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très-fines, sont réunies ensemble irrégulièrement, et revêtues d'une substance sarcoïde, non muqueuse, de couleur jaunâtre, jaune orange ou pourpre, permanente ou fugace selon les espèces. A une époque déterminée de leur vie, les trèspetits êtres constituant l'Éponge en question, émettent des germes petits, visibles à l'œil nu, lesquels emportés par les courans, s'attachent aux pierres ou coquilles sous-marines, et commencent, en se propageant, à s'ouvrir une voie dans leur intérieur, jusqu'à ce que les trous produits par les uns, se rencontrant avec les trous produits par les autres, réduisent la pierre à l'état d'une véritable crible, et mème la détruisent totalement, de manière que l'Éponge reste isolée et libre. Les espèces observées par M. Nardo sont au nombre de quatre, toutes de l'Adriatique, et sont appelées par lui Vioa typus, coccinea, Elis et pasichea.

M. Passerini lit une note sur la propagation, en Europe, de l'oiseau américain Paroaria cucullata ou Cardinal dominicain. Un couple de ces oiseaux, appartenant à la grande duchesse de Toscane, a fabriqué un nid, au printemps de 1837, sur les branches centrales d'un arbrisseau, avec des feuilles et des têtes de graminées, et dans lequel la femelle a déposé trois œufs. Quinze jours après n'acquirent trois petits. Une seconde couvée eut lieu le 14 août. M. Passerini fait oonnaître les circonstances de plusieurs autres couvées de ces oiseaux, il décrit leurs œufs, la livréc des jeunes de l'année, etc.

Le professeur Oken communique quelques unes de ses idées sur les principes philosophiques de la classification du Règne animal. Il fonde chaque classe sur un système ou un organe anatomique et admet autant de classes qu'il y a de systèmes de l'organisation et d'organes des animanx.

Le Chevalier Audouin émet quelques observations sur le parasitisme des insectes, et après avoir déclaré qu'il ne regarde comme véritables parasites que les insectes qui vivent, en état de larves, dans le corps d'autres animaux ou adhérens a un point de sa superficie, il fait connaître la larve d'une Chalcidite, laquelle, jusqu'à présent (au moins a ce qu'il croit), offre l'exemple de cette seconde manière de parasitisme. Cette

larve suce la Chenille de la Pyrale de la vigne et elle ne s'en détache qu'au moment de se transformer en chrysalide.

Séance du octobre. 9 Le docteur Louis Nardo lit un second Mémoire de son frère, sur la famille des poissons Mola. M. Regulus Lippi présente deux Testudo græca vivantes auxquelles il a enlevé la cervelle vers la fin de septembre dernier. Ces animaux ne se meuvent plus que circulairement et avec des signes évidens de paralysie aux membres. Tous deux mangent de temps en temps du sucre et des écorces de figues, mais ils ne digèrent pas.

M. Bassi observe que, quoique le cas de larves adhérentes en guise de sangsues au corps d'autres insectes ne soit pas nouveau, on doit cependant regarder comme très-important, le fait observé par M. Audouin sur les larves de la Pyrale de la vigne; il combat ensuite les idées de M. Audouin, relativement au parasitisme en général. Il s'établit, à ce sujet, une discussion à laquelle MM. Audouin et Passerini prennent part.

Le chevalier Audouin présente quelques observations sur la manière dont s'opere la fécondation dans les insectes.

(Ces observations étant déjà connues et très-anciennes " comme plusieurs membres du Congrès l'ont fait observer, et ayant été exposées maintes fois par l'auteur, dans ses cours du Jardin-du-Roi, nous ne les reproduirons pas ici.)

M. Pecchioli, de Pise, présente, et démontre comment ou emploie, une espèce de vrille qui a été inventée par M. de Sélys-Longchamps, pour creuser des trous propres à prendre les petits mammifères dans leurs terriers.

Enfin, le président propose que la section se réunisse en séance mixte, avec la section d'agriculture, pour écouter des communications entomologiques agraires de MM. Audouin et Passerini.

Séance du 11 octobre.-Le secrétaire lit, pour M. Bassi, le rapport qu'il a rédigé, au nom de MM. Audouin et Savi, sur l'examen qu'ils ont fait des dépouilles d'une larve d'Oryctès. La commission devait voir si un trou que présentait cette dépouille avait été fait par la larve de Scolie pour entrer dans

le corps de celle de l'Oryctès, où s'il n'avait été pratiqué que pour sa sortie au moment où elle devait se changer en chrysalide. Cet examen n'amène a aucun résultat, et on engage les entomologistes italiens à faire de nouvelles observations sur Ie_vivant.

