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1,09:1-1,82:1, etc. Il cite également un fait dû à M. Dupré, de Montpellier, où 300 grammes de pommes de terre ajoutés au régime n'augmentaient pas la quantité du sucre, et un cas dù à M. Baudrimont, dans lequel, malgré le régime animal le plus sévère, la quantité de sucre augmentait après chaque repas (Jordão, loc. cit., p. 44).

Le docteur Burressi, de Sienne, cite deux cas remarquables de diabète où, malgré le régime animalisé le plus sévère, les urines contenaient encore 5 à 6 0/0 de sucre; les malades étaient profondément amaigris, etc. A ce régime il substitua un régime mixte, donna des figues sèches, du pain et 8 onces de moutarde et de glycose mélangés. La quantité d'urine diminua, et, avec elle, les proportions du sucre (Gazette des hôpitaux, 18 mars 1862). Ces faits prouvent péremptoirement contre la proposition de M. Bouchardat, et ils ne sont pas uniques dans la science.

Au début du diabète, la quantité de sucre de l'urine est peu considérable; elle augmente avec les progrès de la maladie. Un fait constant, parfaitement démontré par les observations de MM. Rayer, Cawlay et Traube, et plus récemment par celles de M. Bouchardat lui-même, c'est que le sucre varie, en quantité, dans les différentes heures du jour. Voici les différences trouvées chez le malade observé par M. Jordão.

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En général, la quantité de sucre dans l'urine varie donc suivant les degrés de la maladie, suivant l'alimentation, aux diverses heures du jour, suivant qu'on examine l'urine longtemps ou peu après le repas, et suivant d'autres influences encore ignorées.

D'après M. Bouchardat, on trouve de 33 à 34 grammes de sucre pour 1000 d'urine; d'après Reich, M. Contour, de 43 à 45 pour 1000; d'après Fonberg, de 32 à 40 pour 1000. Chez le malade observé par M. Jordão, le sucre a varié de 36 à 60 pour 1000. Les proportions indiquées par M. Bouchardat sont celles que l'on doit accepter, en raison de la compétence du savant professeur et de sa vaste expérience.

Sécrétion cutanée. - Chez quelques malades, et pendant quelque temps de la maladie, il y a absence de transpiration cutanée, et alors la peau reste sèche, rugueuse, farineuse. Dans des cas exceptionnels, on observe des transpirations abondantes, générales ou partielles. C'est notamment lors de la présence de tubercules dans les poumons que ces transpirations apparaissent, et dans la période d'épuisement. Il est constaté maintenant que la sueur des diabétiques contient du sucre.

Salive. La salive des diabétiques contient du sucre dans la pluralité des cas; dans d'autres, elle n'en contient pas, ou du moins pendant qu'on l'expérimente: témoin le malade cité par M. Jordao, chez qui cet auteur n'a pu constater du sucre dans la salive par le réactif de Fehling. Quand elle ne contient pas de sucre, elle est généralement alcaline. D'habitude, la salive a une consistance épaisse et un aspect blanchâtre. Lehman a trouvé de l'acide lactique dans la salive.

Bile.

On note une diminution dans la sécrétion biliaire. M. Bouchardat soutient que le suc pancréatique est diminué aussi. Sens.-Nous avons déjà parlé des troubles que subit la vue dans le cours du diabète et dont quelques-uns, l'amblyopie légère, par exemple, peuvent donner l'éveil quand la maladie en est encore à son début. Amblyopie légère ou amblyopie grave pouvant aller jusqu'à la cécité, tels sont les troubles principaux qui se manifestent dans la vision. Hinly a sigualé comme coïncidence une opacité de la cornée; ce doit être un fait bien rare, et qui, probablement, n'a aucun rapport avec le diabète, puisqu'aucun autre auteur n'en a parlé. La cataracte diabétique est un fait parfaitement connu.

L'ouïe offre aussi quelquefois des troubles de fonctions. C'est ainsi qu'on a cité des cas de surdité; mais ces cas sont relativement beaucoup plus rares que ceux d'amblyopie, et, en ceci, le diabète offre encore une certaine similitude avec l'albuminurie.

Le goût subit des modifications notables, ainsi que l'odorat. Ces deux sens peuvent être diminués, obtus, pervertis. N'est-ce pas encore là ce qu'on observe dans l'albuminurie? Chez le malade cité par M. Jordão, ces deux sens étaient diminués. Peut-on regarder comme une perversion de goût le goût très prononcé des glycosuriques pour les féculents? Cela ne nous paraît pas admissible. Les uns ont voulu rattacher la perversion de ces sens à la sécheresse de

la muqueuse naso-palatine, d'autres veulent qu'elle soit le résultat d'une influence nerveuse. Quelle qu'en soit la raison, peu importe; le fait est constant. Des malades éprouvent un goût sucré, ce qui semblerait résulter de la présence du sucre dans le sang et par suite dans les humeurs de sécrétion, telles que la salive.

Intelligence. Les fonctions intellectuelles se conservent parfois intactes; plus généralement elles subissent une perversion ou une dépression. Le diabétique est d'habitude, quand la maladie est intense ou avancée, taciturne, triste, morose, apathique; quelquefois sa mémoire se perd, la parole devient lente ou mal articulée. La perversion de l'intelligence ou son affaissement peuvent aller jusqu'à la manie, à l'idiotie. Guitard soutient que la diminution de l'intelligence est un fait constant, opinion qui est loin d'être partagée par tous les auteurs. M. Jordão, entre autres, dit l'avoir vue manquer quatre fois sur cinq malades observés. Ces différences pourraient bien tenir aux périodes de la maladie, suivant qu'on observe les sujets à telle époque ou à telle autre. Nous croyons pouvoir affirmer, d'après les faits que nous avons consultés, que dans la période avancée l'intelligence subit toujours une modification. Si les malades sont impressionnables, d'un moral affaibli, d'un intellect un peu obtus dans le diabète sucré, les troubles de l'intelligence, sa perversion surtout se montrent de préférence dans la polydipsie ou diabète non sucré, ainsi que l'a judicieusement fait observer M. Landouzy (Gazette des hôpitaux, 8 mai 1862).

