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les opinions divergentes des naturalistes sur ce sujet, donne une description anatomique très-détaillée du système musculaire des Actinies, et relève en passant plusieurs erreurs où sont tombés les zoologistes qui se sont occupés de ce sujet ; puis il passe à l'examen des corps gemmifères et des appendices vermiformes de ces Mollusques. Les corps gemmifères sont au nombre d'environ 200 et apparaissent sous forme de masses alongées, attachées au bord interne de la rosette; chacun est composé de plusieurs replis horizontaux qui, déployés avec attention, consistent, sous le microscope, en deux membranes délicates enveloppant une couche compacte de Gemmules. Après avoir enveloppé ces Gemmules, ces membranes se placent en opposition et forment le mésentère au moyen duquel le corps gemmifère est attaché.

Les Gemmules sont rondes, excepté dans un état avancé de développement, ou lorsqu'elles se déforment par une pression réciproque. On remarque aisément une dépression centrale qui indique l'ouverture buccale, mais sans tentacules. Quand ces Gemmules se sont développées, elles forment des dépressions considérables dans le corps gemmifère, en repoussant en avant la membrane délicate qui les enveloppe. Dans cet état, il est facile de les détacher avec la pointe d'une aiguille. Leurs dimensions sont à peu près uniformes, excepté qu'on en trouve quelques unes plus petites disséminées parmi les autres. Il n'y a pas parmi elles de gradation et elles ne paraissent pas arriver successivement à maturité, ainsi que le suppose le docteur Spix. Il n'est pas rare, néanmoins de voir, à la même époque de l'année des individus mères avec des Gemmules dans des états respectifs très-divers de développement. La couleur de ces Gemmules est aussi très-variable.-Les filamens vermiformes sont attachés par un mésentère délicat au bord interne de chaque corps gemmifère; ils se composent de nombreuses circonvolutions, s'étendant de la partie inférieure du corps. Ils sont couleur blanc de lait, de l'épaisseur d'un crin de cheval, extrêmement mous, et cédant avec la plus grande facilité à la pression d'une aiguille. Supérieurement, ces filamens sont si délicats, qu'on ne peut les suivre jusqu'à leur origine. Infé◄

rieurement,ils sont d'une dimension plus forte, moins contournés et passent par une ondulation simple dans l'estomac où ils se terminent. Pendant la vie, ces filamens ont un mouvement vermiculaire distinct même après les avoir détachés de l'animal, Quand on en enlève plusieurs et qu'on les place dans l'eau de mer, ils manifestent une faculté locomotrice considérable qui dure pendant quelques temps, et tant qu'ils conservent leur forme extérieure; mais au bout de vingt-heures, il ne reste plus qu'une substance floconneuse blanchâtre. Dans l'eau fraîche, ils se décomposent en moins d'une demi-heure; ils persistent davantage dans l'alcool. L'auteur est parvenu à les conserver, en étendant le filament avec son mésentère sur un verre sur lequel on le fait sécher. La fonction de ces filamens est encore un problème, beaucoup d'auteurs les ont considérés comme des oviductes, mais c'est une chose que M. Teale regarde comme improbable, tant par la petitesse de la partie qui les termine que par les dimensions des Gemmules, et dans le fait, on n'y a jamais découvert d'œufs. Tout paraît démontrer que la reproduction des Actinies est rigoureusement une génération gemmipare interne, dans laquelle les Gemmules arrivées à maturité, percent leur enveloppe et viennent se loger entre les espaces intermusculaires où elles sont exposées au contact de l'eau de mer, incessamment renouvelée et véritable stimulant de leur développement ultérieur. L'auteur, en l'absence des preuves directes sur la nature de ces filamens vermiformes soupçonne que ce sont des glandes folliculaires alongées, analogues aux folicules salivaires, pancréatiques et hépatiques des animaux un peu plus élevés dans l'échelle de l'organisation et qui, dans ce cas, fourniraient les sécrétions nécessaires à l'accomplissement des fonctions de la digestion.

11 M. le docteur Bellingham dépose sur le bureau et donne la description d'une espèce d'Ascaris qu'il a découverte et qu'il propose de nommer A. Alata. Le caractère distinctif de cette espèce, c'est que l'extrémité postérieure serait plus large que l'antérieure

12° M. Hope donne lecture d'un mémoire intitulé Remarques sur la classification moderne des Insectes. Voici le résumé

de ce travail 1° les entomologistes modernes, dans leur classification, se sont bornés presque exclusivement aux caractères de l'organisation extérieure; 2° ils n'ont eu que rarement ou partiellement recours à l'organisation interne; le canal alimentaire auquel ils ont fait jouer un rôle principal, ne peut être considéré comme indiquant d'une manière certaine qu'un animal se nourrit de matières végétales ou animales, et n'est nullement propre à la classification des insectes; 3° ils n'ont pas adopté généralement un principe uniforme de classification, et tous ont introduit quelque principe particulier d'une importance très-faible et secondaire; 4° enfin, il n'y a qu'une étude approfondie du système nerveux qui puisse conduire à un système plus naturel que celui qui est adopté aujourd'hui.

