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quième mois de la vie intra-utérine jusqu'à un âge très-reculé, à moins que quelques maladies ne le fassent disparaître.

Quoique le sucre diabétique soit identique au sucre de raisin, quant à sa composition élémentaire, il ne jouit pas des mêmes caractères organiques internes. Ainsi, pour en retrouver des traces dans les urines, il faut en injecter dans le sang sept à huit fois plus que du premier. (Charles Robin et Verdeil.)

La glycose est en dissolution dans le sang. Tandis que le sucre de canne n'exige que trois fois son équivalent d'eau pour entrer en dissolution dans le sang, la glycose en exige sept à huit fois son équivalent.

Dans l'urine, la glycose dévie le plan de polarisation à droite. Il en est de même pour les autres liqueurs de l'économie qui en contiennent. Dans l'économie, elle se combine avec les sels comme au dehors de l'économie. Sa combinaison avec le sel marin dans l'urine n'est que partielle; l'urine reste sucrée. Sa présence dans le foie est assez considérable pour donner à cet organe une saveur douceâtre. (Claude Bernard.)

Les quantités de sucre normal diminuent à partir des veines sushépatiques jusqu'aux poumons, au cœur et aux artères, à mesure qu'on s'éloigne de son centre de production, le foie. Le foie est l'organe producteur du sucre. (Claude Bernard.)

Le sucre du foie est une des conditions nécessaires de l'organisme chez l'homme à l'état de santé; il est rapidement détruit par des conditions encore ignorées. Il peut en exister en proportions bien plus grandes qu'à l'état normal, et alors il est rejeté au dehors par les urines, ce qui est un signe d'état morbide, du diabète. Cependant il peut y avoir pissement de sucre sans qu'il se manifeste des signes propres au diabète; mais le sucre, dans ce cas, n'existe pas en quantité considérable dans l'urine, et son apparition n'est que temporaire et non permanente.

La glycose tire ses matériaux de formation de deux sources dans l'économie; il peut, en outre, en pénétrer de toute formée. On ne sait encore si ce sont les substances organiques ou les corps gras qui fournissent ces matériaux de glycose. Les expériences de M. Claude Bernard sur des animaux nourris pendant 4 à 8 jours, exclusivement avec de la viande, des os et des matières grasses inhérentes, prouvent que, sur ces animaux, on ne

trouve jamais du sucre dans le sang qui entre dans le foie par la veine porte, tandis que le sang qui en sort par les veines sushépatiques en renferme; en outre, le foie et le sang qui en sort contiennent du sucre d'une manière appréciable après 4 jours d'abstinence complète. Donc, les matériaux de la glycose sont puisés dans l'organisme même.

Le sucre de canne qui pénètre par endosmose dans la veine porte, passe à l'état de glycose, dans le foie, en fixant par catalyse 3 équivalents d'eau. Cette origine de la glycose est, d'une part, le sucre de canne venant du dehors, et, d'autre part, l'eau, principe constituant de l'organisme.

La glycose pénètre toute formée dans l'économie quand on en introduit comme aliment; on peut en trouver alors dans le sang de la veine porte.

Il en pénètre également des traces par endosmose pendant la digestion des substances amylacées cuites, car alors on trouve toujours des traces de glycose dans le chyme, depuis l'estomac jusqu'au cœcum. En outre, une partie plus considérable de la fécule cuite passe seulement à l'état de dextrine (C12H1°010), qui probablement sera reconnue comme un des matériaux de formation du sucre dans le foie en prenant 4 équivalents d'eau, à la manière du sucre de canne qui n'a besoin que d'en prendre trois. (C. Robin et Verdeil, ext. de Claude Bernard, Mitscherlich, Bouchardat et Sandras.) S'il est vrai que les corps féculents ingérés subissent la catalyse dextrinique dans l'intestin, ce n'est certainement pas dans un état morbide de cet organe, dans une lésion de sécrétion intestinale qu'il faut chercher l'apparition du sucre dans le sang, et secondairement dans toutes les humeurs. Si les aliments féculents augmentent la quantité de sucre dans l'urine, c'est que le foie leur fait subir la catalyse glycosique. Quand ces aliments sont supprimés, le foie est réduit, pour la formation du sucre, à ce qu'il peut faire avec les matériaux fournis par l'organisme.