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Sommeil. Généralement le sommeil fait défaut aux diabétiques; c'est un fait avéré pour tous les observateurs. Il est des malades qui peuvent à peine avoir une ou deux heures de sommeil paisible; en dehors de cela, ils sont souvent torturés par l'insomnie, ce que Tinka exprime clairement en disant vigilia vix absunt. (Jordão, p. 21, loc. cit.).

Les fonctions de génération subissent des modifications remarquables dans tous les cas arrivés à une période avancée, et dans beaucoup, même au début. Cette observation est commune à tous les auteurs qui ont écrit sur le diabète. Ces modifications consistent en un affaiblissement qui peut aller jusqu'à l'impuissance absolue. Aussi, si un homme jeune et vigoureux en apparence se plaint d'impuissance, et si, du reste, il est bien constitué, on peut craindre le diabète; si, avec cette impuissance, il y a soif désordonnée et

faim exagérée, il est à peu près sûr qu'il en est atteint. Depuis la simple diminution des érections jusqu'à leur absence complète, telles sont les gradations que suit l'affaiblissement des fonctions génératrices. Cet affaiblissement peut disparaître, même spontanément, avec l'amélioration de la maladie, mais il reparaît avec sa recrudescence et suit en général ses phases. Le scrotum devient pendant, flasque et mollasse; la verge, à son tour, semble allongée par suite de son inertie, et le prépuce présente une certaine tuméfaction qui n'est que de l'œdème par position déclive et débilité. On a même noté quelquefois l'atrophie de l'un ou des deux testicules (Naumann). La suspension ou la cessation de la sécrétion du sperme en est la conséquence. La menstruation, chez la femme, subit également des perturbations plus ou moins profondes. Il y a irrégularité dans le flux menstruel, souvent retard, quelquefois cessation complète. On a dit, et quelques faits semblent le confirmer, que la femme peut devenir stérile.

f. Diagnostic.

Le diagnostic du diabète est facile si l'on part de ce principe, qu'il y a toujours une assez grande quantité de sucre dans l'urine, en même temps que perversion de quelques fonctions digestion, vue, fonctions génitales, etc. Cependant, dès le principe de la maladie, alors qu'on n'observerait pas encore de troubles fonctionnels remarquables, le diabète idiopathique pourrait être confondu avec ces diabètes passagers, symptomatiques, qui accompagnent un assez grand nombre d'états morbides divers, ou avec la polyurie insipide, la polydipsie.

La polyurie, comme la polydipsie, qui peut être le résultat de divers troubles fonctionnels ou états morbides, ne s'accompagnent pas de sucre dans l'urine. Là est le point essentiel du diagnostic, et l'erreur n'est pas possible dès qu'on voudra se donner la peine d'analyser les urines des malades. Les cas de diabète symptomatique passeraient, la plupart du temps, inaperçus si l'on n'examinait les urines de tous les malades qui s'offrent à l'observation, parce que, dans ces cas, il n'y a presque jamais ces grands troubles fonctionnels dont nous parlions plus haut, et qui sont propres au dia

bèté idiopathique. De là, la nécessité de l'examen des urines, si l'on ne veut pas être exposé à des méprises.

Il est des cas très-nombreux et très-fréquents où l'on rencontre du sucre dans l'urine: après un traitement mercuriel (M. Chevalier), à la suite de l'asthme, de l'hystérie, de l'épilepsie (Marianno Semmola, Reynoso), à la suite de la phthisie, de pleurésies (Reynoso), dans les brusques dypsnées (Marianno Semmola), chez les vieillards (MM. Dechambre et Marianno Semmola), dans la paralysie générale (Becquerel et Richard Goolden), chez les femmes en couches, les nourrices (M. Blot), dans les convulsions (Herzfelder, Becquerel), dans le delirium tremens et la manie (Michéa); dans tous ces cas, qui présentent généralement de faibles quantités de sucre dans l'urine, l'analyse de ce liquide est nécessaire pour le constater. Or, une fois la constatation faite, la méprise est impossible; car, tandis que dans le diabète idiopathique le sucre est en quantité considérable, dans tous ces cas il est en quantité à peine appréciable et toujours relativement faible. L'analyse des urines et le dosage du sucre sont donc le moyen infaillible pour établir le diagnostic.

g. Pronostic.

Le pronostic du diabète sucré est grave. C'est là une opinion unanime résultant de l'expérience des siècles. Cependant, depuis que des études plus sérieuses et des expériences plus suivies ont été faites, on conçoit un peu plus d'espérance pour la guérison. Il est positif aujourd'hui, après les faits nombreux publiés, surtout par M. Bouchardat, que, dans la majorité des cas, on obtient une amélioration, la diminution de la quantité du sucre dans les urines; que, dans des cas bien moins nombreux, on obtient la disparition complète du sucre avec le retour des forces et l'apparence de la santé. Mais, de ces cas, le plus grand nombre récidive après un temps plus ou moins long, quelquefois à diverses reprises, et la maladie poursuit fatalement sa marche. Des guérisons définitives, enfin, ont été obtenues; c'est, en vérité, dans la minorité des cas, mais cette minorité est moins forte aujourd'hui qu'elle ne l'était autrefois. - Dans quelques cas, la maladie a une marche incessante, parfois rapide, et les malades arrivent par gradation continue à l'épuisement, au marasme.

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