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lois pathologiques auxquelles sont soumis les autres organes, qui, tantôt subissent de simples troubles de fonction, et tantôt éprouvent des altérations de structure.

Nous aurons à déterminer, plus tard, la fréquence relative de cette albuminurie dans les différents états morbides aigus ou chroniques, où elle apparaît.

Il est avéré également, par l'examen sévère des faits cliniques, et d'après l'autorité compétente d'hommes versés dans les études anatomiques et cliniques à l'aide du microscope, qu'on peut trouver des débris d'épithélium rénal et même des cylindres fibrineux dans les urines, dans quelques cas pathologiques, sans que celles-ci contiennent traces d'albumine; que c'est à tort, par conséquent, qu'on voudrait nous donner la présence de débris d'épithélium rénal, dans l'urine, comme le signe pathognomonique du mal de Bright; d'autant que, de l'aveu de la majorité des micrographes, on en trouve parfois dans des urines normales.

Pour nous, qui laissons de côté les théories comme les systèmes; qui sommes anatomiste comme ceux qui se disent les représentants de cette école; nous sommes forcé de convenir qu'il y a une série de lésions rénales variées, souvent différentes, ne procédant pas toutes d'un même point de départ, n'aboutissant pas toutes également aux mêmes résultats anatomiques, qui constituent dans leur ensemble, ce que nous sommes convenus d'appeler mal de Bright; ou du moins qu'elles en représentent les éléments anatomiques. Dans ces cas, l'albuminurie est la règle constante; les hydropisies du tissu cellulaire et des cavités séreuses apparaissent presque toujours, à un plus ou moins haut degré; puis des phénomènes nerveux, du type éclamptique, se montrent dans un plus ou moins grand nombre de cas. Ici la présence des cellules épithéliales des reins dans l'urine est la règle, d'une manière presque aussi invariable que l'albuminurie.

Quant à la question de savoir si le mal de Bright a pour point de départ une modification des principes constituants du sang ou de quelques-uns de ses principes, et si les altérations anatomiques ne sont, comme l'albuminurie, que la conséquence.de ce fait général: ou bien, si les lésions rénales précèdent et donnent lieu à l'albuminurie; il y a, d'une part, des probabilités plus ou moins

grandes, d'autre part des faits positifs. Les probabilités sont pour les modifications préalables du sang; les faits sont pour les lésions rénales précédant et donnant lieu à l'albuminurie. Tel est l'état de la science que nous devons accepter, sans nous laisser égarer par les doctrines ou les systèmes exclusifs.

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Des maladies dans lesquelles on rencontre une albuminurie, le plus ordinairement passagère, de quelques jours de durée.

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M. Cl. Bernard a clairement démontré, par des vivisections, qu'une piqûre faite au plancher du quatrième ventricule donne lieu à la polydipsie, à la glycosurie et à l'albuminurie passagère, suivant qu'elle porte plus ou moins haut ou au-dessus de ce plancher. Bien longtemps avant que le savant professeur eut constaté ce fait, nous avions recueilli une observation qui est une démonstration pathologique de ce que la physiologie est venue ensuite enseigner.

Nous pourrions faire hypothèses sur hypothèses sans avancer beaucoup l'explication du mécanisme de l'apparition de l'albuminurie. L'observation est là, qui démontre brutalement un fait qui peut se passer de commentaire.

Cette observation a trait à un cas fort obscur pour le diagnostic; nous avons pu caractériser, par le mot névralgie, les douleurs qui ont constitué l'ensemble apparent de la maladie, parce que ces douleurs offraient une intermittence irrégulière, avec calme complet pendant cette intermittence.

Que cette névralgie fût idiopathique, ce qui est peu probable, d'après le commémoratif; ou qu'elle fût symptomatique, toujours est-il que, pendant un laps de temps (environ trente jours), nous avions analysé tous les jours l'urine du malade sans trouver la plus légère nuance d'albumine. Un matin, à notre visite faite à sept heures, nous obtenons, par l'acide nitrique et la cha

leur, un léger précipité albumineux. Nous n'attachons d'abord pas d'importance à cela; mais le malade ayant eu une violente attaque de névralgie vers les dix heures, à la visite du lendemain, les urines furent trouvées fort albumineuses. Ce fut de courte durée. Les jours suivants, l'albuminurie avait complétement cessé; elle ne reparut plus pendant les dix jours que le malade resta encore à l'hôpital.

