Jocelyn: Épisode. Journal trouvé chez un curé de village, Volume 1

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C. Gosselin et Furne, 1836 - 650 páginas

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Página 27 - ... et la nuit de la vie. Son visage était calme et doux à regarder : Ses traits pacifiés semblaient encor garder La douce impression d'extases commencées ; II avait vu le ciel déjà dans ses pensées , Et le bonheur de l'âme , en prenant son essor, Dans son divin sourire était visible encor. Un drap blanc, recouvert de sa soutane noire, Parait son lit de mort; un crucifix d'ivoire Reposait dans ses mains sur son sein endormi , Comme un ami qui dort sur le cœur d'un ami...
Página 127 - D'invincibles instincts l'une à l'autre les montrent : Chaque âme de sa force attire sa moitié. Cette rencontre, c'est l'amour ou l'amitié, Seule et même union qu'un mot différent nomme, Selon l'être et le sexe en qui Dieu la consomme, Mais qui n'est que l'éclair qui révèle à chacun L'être qui le complète, et de deux n'en fait qu'un.
Página 91 - On dirait l'eau des mers quand une faible brise Fait miroiter les flots où le rayon se brise. Voilà sur l'horizon l'étoile qui descend! L'ombre des noirs sapins me voile le croissant ; Sa mobile blancheur semble sous ce nuage Une neige qui tombe et fond sur le feuillage. Au doux vent que ma joue à peine a ressenti, Quel immense soupir de leur cime est sorti ! 11 naît, il gronde, il baisse... il meurt. C'est la tempête Qui passe avec ses voix et ses coups sur...
Página 84 - II change par pitié ses habits pour les miens. Je commence à gravir ces gradins de collines Où les Alpes du nord enfoncent leurs racines , Immense piédestal par sa masse abaissé , Qui sous le poids des monts semble s'être affaissé , Et dans l'encaissement des roches éboulées, Cache les lacs profonds et les noires vallées. Je remonte le cours de leurs mille ruisseaux Qui passent en lançant leur fumée...
Página 110 - A l'angle d'un buisson , sous un tronc de charmille, Un jeune montagnard, près d'une jeune fille, Sur la même racine étaient assis tous deux ; Seuls , n'ayant que le ciel et les bois autour...
Página 91 - L'ombre des passions passe sur un cœur pur ! Mystères de la nuit que l'ange seul contemple, Cette heure aussi pour moi lève un rideau du temple , Ces pics aériens m'ont rapproché de vous ; Je vous vois seul à seul , et je tombe à genoux , Et j'assiste à la nuit comme au divin spectacle Que Dieu donne aux esprits dans son saint tabernacle ! Comme l'œil plonge loin dans ce pur firmament ! Quel bleu tendre , et pourtant quel ébloUissement!
Página 173 - L'œil ébloui se perd dans leur foule innombrable , II en faudrait un monde à faire un grain de sable , Le regard infini pourrait seul les compter. Chaque parcelle encor s'y poudroie en parcelle , Ah ! c'est ici le pied de l'éclatante échelle Que de l'atome à Dieu l'infini voit monter. Pourtant chaque atome est un être ! Chaque globule d'air est un monde habité ! Chaque monde y régit d'autres mondes peut-être Pour qui l'éclair qui passe est une éternité ! Dans...
Página 64 - Ossian ! Ossian ! lorsque plus jeune encore Je rêvais des brouillards et des monts d'Inistore ; Quand, tes vers dans le cœur et ta harpe à la main, Je m'enfonçais l'hiver dans des bois sans chemin, Que j'écoutais siffler dans la bruyère grise, Comme l'âme des morts, le souffle de la bise...
Página 15 - ... d'une vie d'homme. Le poète n'est pas tout l'homme, comme l'imagination et la sensibilité ne sont pas l'âme tout entière. Qu'est-ce qu'un homme qui, à la fin de sa vie, n'aurait fait que cadencer ses rêves poétiques...
Página 7 - Doux nom de mon bonheur, si je pouvais inscrire Un chiffre ineffaçable au socle de ma lyre, C'est le tien que mon cœur écrirait avant moi, Ce nom où vit ma vie et qui double mon âme. Mais pour lui conserver sa chaste ombre de femme, Je ne l'écrirais que pour toi. Lit d'ombrage et de fleurs où l'onde de ma vie Coule secrètement, coule à demi tarie, Dont les bords trop souvent sont attristés par moi.

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