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MÉLANGES

NOTES ET DOCUMENTS

Monnaies pseudo-impériales.

Dans son article sur quatre monnaies pseudo-impériales, paru à la page 5 de la première livraison de 1924 de la Revue, le président de notre Société de Numis matique dit qu'il est « très utile de connaître le plus grand nombre possible de pièces de cette catégorie, afin d'en faciliter le classement, par comparaison avec celles décrites et surtout avec celles, peu nombreuses, attribuées avec certitude ».

Répondant à cet appel, nous lui signalons une pseudo-impériale en argent, à flanc mince, pesant 1 gramme 685, qui mesure 16 millimètres 5 de diamètre.

Cette pièce, dont l'état de conservation est parfait, présente :

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Au droit Un buste diadémé, à droite, avec paludament, autour duquel on voit les lettres suivantes :

DNILOH VNJгHVO

Au revers l'inscription TOU-TJVN-++, disposée sur trois lignes, dans une couronne de laurier, chargée d'un cercle perlé à la partie supérieure et au bas de deux volutes, également perlées, qui se rattachent à deux ornements en forme de T.

En exergue se trouvent les lettres (D.

Nous croyons que cette monnaie est une imitation de celle d'Honorius (384-421), reproduite par Cohen dans le volume VII, p. 187.

de la deuxième édition de son ouvrage sur les monnaies impériales, et qu'il décrit comme suit:

<< Honorius, diadémé, à droite, avec légende :

DN HONORIUS PFAVG

» Revers: VOT

X

MVLT
XX

dans une couronne de laurier, sous laquelle on voit la marque CONS de l'atelier de Constantinople. »>

Quoique un peu confuse, l'inscription du droit de notre pièce correspond assez bien à celle de l'original. Celle du revers, rendue plus correctement, a les lettres disposées en sens contraire; le chiffre X manque, et le nombre XX est représenté par deux croisettes. La marque de l'exergue doit sans doute se lire CO.

De même diamètre que la pièce n° 2, décrite par M. de Jonghe, celle que nous signalons est d'un poids plus élevé, qui correspond à la moitié de celui du denier de Néron, repris par Dioclétien, taillé à 96 dans la livre de 327 grammes.

Nous possédons également un moyen bronze (diamètre : 24 mil

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limètres), d'une facture plus barbare, portant au droit un buste diadémé, avec manteau, et les lettres CONS T.

Au revers un personnage, debout sur une embarcation, tourné à droite, tient de la main gauche le labarum; la main droite, tendue, semble porter un objet dont on ne voit plus que la partie supérieure, qui a la forme d'un X. Un personnage est assis à l'extrémité de l'embarcation. Au bas de la pièce se voient les lettres :

ΛΛΗΛΙΑ ΙΛΙΑ

L'auteur de la pièce semble avoir voulu en copier une autre de Constans Ier (320-350), ou de Constance II (317-362), publiée par

Cohen dans ses Monnaies impériales, vol. VII, p. 406, n° 9 et p. 445 n° 30, au droit de laquelle on remarque un buste diadémé, drapé et cuirassé, à droite, et qui porte, au revers: L'empereur debout, à gauche, en habit militaire, sur un vaisseau; il tient un globe surmonté d'un Phénix ou d'une Victoire et le labarum. Sur le vaisseau se trouve une victoire assise regardant l'empereur.

Inscription: FEL TEMP REPARATIO.

Le type de la monnaie à la légende: « Felix temporum reparatio >> parut pour la première fois sous Constans Ier. Celle que nous venons de décrire rappelait les temps heureux de la réparation, où l'empereur était conduit par la Victoire.

Cette légende laudative est remplacée sur notre copie par une inscription dans laquelle on pourrait lire :

MANATIAN ou MHNAIAIA

(Menapian ou Menapilia), dont le sens nous échappe.

Nous doutons qu'on puisse établir un rapprochement entre cette inscription et la cohorte 26: « Menaporium in Suria ».

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A. M.

Un gros au l'on de Wallerand III de Luxembourg frappé à Serain. Le hasard, encore une fois secourable, m'a fait rencontrer un

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gros au lion inédit de Wallerand III de Luxembourg (1331-1415), frappé à Serain. Cette pièce est, quant au type, la reproduction servile du gros attribué à Louis de Nevers, par l'ouvrage de Gaillard sur les monnaies des comtes de Flandre, et reproduit sous le n° 201 Ce gros porte, au-dessus du lion, un aigle aux ailes éployées, et, plus haut, dans la bordure, un petit lion debout.