En somme, sur un séjour d'environ un mois et demi à l'hôpital, nous n'avons observé l'albuminurie que deux fois, chez ce malade, et l'on sait à quelle occasion.

Ire OBSERVATION. Albuminurie légère précédant une violente attaque de névralgie, se prononçant davantage après l'attaque et ne durant que deux jours (1).

Ville....., militaire au 63° de ligne, âgé de vingt-cinq ans, taille moyenne, châtain clair, bonne conformation, a eu, à Lille, il y a dix-huit mois, une affection cérébrale dont nous ne pouvons préciser la nature d'après son récit. Toujours est-il que, depuis cette époque, il est atteint de névralgie corono-faciale gauche, qui est parfois excessivement intense, et qui ne lui laisse que de courts intervalles de calme.

Avec cette névralgie existe une douleur le long de la colonne vertébrale, entre les deux omoplates, et de caractère névralgique aussi, puisqu'elle cesse complétement par intervalles, pour revenir ensuite. Cette seconde douleur est insupportable dans certains moments.

Les membres, tant supérieurs qu'inférieurs, ne sont le siége de fourmillements ni de contracture; ils ont toute la plénitude de leurs mouvements; ils n'éprouvent, en un mot, aucun trouble

(1) Bon nombre de nos observations pourront paraître insuffisantes sous le rapport des détails sur le traitement, sur la symptomatologie, etc.; mais on voudra bien avoir présent à l'esprit qu'elles n'ont été recueillies qu'en vue de la constatation de l'albuminurie jour par jour. Pendant plus de six ans, nous avons recherché l'albuminurie en faisant indistinctement l'analyse journalière de l'urine de chaque malade, dans les hôpitaux de Givet, du Val-deGrâce et du Roule, à Paris, de Toulon et d'Ajaccio.

de fonction, tant sous le rapport de la sensibilité contractile que sous celui de la sensibilité tactile.

Ce malade entre, le 21 mars 1849, dans notre service, à l'hôpital de Givet. Il est soumis à diverses médications, en vue de dissiper la double névralgie dont il est affecté. Plusieurs applications successives de sangsues, des purgations salines répétées, des vésicatoires saupoudrés avec la morphine, le sulfate de quinine à l'intérieur, tout cela ne donne aucun résultat satisfaisant.

Le toucher, vers l'orifice de la narine gauche et sous le nez, détermine instantanément des douleurs dans les parties indiquées de la face et du front. La déglutition des aliments produit le même effet.

Quatre cautères potentiels sont appliqués sur le coronal, à gauche, sans plus de résultat.

Durant sept jours consécutifs, le malade est ensuite soumis aux inhalations de chloroforme. Après le sommeil, il se trouve parfaitement calme pour quelques heures; mais les douleurs reparaissent ensuite.

Enfin, nous recourons à la cautérisation transcurrente sur la tête. Cette application est suivie d'un calme parfait durant quelques jours.

Depuis le moment de son entrée à l'hôpital, les urines ont été analysées tous les jours et n'ont jamais été trouvées albumineuses; par contre, elles se sont montrées constamment acides (ce sont les urines de la nuit qui étaient analysées).

Le 6 mai, il y avait quinze jours que le malade jouissait d'un calme complet, lorsqu'au milieu de ce calme, les urines, toujours acides, fournissent un léger précipité albumineux, sous l'influence de l'acide azotique et de la chaleur (c'était à la visite du matin). Peu d'instants après, à dix heures du matin, attaque violente de névralgie plus forte que jamais. Cette attaque arrache des vociférations au malade pendant cinq minutes, et cesse ensuite complétement. De l'aveu du malade, si cette attaque s'était prolongée plus longtemps, il aurait succombé sous la douleur.

Le 7, au matin, les urines, examinées de nouveau, précipitent abondamment; l'albumine se montre sous forme de flocons d'un blanc jaunâtre. Après une heure de repos, elle occupe les deux douzièmes de la colonne du liquide.

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