13° M. C. B. Sowerby met sous les yeux de la section quelques individus de l'Encrinus moniliformis, qui présentent diverses monstruosités dans le nombre et dans la forme des acicules du bassin, des plaques costales et scapulaires, ainsi que des bras, chez lesquels on observe de manifestes et de nombreuses variations dans la forme normale de l'espèce. Par exemple, on remarque de 5 à 6 plaques pelviennes, costales et scapulaires, et de 9 à 13 bras. Il désire surtout fixer l'attention des membres de la section sur les variations de forme des tubercules de la surface externe des jointures des doigts, quelques unes de ces jointures étant presque dépourvues de tubercules, d'autres en présentant de très-aigus et irréguliers, et d'autres enfin d'une extrême irrégularité. Il insiste enfin sur ce fait que lorsque deux colonnes vertébrales ont été pressées l'une contre l'autre, elles présentent toutes deux des élévations et des dépressions correspondantes, démontrant, suivant lui, l'exactitude de l'opinion de Muller, qui supposait que ces animaux devaient être mous pendant leur vie.

14° M. Jenyns a déposé sur le bureau une série de Musaraignes, et entre autres le Sorex tetragonurus dont il fait remarquer les caractères qui diffèrent beaucoup, selon lui, de ceux du S. castaneus Fen., qu'il avait d'abord considéré comme une variété du S. tetragonurus, mais dont il fait aujourd'hui une espèce distincte, après en avoir étudié trois individus d'âges dif

férens. Cet animal se distingue surtout sur la belle couleur brun-maron des parties supérieures du corps, et par quelques autres différences dans la largeur de la queue et la forme du crâne.

(La suite au prochain numéro.)

NOUVELLES.

On vient de recevoir, au muséum de Paris, un bel individu de cet animal remarquable auquel M. Natterrer à donné le nom de Lepidosiren, et dont il a été question dans cette Revue (1838, p. 40). On sait que les naturalistes n'étaient pas d'accord sur la nature de ce vertébré, qui tient en même temps des poissons et des reptiles. L'examen anatomique qu'on a fait de l'individu arrivé à Paris, démontre que c'est un vrai reptile voisin des Salamandres; c'est, jusqu'à présent, le seul batracien qui offre des écailles semblable à celles des poissons. Il est probable que MM. Duméril et Bibron publieront bientôt les observations qu'ils ne manqueront pas de faire sur ce singulier animal.

Nouveaux membres admis dans la SOCIÉTÉ CUVIERIENNE.

157. M. Richard Harlan, docteur-médecin, membre de diverses Académies savantes, etc., etc., à Philadelphie : présenté par M. le docteur Roberton.

158. M. le comte de LA FERTÉ, membre de la Société entomologique, etc., à Chinon présenté : par M. Chevrolat.

I. TRAVAUX INÉDITS.

NOTE sur le Bibos de Hodgson, nouveau sous-genre de Mammifères, par M. Adolphe DELESSERT.

L'animal qui forme le type de ce sous-genre est encore peu connu en Europe et n'existe pas dans les collections de Paris. Il a été publié pour la première fois par M. Lambert, sous le nom de Bos frontalis (1), que G. Cuvier adopte (2), et décrit et figuré de nouveau par Frédéric Cuvier (3), sous le nom de Bos silhetanus. Malheureusement la figure que ce savant en a donnée paraît avoir été faite d'après un dessin peu exact, car elle ne rend pas très-bien la bosse élevée que cet animal porte sur la partie antérieure de son dos, bosse qui n'est pas une simple loupe graisseuse, comme le dit M. Lesson (4), mais qui est produite par un très-grand prolongement des apophyses montantes des premières vertèbres dorsales.

Dans ces derniers temps, M. Hodgson, gouverneur et résidant à Catmadou, ignorant que MM. Lambert et Frédéric Cuvier avaient publié ce boeuf, sous les noms de Bos frontalis et Bos silhetanus, en a donné une bonne description dans les procès-verbaux de la Société asiatique du Bengale (5), en proposant avec raison d'en former un sous-genre des Boeufs, sous le nom de Bibos, mais en lui donnant un troisième nom spécifique, celui de Subhæmachalus. Ce nom ne peut être conservé, puisqu'il est postérieur au nom de Frontalis, publié par Lambert. Quoiqu'il en soit, la description du savant Anglais donnant une idée exacte de l'animal qui nous occupe, nou' croyons utile de la reproduire iei.

(1) Trans. of Lin. Soc., vol. VII, pl. 4.
(2) Règne animal, 2e éd., t. I, p. 280.
(3) Hist. nat. de Mamm., t. III, 42o liv.
(4) Manuel de Mamm., p. 393.
(5) No 66, juin 1837, p. 499.
Tom. II. Année 1839.

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