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Lorsque la circulation est régulièrement active, les globules arrivent et se meuvent dans le tube respirant par un côté de son canal et ils en reviennent par l'autre côté. Ce n'est qu'à l'extrémité du tube, ou du moins vers cette extrémité, , que le courant sanguin change de direction. Cela a lieu pour un certain nombre de globules sans que leur mouvement accéléré en paraisse ralenti; on les voit parcourir ainsi tout l'espace que leur fournit l'extrémité du tube. D'autres ne vont pas jusqu'au fond du cul-de-sac, ils tournent plus court. D'autres vont jusqu'à la dernière extrémité du filet respirant, mais avec un mouvement de plus en plus ralenti, et s'y arrêtent. Peu de temps après ils reprennent leur course dans le sens rétrograde ou centripète, et leur mouvement semble s'accélérer à mesure qu'ils approchent de la base du tube. On dirait qu'ils sont attirés par le vide qui se fait dans le cœur et, de proche en proche, dans les vaisseaux branchio-cardiaques.

7° En général, le système capillaire des vaisseaux sanguins paraît manquer dans les organes de respiration des Crustacés, comme il manque dans leurs autres organes, ainsi que l'ont établi MM. Audouin et Milnes Edwards, dans leur mémoire sur la circulation dans cette classe. (Ann. des sciences naturelles, t. II, p. 111.

C'est une conviction qui résulte pour moi, non seulement des observations microscopiques que je viens de rapporter, mais de plusieurs autres, dont j'aurai l'occasion de parler dans un prochain Mémoire; conviction que j'avais déjà en 1836 et 1837, lorsque j'ai eu l'honneur d'adresser à l'Académie mes deux Mémoires sur les Squilles.

Ajoutons que la membrane respirante de toutes les parties saillantes qui constituent les branchies des Crustacés, est tout unie, quoique divisée quelquefois en petites lacunes vésiculeuses, et qu'elle n'y montre jamais ces plis si fins et si déliés qui augmentent considérablement l'étendue de la membrane vasculaire respirante, dans les lames branchiales des poissons.

Je démontrerai successivement dans mes descriptions détaillées de l'appareil branchial des autres Crustacés, que toutes leurs branchies, quelle que soit leur forme en feuillets

Jarges, en lames étroites, en tubes, en filamens, en vessie ne sont jamais que des lacunes dans lesquelles le sang est déposé momentanément pour la respiration.

9° En les considérant sous ce point de vue, en se rappelant que le système capillaire entre l'arbre sanguin que j'appelle nutritif et l'arbre dépurateur, ou bien celui qui devrait exister entre l'arbre dépurateur et l'arbre nutritif manquent dans cette classe, on comprendra comment des organes appendiculaires, servant aux mouvemens de natation, comment les soies creuses qui les bordent, ont pu être considérées en même temps avec justesse et exactitude, comme des organes de respiration. Il suffit pour cela que les parois de ces organes creux, recevant le fluide nourricier dans leurs capacités, soient assez perméables pour permettre l'influence chimique du fluide ambiant respirable sur le sang qui pénètre dans leurs lacunes.

Disons encore que les lames, les tubes, les filets branchiaux des Crustacés étant des lacunes dans lesquelles le sang se meut librement, ne pouvaient être soutenues comme les lames branchiales membraneuses des poissons, par des lames solides intérieures de nature cartilagineuse ou osseuse.

Lorsqu'elles ont dû être supportées par des organes plus consistans, on observe ceux-ci dans une portion de leur surface. C'est dans ce cas la partie dermoïde de la branchie qui a été plus ou moins solidifiée. Tel est le cercle qui borde et qui distend les lames branchiales des Limules. On remarque ici combien l'existence d'un squelette intérieur,, ou son absence, domine l'ensemble, comme tous les détails de l'organisation.

M. Geoffroy Saint-Hilaire lit une note ayant pour titre : Pour établir la proposition qu'il est des causes accidentelles modifiant, corrigeant et réformant, au moyen d'une influence directe de milieux ambians, des troubles survenus dans le sein maternel. « Je prépare un grand travail sur cette question, dont je crois posséder tous les élémens désirables. Pour cela, quelques renseignemens m'étaient encore nécessaires, et je souhaitais, entre autres éclaircissemens de plus, des développemens dans un article de nos Comptes rendus, année 1838, 2o semestre, p. 1080. Là, le rédacteur laissait désirer plus

de clarté dans sa note sur une communication de monstruosité. M. Guyon, chirurgien en chef de notre armée d'Afrique, avait écrit un mémoire et tracé quelques indications de formes, à l'égard de sujets tératologiques (fille bicorps analogue à la constitution de Ritta-Christina). Notre honorable collègue, M. Larrey, avait remis les papiers et esquisses que mon ami et ancien élève M. le docteur Guyon lui avait confiés, et les avait déposés sur le bureau du secrétaire perpétuel, M. Flourens. C'était pour connaître les dessins de M. Guyon que j'avais pris la parole; ils me sont maintenant remis, et j'arrête là mes réclamations, désormais inutiles.

M. Jacquemin écrit pour annoncer que, dans sa lettre du 6 janvier, il a rappelé ses recherches sur la manière dont la mâchoire inférieure des oiseaux se charge d'un air provenant de l'intérieur de l'oreille. Il dit qu'il ne s'est pas occupé de la syndesmologie de la mandibule et qu'il ne réclame que parce qu'il pense que sa dernière lettre a été mal comprise. J'ai à cœur, dit-il, de conserver à la science le fait que la communication de M. Rousseau tend à effacer, savoir : qu'il existe chez tous les oiseaux un canal, osseux chez les bons voiliers à l'âge adulte et membraneux chez les autres, qui se dirige de la caisse du tympan vers le trou pneumatique de la mâchoire inférieure, situé sur la face supérieure de son apophyse interne, et qui a pour fonction de conduire l'air de cette caisse dans la mâchoire.

