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breux, de l'autre parce qu'ils offrent le plus de diversité dans les degrés de saturation par les diverses bases; enfin, parce que, d'après ce que nous montre la géologie, ce sont les sels minéraux qui se sont trouvés le plus fréquemment dans la nécessité de cristalliser ensemble, et, par conséquent, dans les circonstances les plus propres à déterminer des mélanges extrêmement variés. Mais, pour leur appliquer sa méthode avec sûreté, il auroit fallu se faire quelque idée de ce qui pouvoit avoir existé dans la solution où la substance avoit cristallisé, et par conséquent de la sorte de mélange qui pouvoit s'y trouver, A défaut de cette connoissance, et pour en approcher du moins autant qu'il lui seroit possible, M. Beudant imagina de faire de nouvelles analyses, non plus d'une substance minérale prise isolément, mais de toutes les substances qu'il pouvoit trouver réunies sur le même groupe. Il annonce avoir obtenu de ce travail des résultats assez positifs pour se croire assuré que toutes les analyses connues se laisseroient aisément ramener aux lois établies, si l'on avoit pour elle des données semblables à celles qu'il a employées pour les siennes; et les exemples nombreux qu'il donne de celles-ci semblent en effet établir qu'il en est des substances minérales précisément comme des sels; et que toutes celles qui se sont trouvées dans la même solution, se sont mélangées les unes avec les autres au moment de la cristallisation, et plus ou moins, selon les circonstances qui l'ont accompa

gnée. On comprend toutefois que dans les cas compliqués il s'agit toujours de résoudre des équations à

plusieurs inconnues, c'est-à-dire que l'on a des pro

blèmes indéterminés et susceptibles de plusieurs solu→ tions, suivant les hypothèses que l'on est obligé de faire.

M. Beudant a présenté un autre mémoire où il fait remarquer que les minéraux les plus purs n'ont pas tou¬ jours une pesanteur spécifique aussi uniforme qu'on seroit disposé à le croire, d'après l'importance de ce caractère. La chaux carbonatée, par exemple, varie entre 2,7 et 2,5; l'arragonite entre 2,9 et 2,7, etc. Leur état de cristallisation y influe d'une manière sensible. C'est toujours dans les petits cristaux que la pesanteur spécifique est la plus grande; dans les gros cristaux, elle diminue, probablement parce qu'ils ont dans leur intérieur des vides plus ou moins considérables, même lorsque la masse paroît avoir le plus d'homogénéité. Les variétés à structure lamellaire ou fibreuse sont plus légères, et d'autant plus que leurs lames sont plus grosses; enfin, c'est dans les variétés qui proviennent de décomposition que la pesanteur spécifique est le plus diminuée. Mais ce qui est très remarquable, c'est que dans chaque substance la différence

entre les deux extrêmes est sensiblement de même valeur; et ce qui prouve que les variations ne tiennent qu'aux vides du tissu, c'est que toutes les variétés d'une même substance reviennent à la même pesanteur spécifique lorsqu'on les a réduites en poudre. C'est alors

seulement que l'on peut faire de la pesanteur spécifique un caractère comparable, et par conséquent d'une cer taine importance en minéralogie.

Les géologues anglois et françois étudient avec soin depuis quelque temps nos côtes de la Manche, pour les comparer à celles de l'Angleterre qui leur sont opposées. Nous avons vu en 1822 le tableau que M. Constant Prévost a donné de celles de la basse Normandie. On poursuit ces recherches, et l'académie a reçu de M. Rozet une description géognostique de celles du baş Boulonnais, depuis Étaples jusqu'à Vissant. Déjà il y a quelques années, M. Fitton, sayant géologiste anglois, après plusieurs années d'étude, avoit prouvé que ce canton est exactement pareil, et pour la nature des couches, et pour leur position respective, au canton opposé de l'Angleterre. C'est cette proposition que M. Rozet développe; mais son développement est plein d'intérêt par les détails nouveaux et nombreux qu'il renferme, et par les coupes et la carte dont il est accompa gné, Le terrain oolitique, la craie et leurs dépendances composent principalement ce pays. Les couches y sont presque horizontales. Un petit système, composé de marbres analogues à ceux de la Belgique et du terrain houiller, perce l'oolite et la craie, et se montre en couches presque verticales que l'on exploite très utilement, Des lambeaux d'un grès tertiaire couronnent les hauteurs crayeuses; et des alluvions de différents àges masquent, dans les parties basses, les diverses roches. Enfin, les sables de la mer prennent la forme de

dunes, qui s'avancent, mais avec une extrême lenteur, dans la direction des vents dominants.

Un gîte de manganèse, situé à Romanèche, près de Mâcon, a attiré l'attention de plusieurs géologues. Dolomieu, qui l'avoit visité en 1796, le regardoit comme n'étant ni une couche ni un filon, mais une sorte d'amas immédiatement superposé au granit; d'autres observateurs pensoient que c'étoit un filon puissant du granit. D'après des recherches nouvelles faites par M. de Bonnard, ce minéral affectoit l'un et l'autre gisement. La partie qui se montre dans le village même de Romanèche, et qui y est exploitée, forme des amas allongés au-dessus du granit; mais au midi de ce village, et dans la même direction, on observe un véritable filon de manganèse, bien caractérisé, qui traverse le granit, et dont la composition est tout-à-fait semblable à celle des amas. Cette position paroît à M. de Bonnard favorable à l'opinion qui attribue certaines formations à des épanchements souterrains. L'auteur a aussi recherché de quelle formation géognostique ce manganèse dépend, et il lui paroît que c'est des terrains dits d'arkose. Il s'appuie, dans cette opinion, sur la structure de la roche sur laquelle repose immédiatement le manganèse, et qui est tantôt arénacée, tantôt porphyroïde, souvent mêlée de fragments de granit; sur la baryte qui est combinée avec le manganèse, et qui appartient naturellement à ce genre de terrain; sur le fait que l'arkose pénètre parfois en filons dans le granit, et contient souvent des minerais métalliques; enfin, sur

cet autre fait, que dans toute cette partie de la France le granit est recouvert, ou par le terrain houiller, ou par le terrain d'arkose.

Dès 1824, l'auteur avoit conjecturé que les dépôts de manganèse de la Dordogne devoient être dans une situation analogue, et c'est ce qui vient d'être vérifié par M. Dufresnoy, ingénieur des mines, qui s'occupe, avec son confrère M. Élie de Beaumont, et d'après les ordres de M. le directeur général des mines, d'une carte géognostique de la France, que les naturalistes attendent avec une vive impatience.

Plusieurs cavernes où l'on n'avoit point découvert d'ossements, se sont trouvées en contenir depuis que M. Buckland a fait remarquer la position qu'ils occupent ordinairement, et la méthode que l'on doit suivre pour leur recherche.

L'année dernière nous avons parlé de celles d'Oselles, près de Besançon, et d'Échenoz, près de Vesoul.

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M. Delanoue vient d'observer dans une grotte de Miremont, département de la Dordogne un nouvel exemple de l'étonnante constance de ce phénomène. Cette grotte paroît creusée dans un terrain intermédiaire entre la craie et le calcaire jurassique. Ses galeries s'étendent à deux mille pas et au delà, et se terminent par une multitude de ramifications étroites et basses, qui ont fourni le plus d'ossements. Uneargile rouge les y enveloppe, et ce sont principalement des os et des dents d'ours. Des fouilles pratiquées à 200 et à 400 pas de l'ouverture ont fait reconnoître,

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