classer ces observations nombreuses pour les introduire dans la science, et de l'autre, n'en tirer qu'avec réserve des conclusions générales, afin que les faits qu'on pourra découvrir le lendemain ne soient pas en contradiction avec les déductions des observations faites la veille.

» Tel est, il me semble, le caractère actuel de cette science; tel est l'esprit que j'ai cru devoir mettre dans son exposition. Ces réflexions me justifieront, j'espère, des nombreuses additions, des développemens considérables, des changemens dans la distribution des matières, et même dans les titres des volumes ou des leçons, c'est-à-dire des chapitres de cet ouvrage, qui en font un livre nouveau. »

ACADÉMIE ROYALE DES SCIENCES DE BERlin.

Séance du 16 janvier 1840.-M. Ehremberg lit un Mémoire intitulé : Nouveaux détails sur les organismes ́de plusieurs Polythalames des mers du Nord, observés à Berlin. Ce travail est trop développé pour que nous puissions en donner ici une analyse, mais on pourra en prendre une idée suffisante en consultant l'extrait qui en a été donné dans le Journal l'Institut (8° année, no 350, pag. 309).

Séance du 6 février. M. Klug lit une Note sur le genre Thynnus. Il commence par examiner les Hyménoptères hétérogynes, en général, et il présente les divisions qu'il propose pour la famille des Mutillaires, arrivant au genre Thynne, il le compose d'espèces australiennes et américaines, au nombre de 37, réparties dans quatre divisions. L'analyse de ce travail, donnée dans l'Institut, semble établir que M. Klug n'a eu aucune connaissance d'un travail considérable que nous avons publié depuis assez long-temps sur ce genre et même sur les Mutillaires en général, dans le Voyage autour du monde de la corvette la Coquille.

Séance du 16 mars.-M. Léopold de Buch lit un Mémoire Sur les Sphæronites et quelques autres genres dont se composent les Crinoïdes. Il fait l'histoire de la découverte du genre Sphæronites, fossiles qui n'ont été rencontrés que dans les terrains du nord de l'Europe, en Suède, en Norwége et près

de Saint-Pétersbourg. Après avoir décrit ces êt.es singuliers, il fait connaître l'Hémicosmites pyriformis et les Cryptocrinites regularis et cerasus de Pander.

Dans un autre travail, intitulé: Note sur quelques Brachiopodes des terrains de Saint-Pétersbourg. M. de Buch fait connaître les transformations des Terebratula sphæra, ungula et frenum de Pander; il décrit ensuite les Spirifer porambonites

et reticulatus.

SOCIÉTÉ ROYALE DES SCIENCES DE GOETTINGue.

Séance du 16 mai 1840.-M. Berthold lit un Mémoire sur diverses espèces d'Amphibies nouvelles ou peu connues. Dans ce travail, l'auteur passe d'abord en revue les Amphibies de l'Asie mineure ; il donne des observations sur ceux qui sont connus et en décrit complètement plusieurs espèces nouvelles. Il s'occupe du genre Bronchocèle de Kaup, Draconura, et décrit une espèce nouvelle de ce dernier genre. Il fait connaître ensuite une espèce nouvelle du genre Duberria de Fitzinger (Duberria ancoralis, probablement de Surinam ), un nouveau Pseudoelaps (Ps. Y ); il donne une synonymie complète du Coluber pallidus de Linné, qui appartient, suivant lui, au genre Sibon de Fitzinger, et termine en donnant la description d'un Naja nouveau (Naja leptocoryphea), provenant des îles de la Sonde.

SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE DE FRANCE.

Séance du 2 septembre 1840. M. le secrétaire donne lecture d'un Mémoire de M. le marquis Maximilien Spinola, sur une série d'Hyménoptères recueillis dans la Guiane centrale par M. Leprieur, pharmacien de la marine (2o partie: Porte-Aiguillons).

M. Reiche, rapporteur de la commission chargée de vérifier les comptes du trésorier, pour l'année 1839, lit un rapport duquel il résulte que la situation financière de la Société, loin d'être telle qu'on a voulu l'accréditer, est, au contraire, assez satisfaisante, et qu'il y a lieu d'espérer que les mesures prises récemment, en ce qui concerne l'envoi des Annales,

auront

pour résultat de faire rentrer une partie des cotisations arriérées.

M. Lucien Buquet lit une notice sur un genre nouveau de Longicornes, de la tribu des Cérambycins, et désigné sous le nom de Pteroplatus, dans la troisième édition du catalogue de M. le comte Dejean.

M. Buquet donne les caractères de ce genre, dont les espèces appartiennent toutes, suivant lui, à l'Amérique méridionale; ces insectes, qui sont de taille moyeune, se distinguent surtout par la plus ou moins grande dilatation des élytres et leur forme aplatie, à la manière de certains Lycus; M. Buquet donne la description de cinq espèces qui proviennent de Colombie, et dont voici les diagnoses :

1. P. pulcher. Capite flavescente, vertice nigro; thorace flavescente, linea media nigra; elytris dilatatis, nigro-cyaneis, macula magna humerali faciaque media transversa testaceis ; antennis pedibusque nigris. - Long. : 20, Larg. : 10 mill.Hab. Bogota, Colombie.

2. P. suturalis. - Capite nigro; thorace flavescente, linea media nigra; elytris flavis, dilatatis, macula magna, apice, sutura pedibusque nigris. - Long. : 12 1/2. Larg. : 6 1/2.Hab. Bogota.

