l'Etat Indépendant avec la devise « TRAVAIL ET PROGRES ». Autour: « ETAT INDEPENDANT DU CONGO »★★★. Revers. L'inscription « TRAVAIL ET PROGRES », coupée par deux rosaces rondes.

Diamètre: 35 millimètres. Médaille frappée. Cuivre jaune.

Pl. IX, 3.

73. Même type que la pièce qui précède, mais d'un autre coin plus grossièrement exécuté.

Au droit. Les lions diffèrent et la position des membres n'est pas la même; la couronne ne repose pas sur l'écusson; la fasce n'est pas ondée et les étoiles de l'exergue sont remplacées par des rosaces.

Au revers. On constate une différence dans l'écartement des mots.

Diamètre: 35 millimètres. Médaille moulée. Cuivre jaune.

Pl. IX, 4.

47bis. Variété du type 47. Flanc sans listel, lettres F. P. poinçonnées.

Diamètre: 35 millimètres. Aluminium.

Pl. IX, 5.

74. Médaille de travailleur. Uniface portant un numéro matricule dans le champ et autour l'inscription : « FONDATION DE LA COURONNE » ★

Diamètre: 35 millimètres. Aluminium .

Pl. IX, 6.

Un décret du Roi-Souverain, pris le 8 mars 1896, avait déclaré « biens de la Couronne » certaines terres vacantes, dont

(1) Congo illustré, 1893, p. 24.

les revenus devaient recevoir des affectations prévues par le Roi. Cette fondation fut supprimée par un décret du 5 mars 1908.

49bis. Travailleur de l'Etat Indépendant. Variété du n° 49; flanc sans listel, lettres E. I. C. poinçonnées (2).

Diamètre: 35 millimètres. Aluminium.

Pl. IX, 7.

58ter. Variété de la médaille 58 (1), avec les lettres C. B. poinçonnées.

Diamètre: 35 millimètres. Aluminium.

Pl. IX, 8.

62ter. Chemin de fer du Congo supérieur. Médaille de travailleur, uniface, portant un numéro matricule entouré de la légende: «CHEMINS DE FER CONGO SUPERIEUR ».

Diamètre: 35 millimètres. Aluminium.

Pl. IX, 9.

(1) Chap. VII. MÉDAILLES D'IDENTITÉ.

A. MAHIEU.

LE MÉDAILLON

D'EMMANUEL-MARIE DE COCK

(1787)

Pl. X.

Au début de 1787, l'opposition des Belges aux réformes de Joseph II avait pris une forme précise; les Etats de Brabant manifestaient celle-là clairement le 19 avril, ils avaient refusé les subsides demandés, et adressé aux Gouverneurs généraux des protestations accompagnées de l'énoncé de tous leurs griefs (1).

Les Etats de Brabant possédaient alors comme greffier et pensionnaire Emmanuel-Marie De Cock (2). Celui-ci était né à Malines, le 13 décembre 1742. Son père, Jacques-Nicolas De Cock, avait été à la fin de sa carrière conseiller au Conseil privé; sa mère, Anne-Adolphine van Ertborn, appartenait à la noblesse malincise. Emmanuel-Marie avait fait des études de droit à l'Université de Louvain, où il avait conquis le diplôme de licencié ès-lois le 23 août 1763. Son père lui avait fait ensuite obtenir la brabantisation qui lui permettait d'exerser toutes les charges de l'Etat. Il avait été d'abord premier pensionnaire de la ville de Bruxelles (27 févr. 1775), puis, le 11 novembre 1775, il avait été choisi comme second pensionnaire des Etats de Brabant, à l'initiative de l'ordre de la noblesse. Il était devenu premier pensionnaire en 1787.

Le rôle de greffier pensionnaire des Etats était important. Ce personnage était le conseiller juridique de l'assemblée;

(1) Voy. Revue, 1923,

203. p.

n. 1.

(2) Sur Emmanuel-Marie de Cock et sa famille, voy. [J. DE TROOZ], La famille de Cock, originaire de Saint-Nicolas, au Pays de Waes. Louvain, 1892, pp. 10 et 11. A consulter aussi : P.-A.-F. GÉRARD, Fernand Rapedius de Berg. Bruxelles, 1842, p. 165, n. 1.

[ocr errors]

c'était lui aussi qui rédigeait les résolutions; si, par son prestige personnel, il savait prendre de l'autorité sur l'assemblée, son action pouvait être efficace et son influence considérable.

C'est, semble-t-il, ce qui arriva pour Emmanuel De Cock : il encouragea les Etats dans leur résistance, tout particulièrement dans la question de la réforme des tribunaux.

Entretemps, Henri Van der Noot avait fait donner lecture aux Etats de Brabant, le 23 avril 1787, de son mémoire sur les droits du peuple brabançon et les atteintes y portées au nom de S. M. l'Empereur et Roi depuis quelques années (1). Les Etats avaient voté des félicitations à l'auteur, et leur résolution, signée de De Cock, avait été imprimée en tête du mémoire, qui obtint à ce moment une grande vogue.

Devant l'effervescence qui se manifestait pour la défense des privilèges, les gouverneurs généraux se virent dans l'obligation de «< tenir en surséance absolue et parfaite, sans limita» tion ni exception aucune, toutes les dispositions contraires, >> directement ou indirectement à la Joyeuse Entrée (2) ».

C'était une grande victoire pour les Brabançons. Le lendemain, le peuple détela les chevaux du carosse des gouverneurs généraux et traîna ceux-ci triomphalement à travers la ville.

De Cock et Henri Van der Noot furent considérés comme les artisans de ce succès, et il en résulta pour eux une grande popularité qui nous est révélée par les pamphlets de l'époque. A ce moment, c'est Emmanuel De Cock qui est considéré comme le grand homme.

« L'âme de Morus se découvrirait sans doute au besoin, et » dans le vertueux De Cock, et dans chaque membre des Etats >> de Brabant; mais osez croire, ô mes frères, que ce ne sera >> point le même rôle qu'ils auront à jouer ! Joseph II conser>> vera vis-à-vis de vous le caractère d'un souverain équitable; » vous serez gouvernés selon vos lois, il sera votre père et ne >> fera pas égorger ses enfants (3). »

(1) Publié à Bruxelles, sans nom d'imprimeur. 4+66 pp. in-4°.

(2) A. HENNE et A. WAUTERS, Histoire de la ville de Bruxelles. Bruxelles, 1845. t. II, p. 322.

(3) Apostrophe aux Belges. s. 1. n. d. (mai 1787). Pamphlet. (Bibliothèque royale de Belgique, V. H. 27149, 8°, t. 6, 2), p. 4.

« AnteriorContinuar »