Ce fait, examiné dans tous ses détails chez les diverses familles des oiseaux, dans mon Mémoire sur la pneumaticité qui s'imprime en ce moment, a conduit M. E. Rousseau à des recherches sur les ligamens et les os sésamoïdes de l'articulation de la mâchoire chez les oiseaux ; recherches que l'autorité de cet anatomiste me fait respecter, mais qui sont tout-à-fait étrangères à mon Mémoire sur l'ostéologie des oiseaux, à celui sur la pneumaticité de cette même classe d'animaux, ainsi qu'à ma communication du 6 janvier dernier.

Séance du 30 mars.-Rien sur la zoologie.

NOUVELLES.

Les deux magnifiques Tortues éléphantines données si généreusement au Muséum par notre savant confrère, M. Julien

Desjardins, viennent de mourir; ees Tortues étaient 'arrivées à un âge tellement avancé, que des vieillards, à l'île Maurice, disaient les avoir toujours vues presque aussi grosses.

Notre savant confrère, M. Maravigna, professeur de minéralogie à Catane, vient de nous adresser, pour le Magasin de Zoologie, la description et la figure de deux espèces nouvelles des genres Mitre et Buccin, trouvées dans la mer de Messine. Nous en publierons les diagnoses dans le prochain numéro.

M. le comte de Mannerrheim vient de nous adresser de Wibourg, en Russie, la description de deux Coléoptères très-rares provenant de la Californie. Ce savant, qui était gouverneur de la province de Wibourg, vient d'être appelé à des fonctions plus élevées en qualité de président de la haute cour de justice de Wibourg; il nous annonce que cette place lui laissera quelques loisirs qu'il emploiera à l'avancement de l'entomologie. Nous nous en applaudissons, dans l'intérêt de cette science, car M. le comte de Mannerrheim peut lui faire faire des progrès rapides, étant un entomologiste très-instruit et très-consciencieux.

Nouveaux membres admis dans la SOCIÉTÉ CUVIERIEnne.

187. M. SUNDEVALL, membre de l'Académie des sciences de Stockholm, présenté par M. Guérin-Méneville.

188. M. le Marquis de COSTA, membre de l'Académie de Savoie, etc., présenté par M. le Marquis de Brème.

189. M. le professeur Placido PORTAL, membre de l'Académie Gioenienne, de Catane, à Palerme.

190. M. le Docteur Salvator LEONARDI, membre de l'Académie Gioenienne, à Catane.

191. M. Car.-Giuseppe PARISI, intendant de Catane et président de l'Académie Gioenienne.

192. M. le Baron Andrea BIVONIA, correspondant de l'Académie Gioenienne, à Palerme.

193. M. le Chevalier Luigi BENOIT, correspondant de l'Académie Gioenienne, à Messine.

194. M. Paolo SMARIGLIO, Correspondant de l'Académie Gioenienne, à Messine.

195. M. Domenico TESTA, correspondant de l'Académie Gioenienne, à Palerme.

196. M. M. le Docteur Gaetano-Algeri FOGLIANI, professeur à l'Université de Palerme.

197. Et madame Jeannette POWER, associée de l'Académie Gioenienne, à Messine.

Présentés par le professeur Maravigna, de Catane.

Nota. M. Maravigna nous prie de rectifier le nom et les titres de M. le professeur MASSANO ( et non Majeano, comme on l'a imprimé par erreur à la fin du numéro d'août 1839, sous le n° d'ordre 162 ). M. le Docteur Massano est professeur de clinique à l'Université royale de Messine.

I. TRAVAUX INÉDITS.

MAMMIFÈRES.

M. Lesson vient de se livrer à une étude minutieuse et trèsdétaillé d'une famille surchargée d'erreurs, les Lémuriens de Cuvier, ou, comme il les appelle d'après Brisson, les PROSIMIÉES. Il a été conduit à présenter le tableau suivant, dont on trouvera les développemens dans sa Mastologie méthodique qui ne tardera pas à paraître.

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1 Pithelemur, Less. Madagascar.

2° Semnocebus, Less. Madagascar.

3° Cebugale, Less.,
Madagascar.

4° Myscebus, Less..
Madagascar.
5° Gliscebus,

Madagascar.

·Less.,

6° Miozicebus, Less., Madagascar.

7° Propithecus, Benn., Madagascar.

8° Lemur, Less., Ma dagase. et Aujouan. 9° Potto, Bosman, côte occid. d'Afriq. Bradylemur, Blain. ville, Asie.

Face arrondie... 10°

Museau prolongé 11° Arachnocebus, L.,
en boutoir.
Ceylan.

Oreilles très-am

ples, plus lon. 12° Galago, Cuv., côte la tète; occid. d'Afrique.

gues que

queue grosse.

Oreilles amples; 13° Tarsius, Storr.,

queue grêle.

queue filiforme.

Oreilles petites; 14° Hypicebus, Less.,

Moluques.

Moluques.

RÉFLEXIONS ORNITHOLOGIQUES, par R. P. LESSON.

Le savant M. de La Fresnaye a émis, dans no 2 de la Revue Zoologique de 1840, p. 33, l'opinion qu'il fallait réunir les genres Ramphocanus de Vieillot, et Scolopacinus du Prince Charles Bonaparte. Il propose même de supprimer ce genre pour le confondre avec les Thriothores. Je ne partage nullement cette manière de voir, et ayant possédé un Ramphocène Tom. III. Rev. Zool. Avril 1840.

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