Le sucre se forme dans le foie même, dans son parenchyme et non dans le sang, fait prouvé par les animaux morts exsangues. Toute cause qui influence la circulation du foie, influe sur la production du sucre. Quand cette circulation est plus active, comme pendant la digestion, la formation du sucre est plus considérable; elle l'est moins, au contraire, quand la circulation de cet organe est moins active. (Cl. Bernard.)

La formation du sucre est influencée par le système nerveux qui influence la circulation du foie, fait prouvé par M. Claude Bernard.

La section du pneumo-gastrique au cou fait cesser la production du sucre dans le foie. L'irritation du bout inférieur de ce nerf est ensuite de nul effet; mais l'irritation de son bout supérieur influe sur les vaisseaux du foie par action réflexe sur le grand sympathique, et il se forme de nouveau du sucre.

L'irritation du poumon, par les inspirations de chlore ou d'éther, augmente la production du sucre dans le foie. Cette production est en rapport avec l'intensité de la respiration, parce qu'il y a transmission à l'encéphale de cette action, proportionnellement à l'intensité de l'acte qui se passe dans le poumon, et réaction proportionnelle du centre nerveux sur le foie.

Si l'on pique la moelle allongée, au niveau de l'origine du pneumogastrique et au-dessus des deux côtés à la fois, ou sur la ligne médiane, cette action réflexe des centres nerveux est augmentée, et il y a production plus abondante de sucre. Alors il y a du sucre non-seulement dans l'urine, mais dans toutes les sécrétions qui n'en contenaient pas; l'animal est devenu diabétique. (Cl. Bernard.)

Des lésions assez variées du poumon à peu près constantes, sinon constantes, paraissent se rattacher à cette condition d'exagération de production du sucre du diabète; probablement aussi des lésions de la moelle allongée jouent le même rôle. (Ch. Robin et Verdeil.) Les faits de MM. Luys, Herard, etc. le prouvent, du reste, d'une manière certaine. Les commotions portant sur les pédoncules du cerveau, ou toute autre action sur ces mêmes parties déterminant des convulsions, entraînent le diabète à leur suite.

Au résumé, le sucre du foie est analogue au sucre de raisin. Le sucre n'existe pas seulement dans le foie, mais le tissu même de la glande en contient beaucoup; tous les animaux ont du sucre dans le foie. Le foie ne forme pas d'emblée le sucre: une matière spéciale, glycogène, que M. Claude Bernard a réussi à obtenir du foie, déposée dans le tissu de cet organe, lui donne naissance par un acte purement chimique. Voici l'expérience de M. Cl. Bernard qui le prouve si l'on établit un courant d'eau, de la veine porte aux veines hépatiques, qui déblaye le foie de tout le sang qu'il contient, le tissu du foie cesse de donner des traces de sucre. Au bout de quelques heures, le sucre se reproduit et sa quantité va en aug

mentant de telle façon, qu'en 24 heures, elle peut atteindre celle qui existait primitivement. Mais là s'arrête la production qui ne s'opère plus après un nouveau lavage; d'où il résulte, qu'il y a dans le foie un sucre soluble charrié par le sang qui sort du foie par lavage, et une matière peu soluble dans l'eau, qui résiste au lavage et qui se convertit en sucre, par une espèce de fermentation dans le tissu hépatique abandonné à lui-même.

Si l'on extrait la pulpe du foie, qu'on la lave à l'alcool et qu'on la réduise en poudre, cette poudre, humectée d'eau à température ambiante, fournit encore du sucre; donc, cette matière appartient bien au tissu hépatique et n'est pas dissoute par l'alcool.

Procédé
pour reconnaître la présence du sucre dans l'urine
et dans les autres humeurs du corps.

