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De Nivelles furent envoyées 25 médailles encadrées, « dont 24 représentant des anciens Empereurs et Impératrices romaines (1) ».

A Mons, le préposé avait trouvé « soixante-quatre médailles en argent et deux cent et trente en cuivre, dans les archives du collège.... quatre en argent au séminaire (2) ». Elles furent envoyées à Bruxelles dans un petit coffre (3).

Le préposé De Launoy remit au Comité sept sacs et un petit panier de pièces trouvées au collège de Bruxelles. En voici le détail, tel qu'il le donnait :

« Un sac quoté N 1°, contenant 200 médailles et jettons d'argent et une petite médaille d'or. Plus, dans le même sac, 421 médailles d'argent.

» Un sac quoté N 2°, contenant 921 médailles d'argent; plus, dans le même sac, 124 médailles et 4 pièces de monnoie de cuir.

» En bronze et cuivre, un sac N 3°, contenant 200 médailles; plus, dans le même sac, 470.

>> Un sac N° 4°, contenant 572 médailles et jettons.

>> Une bourse de cuir N° 5, contenant 67 médailles, etc.

>> Un sac N° 6, contenant 745 médailles.

>> Un sac N° 7, contenant 782 idem.

>> Finalement une petite corbeille N° 8, contenant 331 médailles en plomb et autre métal (4).

Le préposé d'Anvers avait été embarrassé. Il n'avait rien trouvé dans les maisons proprement dites « que des médailles de cuivre représentant des saints, aiant servi à attacher aux rosaires que les ci-devant Jésuites étoient accoutumés de porter »; mais, dans le cabinet des Bollandistes, établis à la maison professe d'Anvers, il y avait «< une quantité de médailles » paraissant «< curieuses et importantes ». Seulement, les Bollandistes avaient été laissés en jouissance de leur cabinet et de leur

(1) Le préposé Mercier au Comité jésuitique, Nivelles, 8 août 1774 (carton cité). (2) Le préposé Le Brun au Conseil des Finances, Mons, 10 août 1774 (ibid.). (3) Note intitulée « Médailles » et « Note des médailles remises à la Secrétarerie d'Etat et de Guerre, le 12 août 1776 ». (Ibid.)

(4) Le préposé général De Launoy au Conseil des Finances, Bruxelles, 20 août 1774 (ibid.).

bibliothèque et avaient continué d'y travailler (1). Fallait-il leur enlever leurs médailles? Le préposé en référa au Conseil des Finances (2). La réponse fut affirmative (3). Le préposé fit alors savoir que les médailles étant classées par petites caisses, sans qu'il y eût de catalogue, afin de ne point les mêler, il ferait faire, pour les transporter, des caisses spéciales (4). La confection de ces caisses prit un temps assez long, car ce ne fut que dix mois plus tard, le 26 juin 1775, que les médailles furent expédiées à Bruxelles (5).

Il y en avait quatre caisses, numérotées 1010, 102o, 2 et 3 (6). Voici la description qu'en donnait le préposé :

«Dans celle marquée N° 1 se trouvent les médailles des Bollandistes en deux caisses, dont l'une contient les médailles de Papes et autres, de même que les monnoies des Empereurs et Rois de l'Occident, et l'autre les monnoies des Empereurs de l'Orient.

» Dans celle marquée N° 2 se trouvent, des mêmes Bollandistes :

1° Numismata Caesareo austriaca;

2o Idem;

3° Idem;

4° Numismata italica;

5° Numismata anglica;

6° Numismata pontificia;

7° Idem;

8° Numismata pia;

9° Monetae variae;

10° Idem;

11° Monetae variae et Numismata septentrionalia;

(1) Sur les mesures spéciales prises, lors de la suppression de la Compagnie de Jésus, envers les Bollandistes, v. GACHARD, Etudes et notices historiques, Bruxelles, 1890, t. III, pp. 414 et suiv.

(2) Le préposé Beltens au Conseil des Finances, Anvers, 7 août 1774 (carton cité). (3) Apostille sur la lettre précédente.

(4) Le préposé Beltens au Conseil des Finances, Anvers, 19 août 1774 (ibid.). (5) Le même au même, 26 juin 1775 (ibid.).

(6) « Note des médailles remises... » (ibid.).

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12° Numismata varia;
13° Numismata gallica;

14° Numismata belgica;
15° Idem;

16° Numismata hispano-austriaca;
17° Sans inscription.