3. P. gracilis. - Capite flavescente, vertice nigro; thorace flavescente, linea media nigra ; elytris flavis, dilatatis, macula rotundata apice, antennis pedibusque nigris. - Long. 11. Larg. : 5 mill. Hab. Bogota.

4. P. Rostainei. - Capite nigro; thorace flavescente, linea media lata nigra ; elytris flavis, vix dilatatis, paulo convexis, macula magoa, apice, antennis pedibusque nigris. - Long.: 13. Larg. 6 mill. Hab. Bogota.

:

5. P. arrogans. Capite thoraceque nigro-violaceis; thorace tuberculato; elytris dilatatis, vix convexis, basi rubris, postice violaceo-nitidis; antennis nigris; pedibus abdomine que nigro-violaceis.-Long.: 16. Larg. : 8 mill.-H. Bogota.

M. Buquet présente ensuite à la Société un Longicorne monstrueux, de Colombie, du genre Parandra, et très-voisin de la P. maxillosa. Cette monstruosité consiste d'une part,

dans le peu de développement des mandibules qui sont écourtées d'une manière singulière, particulièrement au côté droit, et surtout dans la forme des antennes qui, dans l'individu femelle signalé, sont composées d'articles très-comprimés, excessivement courts et du double plus larges que longs, de sorte que les antennes atteignent à peine, en longueur, la base du corselet, ce qui leur donne un aspect assez extraordinaire.

MÉLANGES ET NOUVELLES.

M. le capitaine MION, dont nous avons déjà parlé honorablement dans cette Revue, vient d'adresser à son père des collections zoologiques qu'il a recueillies en Afrique, aux environs de Sédiot, sur la rivière Casamance et à près de 200 lieues de Saint Louis. Ces collections sont composées de Mammifères, d'Oiseaux, de Mollusques et d'Insectes, dans un parfait état de conservation. M. Mion a bien voulu nous confier quelques individus provenant de cette localité, qui n'a jamais été explorée sous le point de vue scientifique, ce qui nous mettra à même d'en donner la description dès que nous aurons eu le temps de les étudier. On peut acquérir tout ou partie de ces objets à des prix très.modérés. (S'adresser à M. Mion père, rue du Cherche-Midi, 52, à Paris. )

M. Mion a aussi envoyé un certain nombre de curiosités, telles qu'armes de sauvages, ustensiles, etc.

M. PILATE, qui exécute un voyage scientifique dans l'Amérique du Nord, aux Florides, dans l'Alabama, etc., vient de faire un envoi aux personnes qui ont souscrit à son voyage. Les premiers fruits de ses recherches consistent en Coléoptères parfaitement piqués et conservés.

On verra plus haut ( no 2, pag. 61) les conditions de la souscription ouverte par M. Pilate; ce premier envoi est de nature à satisfaire les souscripteurs et fait espérer des matériaux très-intéressans, quand ce voyageur zélé aura eu plus de temps pour se livrer à ses recherches.

Il reste encore quelques actions à placer.

S'adresser, franco, au bureau de la Revue Zoologique.

Nouveaux membres admis dans la SOCIÉTÉ Cuvierienne.

207. M. le Docteur NATTERER, membre de diverses académies savantes, etc., à Vienne.

208. M. LODDIGES, membre de div. soc. savantes, à Londres. Présentés par M. Guérin-Méneville.

OCTOBRE 1840.

1. TRAVAUX INÉDITS.

DESCRIPTIONS d'oiseaux nouveaux recueillis pendant l'expédition de la Vénus, par M. NEBOUX, D. M. P., chirurgienmajor de la frégate.

A M. le directeur de la Revue Zoologique,

M., je vous prie de vouloir bien publier quelques espèces ornithologiques nouvelles qui proviennent de l'expédition de la frégate la Vénus. Je vous prie également, par la même occasion, de vouloir bien constater, dans notre journal, ce fait, que le Souïmanga dont M. de La Fresnaye a fait un genre sous le nom de Heterorhynchus olivaceus, et l'Oiseau-Mouche décrit par M. Bourcier sous le nom d'Ornysmia costa, n'ont été décrits et figurés que d'après des individus rapportés par la Vénus. J'ai donné au Muséum le mâle et la femelle de la première espèce, dans le mois d'août 1839.

J'arrive aux espèces que je viens vous prier de publier.

:

1° Columba Du Petithouarsii. Patrie Christine (îles Marquises).-Caractères principaux.-Calotte d'un blanc pur entourée d'un liséré orange. Dos vert olive. Ventre d'un beau jaune orange. Région anale, jaune serin. Ailes, première penne très-rétrécie dans son tiers postérieur; la 4 est la plus longue. Rémiges secondaires et couvertures supérieures à reflet vert doré métallique, bordées de jaune et présentant une tache bleue au centre. Queue légèrement fourchue. Rectrices d'une couleur verte à reflet métallique, puis d'un blanc jaunâtre à leurs extrémités. Tarses, rouge orangé. Ongles noirs. Bec noir à la base, blanc à l'extrémité. Iris rouge.

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2° Colombe de Taïti. Variété de la Colombe, dite Kurukuru, décrite par M. Lesson. Celle que nous avons rapportée diffère surtout de celle de M. Lesson, en ce que la calotte est violette, les tarses noirs et en ce que la zone blanchâtre, qui se remarque à la queue, n'occupe pas précisément l'extrémité Tom. III. Rev. Zool. Octobre 1840.

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