M. L. Nardo lit, pour son frère, de Venise, un Mémoire relatif à un nouveau genre de Coquilles bivalves, propre à l'Adriatique. Ce genre, que M. Nardo appelle Cuspidaria, appartient à la famille des Acéphales renfermés de Cuvier, et doit, suivant lui, se classer entre les Myes et les Anatines, desquelles il se distingue par la manière dont est placé son ligament et par une côte unique que l'on observe sur le bord antérieur de la charnière de la seule valve gauche. Les espèces qui lui appartiennent ont la coquille presqu'en forme de cœur, globuleuse symétrique, prolongée antérieurement en guise de bec tubuleux, d'ou sort le siphon de l'animal, et brillante postérieurement. Elles vivent au fond de la mer, dans les régions spongieuses et argileuses calcaires, et sont appelées par l'auteur, Cuspidaria typus, et radiata. La première a déjà été décrite par Olivi, sous le nom de Tellina cuspidata, et par Spenglero, sous celui de Mya rostrata; l'autre est inédite.

M. Bruscoli lit un Mémoire sur les habitudes d'un Boa qui a vécu pendant 18 mois au Musée de Florence.

Le Prince de Musignano lit sommairement un manuscrit de lui, contenant sa distribution méthodique et la description des Amphibies européens. Ge travail se compose : 1o de la division générale de la classe des Amphibies en sous-classes, sections, familles et sous-familles, avec l'exposition de leurs caractères distinctifs; 2° du tableau synoptique et diagnostique, de même que de la synonymie des espèces qui y sont comprises. Il énumère 66 genres (11 desquels sont créés par l'auteur), et 104 espèces, appartenant, pour moitié environ, à l'Italie et à ses îles.

Le Chevalier Audouin annonce une observation faite par lui au sujet d'une nymphe de Sitaris, qu'il a trouvé dans un nid

d'Anthophora. Cette observation ayant été exposée depuis long-temps en France par son auteur, nous ne nous y arrêterons pas.

Tels sont les principaux travaux dont la section zoologique du congrès de Pise s'est occupée, sous la présidence du Prince Bonaparte.

Les autres sections n'ont pas été moins riches en travaux importans, mais ils n'entrent point dans le plan de la Revue Zoologique.

Nous ne terminerons pas sans remercier le Prince Bonaparte, au nom de tous les zoologistes qui cultivent cette belle science avec conviction, des efforts qu'il a faits pour donner l'élan en Italie; son zèle a déjà amené de beaux résultats et ne peut qu'en faire naître de plus grands encore. (G.-M.)

NOUVELLES.

M. PERROTET, botaniste aussi savant que consciencieux, compagnon de M. Adolphe Delessert, pendant une grande partie de son Voyage dans l'Inde, vient d'arriver riche d'obsorvations et d'objets du plus grand intérêt. Il est probable que ces courageux et infatigables voyageurs pourront faire profiter la science de leurs nombreuses découvertes, en en faisant l'objet d'une publication, et la partie botanique, due entièrement aux laborieuses explorations de M. Perrotet, offrira certainement, comme la zoologie, des résultats importans. Nous pensons que M. le baron Benjamin Delessert encouragera ces naturalistes à faire cette publication, car on sait que ce savant ne laisse échapper aucune occasion de contribuer aux progrès de la science, soit par ses travaux, soit en ouvrant son magnifique herbier et sa riche bibliothèque à ceux qui veulent travailler, soit enfin en venant généreusement à leur secours,

M. DE SÉLYS-LONGCHAMPS, vient de mettre sous presse une Monographie des Libellulidées d'Europe, accompagnée de planches. Cet ouvrage se trouve à Paris chez M. Roret, libraire, rue Hautefeuille.

M. LAFOND, de Lyon, nous prie d'annoncer qu'il offre anx naturalistes une des plus belles collections de cuivre carbonaté bleu et vert, polyèdre, etc., composée d'environ 2000 échantillons parfaits de conservation. Il échangera des cristaux isolés contre toutes sortes d'objets d'histoire naturelle ; mais il désire surtout des Coquilles terrestres et fluviatiles exotiques, des Oiseaux, des œufs, etc., bien nommés et de localités certaines.

S'adresser (franco), à M. Lafont, quai de l'Hôpital, no 78, à Lyon.

Nouveaux membres admis dans la SOCIÉTÉ CUVIERIENNE.

184. M. le Baron Benjamin DELESSERT, membre de l'Institut de France, etc., etc., présenté par M. Guérin-Méneville.

182. M. M. John C. JAY, docteur-médecin, membre de diverses sociétés savantes, etc., etc., à New-Yorck, présenté par M. Petit de la Saussaie.

183. M. le Docteur JAN, professeur à l'Université de Parme, présenté par M. Ch. Porro, de Milan.

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