>> Dans celle marquée N° 3 se trouvent, de mêmes Bollandistes, 550 différens médailles de cuivre et plomb et une partie des idoles et antiquités, de même que quelques espèces de médailles de plomb et, dans un autre paquet, cinq médailles d'argent du collège (1). »

Entretemps, le ministre plénipotentiaire, prince de Starhemberg, s'était inquiété du sort à faire aux médailles réunies par le gouvernement, mais la collection des Bollandistes n'étant pas encore arrivée, il avait fallu attendre (2). Le 12 août 1776, enfin, le Comité jésuitique reçut ordre de remettre les médailles à la Secrétairerie d'Etat et de Guerre (3).

L'intention du ministre était d'en faire don à la jeune Académie impériale et royale des sciences et belles-lettres de Bruxelles. Elles furent mises en dépôt chez l'abbé Nélis, membre de cette Société. Lorsque Nélis, nommé évêque d'Anvers, quitta Bruxelles, le successeur de Starhemberg, Belgiojoso, les fit remettre à l'abbé Mann, secrétaire perpétuel de l'Académie, en le chargeant de se concerter avec celle-ci sur le lieu où les déposer et sur la rédaction d'un catalogue (4). En séance du 24 septembre 1785, l'Académie décida que le secrétaire perpétuel conserverait provisoirement les médailles chez lui C'était là et à son intervention qu'il serait procédé au classement et à la confection du catalogue. Trois commissaires furent désignés à cet effet le marquis du Chasteler, alors directeur de l'Aca

:

(1) Lettre citée du 26 juin 1775.

(2) Archives gén. du Roy., Comité jésuitique, registre 8, fos 178 et 192 (séances des 26 mai et 13 juin 1775).

(3) Ibid., reg. 10, fo 102.

(4) Belgiojoso à l'abbé Mann, 27 juin 1785. (Ed. MAILLY, Histoire de l'Académie impériale et royale des sciences et belles-lettres de Bruxelles, Bruxelles, 1883, t. I, ́¡p. 481. [Mémoires in-8° de l'Académie royale de Belgique.]

.REV. BELGE DE NUM., 1924. 12

démie, Gérard, et le bollandiste Ghesquière (1). Depuis l'article de M. Tourneur, auquel nous avons fait allusion ci-dessus, ce dernier choix ne manquera pas de paraître piquant.

Le sort ultérieur des médailles des Jésuites nous est absolument inconnu et on ne les rencontre plus actuellement dans nos collections publiques (2). Peut-être la trace en sera-t-elle quelque jour retrouvée. En attendant, il serait vain de risquer des hypothèses. Mais il faut regretter, en tout cas, leur disparition. au détriment de notre patrimoine national.

P. BONENFANT..

(1) Protocole de l'Académie du 24 septembre 1785 (ibid.).

(2) Ed. Mailly, qui a dépouillé fort attentivement les protocoles de l'Académie, n'en fait plus mention. J'ai parcouru, quant à moi, inutilement, aux Archives générales du Royaume, la liasse 2135 de la Secrétairerie d'Etat et de Guerre, consacrée aux affairesde l'Académie de 1776 à 1792. D'autre part, M. Tourneur m'assure que ni l'Académie actuelle, ni le Cabinet des Médailles de la Bibliothèque Royale de Belgique n'est en possession de ces médailles.

AJUSTEURS JURÉS LIÉGEOIS

M. Albert Visart de Bocarmé a signalé autrefois une boîte de déneraux portant l'inscription suivante :

« Par privilège de Sa Sérénissime Eminence, manufacture de touttes sortes de Trébuchets et Balances fines, en Pierreuse proche le palais à Liége (1). »

Le propriétaire aurait voulu connaître le nom du fabricant de l'objet en question; je suis, aujourd'hui, en mesure de combler la lacune que présente l'étiquette de la boîte, grâce à une annonce de la Gazette de Liége du 15 décembre 1775.

« Par Privilège & Octroi de Son Altesse, le sieur COLARD fait et vend toutes sortes de Trébuchets; de même que tous les poids de Monnaie en or. Le dit COLARD répare les vieux trébuchets & fait les fines balances de toute qualité. I. demeure en Pierreuse aux Armes du Prince de Liège, à la Balance. »

Voilà donc un ajusteur inconnu à ceux qui se sont occupés de la numismatique liégeoise, et le document en question prouve que François Vandenberg, nommé ajusteur en 1764, ne continua pas seul sa fabrication, jusqu'à la fin de la principauté.

Il me paraît intéressant de signaler ici quelques détails qui échappèrent au baron de Chestret et à J. Simonis, lorsqu'ils eurent à s'occuper des poids monétaires (2).

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(2) Baron de CHESTRET, Histoire numist..atique de la Principauté de Liége, p. 363, note 2. J. SIMONIS, Ajusteurs jurés de l'ancienne Principauté de Liége. (Revue belge de Num., t. 51, 1895, pp. 413-427.)

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