Pour charmer ses regrets, loin des regards profanes, A ce lugubre asile elle invitait ses mânes, L'appelait auprès d'elle; et chers à ses douleurs, Deux autels partageaient le tribut de ses pleurs, L'un pour Astyanax, et l'autre pour son père : Là, pleurait tour à tour, etc.
Et remplit tout le bois de sa voix douloureuse. Aux transports, aux accens de sa douleur affreuse, Je pleure, etc.
Et fait entendre au loin sa plainte attendrissante. Aux accens douloureux de sa voix gémissante,
» Moi d'un jeune orgueilleux, digne fils de son père, Souffrant l'amour superbe et la fierté sévère,
J'ai rampé sous un maître, et par mille revers, Passé de Troie en cendre, etc.
» De son rapt criminel par un crime est vengé : Il l'égorge aux autels de son père égorgé. Par cette mort funeste, Hélénus en partage Obtint une moitié, etc.
» Et que des bancs étroits qui séparent cette île L'embouchure à tes yeux ira s'agrandissant....
» Son visage est d'un homme ; à la figure humaine Se joint le vaste corps d'une lourde baleine.
» Et de ces chiens hideux les rauques hurlemens. Enfin, dans l'avenir s'il m'est permis de lire,
Hélénus ne peut trop le dire et le redire : Junon fit tous tes maux et les prolonge tous....
» Et tes vaisseaux vainqueurs, des bords siciliens Parviendront, etc.
PAGE 245, VERS 620.
Mon peuple aussi reçoit de sa magnificence
Des rameurs vigoureux, des armes, des guerriers....
De superbes tissus où la navette agile A glissé des fils d'or dans sa trame fragile, Des travaux de ses mains plus précieux encor. << Tenez, prenez ce don de l'épouse d'Hector, Cher enfant qu'il vous prouve à jamais ma tendresse. C'est le dernier présent d'une triste princesse ; De vos parens, hélas! c'est le dernier bienfait. Prenez, ô de mon fils doux et vivant portrait !
‹ Latium! Latium! crie aussitôt Achate;
Latium! Latium! disent nos cris joyeux. »
Tous d'un commun transport nous saluons ces lieux. Anchise prend un vase orné d'une guirlande; Et joignant la prière à sa liquide offrande, Debout sur le tillac, etc.
Sont le premier présage offert à nos regards. Anchise alors s'écrie: « O malheureuse terre ! Ces coursiers belliqueux nous annoncent la guerre ; Oui, la guerre à son char attelle des coursiers : Mars conduit aux combats ces animaux guerriers. O toi que j'ai choisie, ô terre hospitalière !
Le sang doit-il encor marquer notre carrière? Mais ces mêmes coursiers, domptés par notre main, Traînent d'accord un char, se soumettent au frein: J'espère encor la paix ! »
» Il a courbé sa tête, et tombant de langueur,
De son corps déployé dans toute sa longueur Couché la masse immense; au moment où sa bouche Comme un gouffre profond revomit sur sa couche Parmi des flots de sang la chair des malheureux,
Effroyable débris de son festin affreux;
Pour punir les forfaits de sa faim assassine,
De l'horrible géant nous hâtons la ruine;
Nous invoquons les dieux ; on l'entoure : à l'instant Nous fondons à l'envi sur l'horrible géant.
Chacun de nous voulait retourner sur sa trace, Quand, des rocs de Pélore, un des vents de la Thrace De sa puissante haleine emporte les nochers Aux lieux où le Pantage à travers des rochers S'élance dans les mers au golfe de Mégare. Aux plaines de Thétis aucun détour n'égare Nos vaisseaux, que ce Grec par nos soins secouru Conduit vers chaque bord qu'il avait parcouru. PAGE 269, VERS 977.
Je passe ces rochers qu'élève dans les airs Pachynum, dont le pied s'avance au sein des mers: Je rase de plus près les campagnes fangeuses Qu'engraissent d'Hélorus les eaux marécageuses.
Enfin les dieux plus doux m'ont porté dans Carthage... Ainsi parlait Énée. Alors, de son discours
Le besoin du repos vient arrêter le cours ; Chacun part à regret, et grave en sa mémoire Les récits du héros, ses malheurs et sa gloire.
FIN DU TOME PREMIER DE L'ÉNÉIDE.
CONTENUES DANS CE VOLUME.
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