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Les 14,120 imposés chrétiens répondent environ à une population de

Sur lesquels il y a, comme je l'ai dit, 1200 à 1300 Maronites.

A ce chiffre, il faut ajouter la population de Nicosie, Lefkosia des Grecs, Leufcouché des Turcs, qui se décompose ainsi :

74,000 âmes.

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Plus, pour les Turcs des campagnes des seize districts
Européens, et quelques Maronites résidant à Larnaca

Total général de la population de l'île

25,000

500

111,450 âmes.

En France, sur une superficie égale à celle de l'île de Chypre, on trouverait une population d'un demi-million d'habitants. A la fin du règne des rois français, après des guerres et des émigrations désastreuses, on comptait encore en Chypre une population totale de 147,700 habitants. Nicosie avait 16,000 âmes; Famagouste, presque désert aujourd'hui, 6,500 '.

En ce qui concerne le nombre des villes et villages de l'île, je trouve un total de 705 ou 706, et je ne crois pas que ce nombre soit de beaucoup inférieur à la réalité. A la fin du quinzième siècle, et sous le régime vénitien, le mémoire du comte de Tripoli donne la récapitulation de 818 villages 2; un autre document en mentionne 834 3, et le père Étienne de Lusignan élève ce nombre, à la fin de la domination vénitienne, à 850 *.

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Transcriptions des noms des localités. Les deux dernières colonnes de mon tableau sont réservées à la nomenclature des noms portés sur la carte, dont elles offrent plus particulièrement le résumé. Dans la première de ces colonnes, se trouve le nom même de la localité, tel qu'il me paraît devoir être écrit ; dans la seconde, et eu regard des premiers, les noms français du moyen âge que j'ai pu recueillir.

1. Histoire de Chypre, t. III, p. 494.

2. Mémoire ms. dont il est parlé, Histoire de Chypre, t. III, p. 519.

3. Histoire de Chypre, t. III, p. 494.

4. Histoire de l'île de Cypre, fol. 36 vo.

Pour la transcription des noms orientaux, grecs ou turcs, ma règle a été, tout en restant le plus près possible de l'orthographe étymologique, de rendre avant tout, aussi exactement qu'il se peut avec nos caractères français, les noms tels qu'on les prononce en Chypre et en plaçant l'accent tonique sur la voyelle qui en est affectée. Sans doute il y a, à cet égard, une grande variété de prononciation et d'intonation, suivant qu'on s'adresse à un Turc ou à un Grec, à un Grec du Karpas ou à un habitant de l'Orini; j'ai cherché, en consultant les gens compétents durant mon séjour à Larnaca et à Nicosie, à trouver la forme qui peut passer comme la prononciation à la fois la plus régulière et la plus commune.

Les mots turcs, peu nombreux au reste sur ma carte, n'offrent pas de difficulté de reproduction en caractères français. Quant à la transcription des mots grecs, je ne pouvais suivre de meilleur modèle que celui de la carte de la Grèce moderne due à nos officiers d'état-major, guidés dans cette partie de leur travail par les avis de M. Hase. Je rends toujours comme eux le x par le k, et ma seule exception, justifiée également par leur exemple, est pour le nom de la Scala, mot italien assez fréquent en Orient et admis par les Grecs. Je remarque en outre que, dans l'usage habituel, le c se substitue fréquemment au k dans plusieurs autres mots, tels que Larnaca, qu'il semble un peu étrange aux Européens d'écrire Larnaka.

Le X, x, a été rendu presque constamment par kh, excepté dans quelques mots, comme Schirokitia, que les Chypriotes ne m'ont pas paru prononcer avec le son ordinaire du X, mais plutôt comme le sh anglais. B, ß, répond à notre v; I', y, se rend par g devant a et o, par y devant e, ei, i et u; Z, (, par z ou par s, suivant l'usage du pays; Mã, par b.