Il y a un grand nombre de procédés usités pour reconnaître la présence du sucre dans l'urine. Nous ne les mentionnerons pas tous, parce qu'il y en a qui sont plus ou moins vicieux et généralement abandonnés. Nous exposerons simplement ceux qui sont reconnus comme plus exacts.

1. Un des procédés les plus simples est celui par la potasse caustique. Voici en quoi il consiste: une certaine quantité d'urine étant mise dans une éprouvette, on ajoute une partie à peu près égale de solution de potasse caustique, puis on chauffe, et de préférence par la partie moyenne de l'éprouvette, et non par le fond, ce qui permet de mieux reconnaître les diverses nuances de coloration du liquide. A mesure que le liquide chauffe, il perd sa couleur pâle pour passer au jaune, au brun ou à la couleur bistrée, suivant les proportions de sucre qu'il contient. Au lieu de potasse, on peut se servir de lait de chaux, d'après M. Bouchardat.

Ce procédé sommaire par la potasse ou par la chaux, quoique simple dans son application, constitue une réaction qui laisse beaucoup à désirer, parce qu'il n'est pas facile de séparer le sucre des matières animales avec lesquelles il est mélangé dans les liqueurs. Le sucre ne forme pas de combinaison insoluble; il se dissout dans l'eau et dans l'alcool ordinaire; il se dissout difficilement dans l'alcool absolu et nullement dans l'éther; dès lors, il est à peu près impossible de le séparer d'autres substances qui se

dissolvent dans les mêmes conditions que lui. Quand donc on traite de l'urine sucrée par la potasse, on n'est pas sûr que la couleur noirâtre que prend la liqueur soit due à la seule présence du sucre; elle peut provenir de toute autre cause. Seulement, la réaction par la potasse est un moyen à la portée de tous les praticiens. (Ch. Robin et Verdeil.)

2° Si l'on met, dans une éprouvette contenant de l'urine, un peu de potasse caustique, ensuite un peu de deuto-sulfate de cuivre, en chauffant la liqueur, elle devient jaune et passe ensuite au rouge. Ce changement de couleur est dû à la réduction du bioxyde de cuivre à l'état de protoxyde de cuivre. Cette couleur rouge dépend de la déshydratation du protoxyde de cuivre, et le précipité plus ou moins abondant qui se forme indique le plus ou moins de glycose existant dans l'urine. (Fromherz) (1).

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3° Liqueur de Barreswil. Pour obtenir ce réactif, on dissout à chaud 50 grammes de crème de tartre et 40 de carbonate de soude dans un tiers de litre d'eau distillée; on ajoute à cette dissolution 30 grammes de sulfate de cuivre réduit en poudre; on fait bouillir ce mélange, on laisse refroidir, et l'on ajoute, après, 40 grammes de potasse caustique préalablement dissoute dans un quart de litre d'eau distillée; on filtre, et l'on étend le tout avec la quantité d'eau distillée nécessaire pour faire 1 litre. Le liquide est d'un bleu par faitement pur; il doit être conservé dans un flacon enveloppé de papier, la lumière ayant sur lui une action réductrice, et il est préférable de se servir de ce réactif récemment préparé. Neubeauer (2) a très-bien fait connaitre les inconvénients de se servir d'un réactif préparé depuis longtemps: Wenn Kupferlosung nicht frisch bereitet ist, sondern langere Zeit aufbewart wurde, so tritt leicht eine Zersetzung der in ihr enthaltenen Weinesaüre ein, wodurch beim Gebrauch derselben, namentliche beim Kochen, in jeder Flüssigkeit, ohne alle Gegenwart von Zucker, eine scheinbarr Zuckerreaction entsteht. Il est convenable, avant d'essayer l'urine, de vérifier d'abord ce réactif; s'il est ancien, on doit, par précaution, y ajouter un peu de potasse caustique, afin de lui rendre ses propriétés.

(1) Ann. der Chem. und Pharm., Bd. 7, S. 368,

(2) Anleitung zur quantitativen und qualitativen Analyse des Harns, S. 132.

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