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l'ignorance, la routine et l'apathie des paysans de la Sologne, qui maintes fois suspectèrent les conseils de l'homme généreux qui s'occupait si activement de leur bien-être. De longues journées d'été passées dans les champs, et de plus longues nuits d'hiver consacrées à l'étude, firent en peu de temps du baron Bigot de Morogues un agronome consommé, et le propagateur de la richesse agricole dans sa contrée, tant par sa propre pratique que par une série d'écrits estimés, lesquels démontraient la possibilité d'améliorer ce pauvre pays. Dans le nombre de ces écrits sont les suivants: Essai sur l'appropriation des bois aux divers terrains de la Sologne [1811]; Essai sur la topographie de la Sologne et sur les principaux moyens d'amélioration qu'elle présente [1811]; Essai sur les moyens d'améliorer l'agricultare en France, particulièrement dans toutes les provinces les moins riches, et notamment en Sologne [1822], ouvrage dont la publication fit immédiatement nommer son auteur correspondant de la Société royale et centrale d'agriculture; De la préférence à accorder en Sologne à la culture du pin maritime sur celle des pins d'Ecosse et Laricio [1827], et autres écrits que nous rappelons dans la partie bibliographique de cette notice. Il est peu de parties de l'agriculture que n'ait étudiées le baron de Morogues, et sur lesquelles il n'ait jeté quelque lumière, produit de sa longue expérience. L'économie rurale, qui a des rapports si directs avec l'agriculture, fut aussi l'objet des études du baron de Morogues : les différents mémoires qu'il a publiés sur l'œnologie servent de guide dans cette matière et ont eu trois éditions différentes; il en a publié aussi sur la dendrologie, les laines, leurs productions, leur commerce, le moyen de les améliorer; ils ont été insérés dans un grand nombre de recueils scientifiques. C'est surtout dans l'ouvrage dont nous allons parler que le baron de Morogues a montré ses connaissances étendues comme agriculteur et comme économiste, connaissances dont il était redevable à une série d'années d'étude constante et à une expérience journalière. En 1834, les libraires Pourrat conçurent le projet de

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publication d'un Cours complet d'agriculture. Celui de Rozier commençait à vieillir; il avait quarante-cinq articles renfermés dans l'édition qu'a ans de date; et, malgré les excellents publiée Déterville, on en désirait un nouveau. La nécessité d'un ouvrage qui mit la science au courant des découverdevait obtenir un brillant succès s'il tes les plus récentes se faisait sentir. Il était bien coordonné. Le baron de Morogues était, de tous les écrivains agronomiques, celui dont les connaissances pouvaient le plus aider cette publicapour lui consacrer ses soins. Le désir tion, il abandonna ses autres travaux de consigner l'ensemble de ses doctrirent soumises, et il a non-seulement nes lui fit accueillir les offres qui lui fufourni à ce recueil les articles qui demandaient le plus de recherches et de savoir (*), mais encore il en a revu un grand nombre d'autres qui lui étaient articles, d'impression compacte, formeétrangers. Quelques-uns de ses propres raient à eux seuls des volumes entiers. graphique de cette notice les princiNous rappellerons dans la partie bibliogues a enrichi ce Cours, qui a la forme paux articles dont le baron de 'Moroalphabétique. Ainsi qu'on l'a vu, l'agriculture n'était pas, pour le baron de Morogues seulement la science pratique et toute domestique qui se renferme celle qui se borne à répandre plus d'aidans l'intérieur d'une exploitation, ou sance dans une contrée; il la considérait d'un point de vue plus élevé dans ses rapports avec la prospérité du pays tout entier, avec le commerce intérieur et étranger, avec les besoins des diverses classes du peuple ; il voulait y trouver un soulagement à toutes les misères, porta sur ces matières l'œil et la médiun préservatif à tous les dangers. Il tation du philosophe, et se trouva ainsi conduit naturellement à l'étude de l'économie politique, cette science si vaste, si jeune encore et si peu étudiée, bien qu'elle compte déjà tant de révoposées. Ce fut en 1814, au moment de lutions et tant d'écoles diverses et opla chute de l'Empire, que le baron de

(*) M. de Morogues, dans une Lettre aux membres de l'Académie des sciences, en date du 25 octobre 1836, en porte lui-même le nombre à plus de quaranie.