Anciens noms français. J'ai recherché avec une attention toute particulière les vieux noms français, conservés par les documents authentiques, les chartes et les chroniques. Ils ne sont pas nombreux et ne dépassent pas de beaucoup une centaine, car je suis bien loin de pouvoir rapprocher, avec preuve, de chaque nom géographique grec le véritable nom français lui correspondant du temps de nos princes.

J'ai du reste écarté, presque sans exception, tous les noms employés dans nos textes, quand ils ne sont que la reproduction même du mot grec, comme Vromoloxia, Trahona, Piscopio,

Alona, Letimvou, Catodri, Louriquina, Alexandreta, Trimizhia, Psimolofou, Apanoqui, Evrikou, etc. Ces formes deviennent surtout fréquentes dans les documents chypriotes au quinzième siècle, quand le français s'altère, et quand les Grecs, infiniment plus nombreux dans l'île que les gens de race latine, et jusque-là tenus trop à l'écart, prennent une plus grande part au gouvernement du pays. Néanmoins, même dans les chartes du treizième et du quatorzième siècle, et dans les Lignages, qui sont de la même époque, on trouve les formes grecques d'Aïa, Naya, Laquia, Eniamelias, Clafdia, etc.; mais ce sont des exceptions.

En examinant les autres noms, bien évidemment produits par la vieille articulation de nos pères, on peut constater de nouveau ici cette double tendance du français à ramener, pour les adoucir, à la consonnance plus délicate de l'e muet les terminaisons sonores et bruyantes qui lui répugnent; et, d'autre part, à donner un article aux noms, à prodiguer cet article, on peut le dire, à tort et à travers, pour rapprocher, le plus souvent possible, les mots inconnus de noms ou de sons habituels.

L'e muet final, qui est un des caractères et un des charmes du français, s'impose presque à toutes les terminaisons grecques et les supplante. Non-seulement les désinences en a fléchissent et s'éteignent, Schirokitia devient Chirochitie, Calepia Calopes, Emva Embes, Lemva Lembes, Lefka Lefques, Alektora Alectore, Omorphita Morfites, Aschia Asquie, Kellia Cueillies, et Quellyes, etc.; mais les terminaisons ès, i, ii, os, ou, o cèdent aussi, et sont remplacées par l'e ou l'es muet, soit singulier, soit pluriel. Kividès et Kivida donnent Quevides, Limnati Limniate, Monagroullii Monagrole, Arzos Arzes, Paphos Baffe, Afdimou Afdime, Avgorou Avegore, Phlasou Flaçe, Aradippo Radippe, etc. Quelquefois le mot français s'arrête en apparence à une consonne rude: Pisur, Silicq, Mériq, mais la voix ajoute forcément à ces terminaisons brusques l'e muet, qui les prolonge et les adoucit.

La terminaison i est acceptée et persiste très-souvent. On trouve, dans de bons textes, Stavrocomi, Piguy, Saint-Fouti, Saint-Demeti; quelquefois l'addition d'un e muet lui donne une apparence plus française (Sivouri Sivorie), ou le son tout français oie (Piroghi Piroie); quelquefois la terminaison in se substitue à l'i, et fait également un mot tout à fait français: Xéri a

Pour la transcription des noms orientaux, grecs ou turcs, ma règle a été, tout en restant le plus près possible de l'orthographe étymologique, de rendre avant tout, aussi exactement qu'il se peut avec nos caractères français, les noms tels qu'on les prononce en Chypre et en plaçant l'accent tonique sur la voyelle qui en est affectée. Sans doute il y a, à cet égard, une grande variété de prononciation et d'intonation, suivant qu'on s'adresse à un Turc ou à un Grec, à un Grec du Karpas ou à un habitant de l'Orini; j'ai cherché, en consultant les gens compétents durant mon séjour à Larnaca et à Nicosie, à trouver la forme qui peut passer comme la prononciation à la fois la plus régulière et la plus commune.

