LES DOCTRINES ET LES PARTIS RÉVOLUTIONNAIRES Le Socialisme tenant une place considérable dans la vie politique, non seulement en France, mais à l'étranger, il convient d'examiner ici ses principes, sa méthode, son but, ses moyens, avec bonne foi, mais sans trop se faire d'illusion. Tout d'abord remarquons, en commençant l'examen de cette doctrine, que, s'il existe un seul parti socialiste officiel, on connaît cependant plusieurs sectes qui diffèrent les unes des autres par des divergences de tactique, de moyens et même de conceptions. C'est l'examen de ces différences, bien plus que l'exposé intégral de la doctrine, que nous nous sommes proposé de faire, persuadé que c'est ce qui intéressera le plus le lecteur. Il existe, à ma connaissance, six principales écoles, partis, ou sectes révolutionnaires; je les désignerai de la manière suivante, sans prétendre à une exactitude absolue (chose impossible en ces matières) et sans espérer que je vais leur donner entière satisfaction : 1o Le Socialisme parlementaire, représenté par le parti socialiste unifié, dont Jaurès est l'âme active et retentissante, l'Humanité, le journal; 2o Le Socialisme insurrectionnel, qui s'exprime par la Guerre sociale, commandée par Gustave Hervé avec ses lieutenants Almereyda, Harmel, Méric, Merle, etc.; 3o Le Socialisme syndicaliste, surnommé « ouvrieriste », dont le foyer central est la Confédération générale du Travail, avec Yvetot et Jonhaux pour secrétaires, Griffuelhes pour organisateur et diplomate; 4o Le Socialisme terrien ou néo-Colinsien, dont Terre-Libre, de M. Emile Janvion, est l'organe sarcastique; 5o Le Communisme anarchiste issu de Bakounine et présentement prôné dans les Temps Nouveaux par le vénérable Pierre Krotpotkine, homme très savant dans les choses nouvelles, et par Jean grave, un savetier sociologue; prôné aussi dans le Libertaire, qui fut fondé jadis par Sébastien Faure et qui est dirigé maintenant par Pierre Martin, esprit très ouvert et âme ardente; |