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fois gouvernée par Ophtes Prince belliqueux. Plufieurs guerres lui furent fufcitées par différens petits Souverains jaloux de l'étendue de fes Etats. Ce Monarque les combattit tous, remporta fucceffivement fur eux des victoires complettes, & les rendit enfin Tributaires de fon Royaume. Après avoir pacifié les troubles que ces Princes excitoient depuis nombre d'années, ce Monarque ne fongea plus qu'à faire jouir fes Peuples d'une paix qui devoit ramener l'abondance & la tran. quillité dans fon Royaume; mais pour la cimenter de plus en plus, fes Miniftres lui propoferent une alliance avec le

:

Roi de Galata, en époufant la Princeffe Cliceria, fille de ce Monarque. Ophtes fe prêta volontiers à leurs vûes; il fut charmé de la beauté de Cliceria dont on lui fit voir le portrait des Ambaffadeurs furent envoyés au Roi de Galata, ils étoient chargés de propofer le mariage de la Princelle avec le Roi de Lydie des propofitions auffi avantageufes furent acceptées avec joie; on fe hâta d'en figner les articles de part & d'autre, & ce mariage ne fut différé que le tems qu'il falloit pour en faire les préparatifs, avec la pompe & la magnificence qu'il convient d'em ployer dans ces fortes de Fê

tes.

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La Princeffe Cliceria entroit à peine dans fa quinzieme année; elle étoit douée d'un efprit fupérieur à toutes les femmes, & d'une beauté raviffante; elle fut reçue du Roi, fon époux, avec toute la fomptuofité & la galanterie quon peut attendre d'un grand Monarque, fur-tout lorsque l'amour fe trouve joint aux raifons de l'Etat. Pendant plus d'un mois les jours furent marqués par de nouvelles Fêtes. Le Roi, quoique déja d'un certain âge, fe plaifoit beaucoup aux Divertiffemens de fa Cour; d'ailleurs il vouloit, par cette complaifance, faire connoître à la Reine, ainsi qu'aux Princes & Princeffes qui l'avoient

accompagnée, la fatisfaction qu'il avoit de les voir embellir fa Cour; les Courtifans, à leur tour, pour marquer leur zele & leur attachement au Roi & à leur Souveraine, s'emprefferent à imaginer de nouveaux Divertiflemens qui puffent l'amuser & lui plaire.

Plufieurs années fe pafferent ainfi dans les plaifirs, fans qu'ils fuffent troublés que par l'inquiétude que le Roi fit paroître de n'avoir point de Succeffeur. Le defir d'en obtenir fit enfin fuccéder les vœux & les facrifices aux ris & aux jeux; le Roi & la Reine en firent offrir dans tous les Temples, où ils affifterent l'un &

l'autre avec une piété digne d'exemple.

Des vœux que le cœur avoit formés ne pouvoient manquer de fléchir les Dieux; ils furent enfin exaucés ; la Reine déclara qu'elle étoit enceinte. On ne peut exprimer la joie que que cette nouvelle répandit dans tous les cœurs, le Roi ordonna des prieres en actions de graces; les peuples coururent en foule aux Temples pour prier les Dieux de leur accorder un Prince qui les gouvernât avec autant de fageffe, de raison, de juftice & de douceur, que celui qui regnoit fur eux; qu'il fût en même tems l'héritier de fes vertus, de fa clémence & de tous

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