Les mots turcs, peu nombreux au reste sur ma carte, n'offrent pas de difficulté de reproduction en caractères français. Quant à la transcription des mots grecs, je ne pouvais suivre de meilleur modèle que celui de la carte de la Grèce moderne due à nos officiers d'état-major, guidés dans cette partie de leur travail par les avis de M. Hase. Je rends toujours comme eux le x par le k, et ma seule exception, justifiée également par leur exemple, est pour le nom de la Scala, mot italien assez fréquent en Orient et admis par les Grecs. Je remarque en outre que, dans l'usage habituel, le c se substitue fréquemment au k dans plusieurs autres mots, tels que Larnaca, qu'il semble un peu étrange aux Européens d'écrire Larnaka.

Le X, x, a été rendu presque constamment par kh, excepté dans quelques mots, comme Schirokitia, que les Chypriotes ne m'ont pas paru prononcer avec le son ordinaire du x, mais plutôt comme le sh anglais. B, ß, répond à notre v; г, y, se rend par g devant a et o, par y devant e, ei, i et u; Z, (, par z ou par s, suivant l'usage du pays; Mã, par b.

Anciens noms français. J'ai recherché avec une attention toute particulière les vieux noms français, conservés par les documents authentiques, les chartes et les chroniques. Ils ne sont pas nombreux et ne dépassent pas de beaucoup une centaine, car je suis bien loin de pouvoir rapprocher, avec preuve, de chaque nom géographique grec le véritable nom français lui correspondant du temps de nos princes.

J'ai du reste écarté, presque sans exception, tous les noms employés dans nos textes, quand ils ne sont que la reproduction même du mot grec, comme Vromoloxia, Trahona, Piscopio,

Géographie ancienne. Je ne puis me dispenser de parler, en terminant, des noms antiques inscrits sur ma carte, bien que je n'aie pas cru devoir les rappeler dans le tableau suivant, en raison de leur petit nombre. La géographie ancienne de Chypre n'a pas beaucoup avancé depuis les travaux de d'Anville. M. Engel s'est occupé de l'histoire plus que de la géographie de l'île. M. Ross n'a pu explorer qu'une partie bien restreinte du pays.

Les grandes positions d'Amathonte, d'Idalie, de Citium, de Paphos Nea et de Palæa Paphos sont mieux déterminées. Mais combien de localités fameuses dont la situation est insuffisamment précisée ou totalement ignorée Golgos, Uranie, Soli, Throni, Apæa, Chytri! combien de villes secondaires, mentionnées par les auteurs anciens et par Étienne de Byzance, dont la position est encore moins connue ou très-conjecturalement indiquée: Amamassos, Macaria, Hyle, Alexandria, Satrachos, Tembros, Asinæ, Panakron! En dehors de l'étude des textes et des monuments de l'antiquité, sujet que je n'ai point abordé, les simples observations du voyage à travers un pays nouveau fournissent des notions qu'il est toujours bon de recueillir et de constater, soit comme résultats offrant déjà un commencement de preuves, soit uniquement comme appel et point de départ vers des recherches et des vérifications ultérieures. Ainsi, ne peut-on pas considérer comme bien vraisemblable que l'Alexandria de Chypre était située au lieu appelé aujourd'hui Alexandreta, près du cap de ce nom, dans les contrées du Krysokho, où existait au moyen âge un village d'Alexandreta, et où l'on peut voir encore des débris antiques et des carrières anciennement exploitées? Tembros ne paraît-il pas être le village moderne du même nom, dans le Kérynia? Peut-être Panakron se trouve près du ruisseau ignoré de Panagra, à l'ouest de Lapithos, près des hauteurs boisées où les paysans m'ont dit exister des ruines antiques. L'évêque de Paphos m'a parlé d'un monastère de son diocèse nommé Asinou, aujourd'hui dans le Morpho, qui conserve probablement les derniers vestiges du nom et des constructions de l'ancien Asiné. Je n'ai point négligé de mentionner sur ma carte, avec la réserve nécessaire, ces indications, comme rapprochements et simples conjectures.

Voici la nomenclature des localités modernes de l'île, divisée en 16 districts, dont j'ai parlé.

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