Morogues se livra à cette nouvelle étude. A cette époque d'ébranlement et de rénovation sociale, les esprits élevés et sérieux, se détachant des passions du moment, se trouvaient poussés vers de graves pensées : le baron de Morogues fut de ce nombre. Il sentait quelle importance la forme et les principes du gouvernement représentatif allaient donner aux études politiques, quelle influence elles exerceraient sur l'avenir de ce gouvernement, et il s'y appliqua avec ardeur. Son premier opuscule sur ces matières parut en 1815 sous ce titre De l'Influence de la forme du gouvernement sur la gloire, l'honneur et la tranquillité nationale. La notice distribuée au moment où M. Bigot de Morogues se portait comme candidat à l'Académie des sciences morales et politiques, dont il est devenu plus tard membre correspondant, prouve qu'il s'était occupé utilement des sciences de ce genre. Aussi, depuis la publication de cet opuscule jusqu'à la fin de sa carrière, a-t-il fait paraître un grand nombre d'ouvages sur les plus importantes questions agitées dans notre société moderne: philosophie, morale, législation, économie politique, qu'il appelle avec justesse économie sociale, et politique, sans toutefois cesser de s'occuper de l'agriculture, dans laquelle il s'était fait un beau nom, ainsi que le prouvent les articles des derniers volumes du «Nouveau Cours complet d'agriculture. Ici l'on ne saurait apprécier le savant sans parler en même temps de l'homme politique; car ce ne fut jamais la science abstraite que cultiva M. de Morogues, ce ne fut jamais, comme il n'arrive que trop souvent, de simples théories qu'il poursuivit; il étudiait pour appliquer, il s'instruisait pour agir; la science, pour lui, c'était le moyen et non le but; ce qu'il lui demandait, ce n'était pas l'honneur ou le renom de passer pour savant, c'était le pouvoir d'éclairer, c'était la faculté d'étre utile. Être utile, faire le bien, telle fut sa passion d'homme public comme sa passsion d'homme privé. De même qu'il avait appliqué ses connaissances agricoles à l'amélioration des pays pauvres, ce fut principalement à l'amélioration des classes pauvres et souffrantes de la société qu'il consacra ses études politi

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ques. Dans son ouvrage intitulé la Noblesse constitutionnelle, ou Essais sur l'importance politique des honneurs et des distinctions héréditaires, etc., [1825, in-8], M. Bigot de Morogues a démontré que les honneurs ne peuvent plus être que la récompense du mérite et des services rendus à l'état, et que l'hérédité ne saurait les conserver sans le mérite personnel. Dans sa Politique religieuse et philosophique, ou Constitution morale du gouvernement [1827, 4 vol. in-8], après avoir remonté à l'origine des sociétés religieuses et politiques, il a cherché à déduire de leurs progrès les causes de la révolution, la nécessité de ses institutions et les extensions dont elles sont susceptibles. Cet ouvrage et le précédent ont été cités avec éloge par tous les journaux constitutionnels et libéraux du temps où ils ont paru. Beaucoup de vœux que le baron de Morogues émettait en 1827 dans cet ouvrage, plusieurs des améliorations qu'il indiquait comme des développements nécessaires de notre mode de gouvernement ont été réalisés et consacrés par la révolution de 1830. Ce fut pour lui une preuve qu'il avait bien saisi l'esprit de nos institutions et bien apprécié leurs rapports avec les besoins du pays, ce lui fut un nouvel encouragement à se livrer d'une manière plus suivie à ses études sociales. La censure avait empêché l'auteur de développer toutes ses opinions politiques: aussi, en 1834, s'empressa-t-il de les émettre plus librement dans sa Politique basée sur la morale, où il propose positivement de rendre nos institutions plus populaires et plus en rapport avec les besoins des grandes masses de la société. Tout en voyant dans le bien-être matériel du peuple une cause d'ordre et de stabilité, il était loin d'y placer, comme quelques-uns, la seule garantie de la tranquillité et de la conservation publiques. Il y demandait une base première plus étendue, plus noble et plus assurée. Cette base,

il la trouvait dans la morale et dans l'union de celle-ci avec les principes religieux. La « Politique religieuse et philosophique », et la Politique basée sur la morale», sont le développement de cette idée. Après avoir montré les principes de religion et de morale, et