Autour du lion debout: MONETA SERAIN.
Au revers: WAL-ERD-OLI-NEO.

Cette pièce est la contrefaçon du gros similaire pour la Flandre.

Ce qui établit l'intention du sire de Serain de faire circuler sa monnaie de bas aloi en bénéficiant du crédit accordé par le public au numéraire du Comte de Flandre, c'est la manière insidieuse dont Wallerand, ou tout au moins le maître de sa monnaie, a cru devoir disposer les légendes pour créer une confusion aussi complète que possible et amener les gens non avertis à accepter les monnaies en question comme des pièces flamandes. C'est, en effet, le propre de la contrefaçon de chercher à donner, au premier aspect, l'impression de l'objet contrefait.

Les mots FLAND, d'une part et SERAIN de l'autre, présentent, l'un et l'autre, les lettres A et N qui frappent au premier coup d'œil; mais c'est le revers qui est particulièrement caractéristique: on sait que les gros à ce type présentent le nom du souverain dans la légende interne et que celle-ci est divisée en quatre parties égales par la croix qui occupe le centre de la pièce, en sorte que l'on peut commencer la lecture après l'un quelconque des bras de la croix et que le seul sens de la légende indique le point où elle débute.

Si l'on rapproche les deux pièces sans tenir compte de cette dernière circonstance, on aura la concordance ci-après des deux

légendes:

LVD - OVI - C'CO - MES

ERD - OLI --NEO-- WAL

On voit de suite que l'on s'est évertué à répéter sur le gros de Wallerand les lettres correspondantes existant sur le gros de Flandre, en estropiant au besoin certains mots: do Lineo pour de Lineio. Il ne faut pas oublier qu'à cette époque le nombre des illettrés était très grand, et qu'il suffisait, par suite, de donner l'impression de la similitude pour assurer la circulation d'une monnaie contrefaite. L. T.

Monnaie d'Utrecht.

Dans son ouvrage sur les monnaies de

la seigneurie de la ville d'Utrecht, P.-O. Van der Chijs publie, pl. XXII, no 19, un demi gros ou quart de patard, dont nous possédons un exemplaire qui présente des différences sensibles avec la description qu'en a faite cet auteur.

Le nôtre porte au droit les armes d'Utrecht remplissant le champ, avec l'inscription +'LO?FREDERICIEPTRAJEC, et au

revers une croix pattée portant un lis en cœur, anglée de deux lis et de deux lions, autour de laquelle on lit : + SIT + NOME + DNI + BEDICT.

Diamètre 18 millimètres. Poids : 0502. Bas argent.

Nous présumons que la description de Van der Chijs a été faite d'après un exemplaire en mauvais état.

A. M.

Le florin Philippus d'argent. Philippe II, au début de son gouvernement dans les Pays-Bas, se proposa de continuer le système monétaire adopté par son père, sans autre changement que celui des coins.

La première modification apportée à ce système est le daldre Philippus, taillé à 7 9/64 au marc de Troyes, qui prit la place du florin Carolus d'argent, de même aloi, mais taillé à 10 113/160 au marc. Avant de décréter la frappe de cette pièce, le roi ordonna, le 30 juin 1557, la fabrication d'un florin Philippus d'argent de 10 113/160 de taille, c'est-à-dire de même poids que le florin Carolus d'argent. A. de Witte, présente, sous le n° 742 de son Histoire monétaire du duché de Brabant, un exemplaire présumé de cette monnaie avec la marque de l'atelier d'Anvers. Le fait que la légende de cette pièce ne contient pas la mention du titre de roi d'Angleterre qui se trouve sur toutes les monnaies de Philippe II frappées antérieurement au 31 mars 1560, laisse quelque doute sur l'attribution proposée par A. de Witte.

Voici, en tout cas, un extrait de l'ordonnance du 30 juin 1557 relatif à cette pièce. Nous connaissons les minutes originales de cette ordonnance adressées aux maîtres des Monnaies d'Anvers et de Bruges (Archives générales du Royaume, Conseil des Finances, Monnaies, Liasse 165 A) et une copie pour le maître de la Monnaie de Nimègue (Bibliothèque Royale, mss. II, 850, p. 403).

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En premier lieu, ledit maître fera frapper et monnayer un denier appelé le florin Philippus d'argent de 20 sous la pièce, de l'aloi et du poids du florin Carolus d'argent dernièrement frappé et monnayé par l'empereur, portant la figure, les armes, le titre et la

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