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de cette prétendue paix, ils font prefque tous malheureux ils s'ennuient & languiffent parce qu'ils ne veulent point reconnoître l'Amour, qui feul eft capable d'égayer l'efprit & d'occuper agréablement l'imagination. Čar, fans l'Amour, n'eft-on pas privé du plaifir que donne l'éclat des grandeurs, la pompe & le

fafte des richeffes? Les charmes de la gloire ne font rien, & les attraits des beautés les plus touchantes deviennent inTipides. Que je les trouve à plaindre!

Ce fut chez ces peuples que le Génie Verdoyant conduifit la Princeffe Tramarine & le Roi de Lydie. Ils arriverent 11. Part

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dans le tems qu'ils le préparoient à un spectacle ufité chez cette Nation, lorsqu'il s'agit de marier la fille aînée de leur Roi, parce que ce n'eft ni le rang, ni la qualité qui la peut obtenir, c'est à la valeur & à l'intrépidité du courage qu'on l'accorde ce fpectacle étoit annoncé depuis long-tems en faveur de la Princeffe Amafis. Cette Princeffe n'étoit pas douée de graces, ni de beauté ; & la difformité de fon corps fembloit rendre fon union moins précieuse.

Il eft d'ufage de fubir des épreuves terribles pour obtenir l'alliance du Roi. Perfonne ne s'étoit encore préfenté pour Amafis. Son portrait rebutant,

qu'il n'eft pas permis de flatter, n'avoit pû engager aucun des Princes Souverains à fe livrer à des dangers inévitables : cependant le Roi avoit pour Amafis une amitié fi grande, qu'elle dégénéroit souvent en des foibleffes; & les Princeffes fes fœurs, quoique douées de toutes les perfections imaginables, ne pouvoient obtenir aucune faveur, fi Amafis ne fe joignoit à elles pour les demander. Cette Princeffe qui s'ennuyoit beaucoup d'être privée de vivre à la Cour tomba dans une langueur qui fit craindre pour les jours; ce fut ce qui détermina le Roi de permettre à tous les Etrangers de fe présenter aux épreu

ves qu'il falloit fubir, pour fe rendre digne de la Princeffe. Toutes les filles de ce Roi font élevées dans un Temple dédié au Soleil, dont elles ne peuvent fortir que pour le marier. Ce Temple eft bâti fur le haut d'un rocher, son dôme s'éleve jufqu'aux nues, & la Mer fert de canal aux jardins qui l'entourent. Avant d'arriver à ce Temple, on doit paffer par fept portes, qui font autant d'épreuves qu'il faut fouffrir fans interruption: on les nomme les portes de faveur, parce que l'on regarde ceux qui ont eu le courage de les paffer, comme les Favoris du Soleil, qu'ils adorent & mettent au nombre de leurs

Dieux; il eft vrai

il est vrai que, fans

une grace particuliere, il eft prefque impoffible de pouvoir franchir toutes les difficultés qui fe rencontrent. Ce n'eft cependant qu'en les furmontant, qu'ils peuvent acquérir cette gloire qui les immortalife. Ces fept portes font des fept métaux différens qui répondent aux fept Planettes, & la derniere, qui ouvre l'enceinte du Temple, eft d'or, comme le métal fur lequel préfide le Soleil. Nul n'a droit d'entrer dans ce Temple finon le Roi, encore n'eft-ce que par une porte fecrette dont lui feul a la clef; mais tous les Princes & Gentilshommes de fa Suite font obligés de cam

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