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les affections de famille présidant à l'établissement, à l'accroissement, à la consolidation de toute société, il les fait voir favorisant le développement de l'esprit humain, en assurant la marche progressive, en pacifiant, en affermissant les conquêtes; il les examine dans leurs différents rapports avec l'éducation, le commerce, l'industrie, les associations, l'esprit administratif, et surtout avec les principes du gouvernement. Il s'attache principalement à démontrer combien cette base est nécessaire au gouvernement représentatif si mobile de son essence, si exposé au choc des passions. Partisan de ses souverains légitimes, M. de Morogues ne sollicita aucune faveur de Napoléon. Les services signalés qu'il rendait à son pays le dédommageaient entièrement. La Restauration ne fut pas libérale pour cet honorable savant. Les principes d'un libéralisme aussi prononcé que sage du baron de Morogues devaient le placer à cette époque dans les rangs de l'opposition il y figura avec cette modération ferme qui faisait le fond de son caractère. Le baron de Morogues se trouvant en évidence en raison de sa richesse et de sa position sociale, et par ces seules raisons seulement, fut nommé membre du conseil d'arrondissement d'Orléans. Il était déjà depuis plusieurs anuées membre de la Société des sciences physiques, médicales et d'agriculture de la même ville, et maire de la commune de Saint-Cyr-en-Val, deste fonction qu'il a remplie pendant vingt-cinq ans, et dans laquelle il a eu le bonheur de se faire aimer par ses concitoyens. D'honorables suffrages, à plusieurs reprises, le firent, sous la Restauration, porter comme candidat à la députation par la portion des électeurs qu'on désignait comme libérale. Mais ses opinions tendaient aux progrès: il était du petit nombre de ceux qui tâchaient en vain d'éclairer, sur ses vrais intérêts et sur les vœux du pays, un gouvernement aveuglé; il provoquait avec constance l'établissement de l'enseignement mutuel. Ces divers motifs le firent éloigner par le plus grand nombre, pour qui toute innovavation paraissait dangereuse. Quand éclata la révolution de juillet, sans cacher la compassion qu'il éprouvait pour

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d'augustes infortunes, le baron de Morogues la salua de ses vœux, et se rallia sur-le-champ à la cause nationale il soutint le pouvoir qui devenait la condition et la garantie du maintien de l'ordre. Fidèle aux principes de toute sa vie, il fut bientôt du nombre de ceux qui s'unirent pour protéger cette révolution contre l'abus qu'on voulait faire de ses doctrines et pour la maintenir dans les justes bornes où les efforts de ses partisans éclairés et la sagesse de la nation ont su la conserver. On doit faire attention que M. de Morogues n'était point heureusement un homme politique comme on l'entend aujourd'hui, mais un véritable savant et un excellent

citoyen qui ne rêvait que le bonheur de ses compatriotes : les opinions de M. de Morogues eussent été républicaines s'il eût cru la république possible dans un vieil État comme la France, où tant d'intérêts différents viennent se compliquer. Dominé par cette pensée, il n'a pourtant jamais cessé de professer les principes constitutionnels et de les propager par ses écrits. Après la révolution de juillet, M. de Morogues fut nommé membre du conseil général du département du Loiret. A la fin de l'année suivante, il entreprit, dans une série de trois opuscules, de démontrer la nécessité du luxe comme moyen de remédier à la misère des ouvriers, et il a signalé avec force comme l'une des plus funestes conséquences de notre civilisation sa tendance à concentrer entre les mains d'un petit nombre les richesses qui devraient être le domaine de tous; il a, avec la chaleur d'un homme de bien, montré ce que fait souffrir le paupérisme à l'Angleterre, et ce que nous avons à craindre de ce fléau qui s'accroît chaque jour chez nous. Les remèdes qu'il propose sont: 1o l'extension de la petite culture et de la petite industrie, et 2o d'occuper les bras désœuvrés en créant pour eux du travail. M. de Morogues, en voyant le nombre des pauvres s'augmenter à mesure que l'industrie s'accroît en Europe, en a conclu que l'industrialisme à produit cet effet. C'est avec une entière raison qu'il revient avec instance sur cette question; qu'il établit les faits et répète aux gouverne

ments ces vérités dures qu'ils rejettent parce qu'elles n'ont pas encore cette urgence qui appelle et commande de prompts remèdes. Les gouvernements sont aujourd'hui comme les idoles signalées par le prophète : ils ont des yeux sans voir, des oreilles sans entendre. M. de Morogues aura rendu un véritable service à la société, s'il a éveillé ses craintes, s'il parvient à se faire écouter,et s'il renvoie l'explosion à quelques siècles. Remercions donc l'auteur d'avoir trois fois repris cette question avec une précision et un développement remarquables. Presque immédiatement après, en 1832, il publia encore Trois opuscules sur les moyens de prévenir la misère des ouvriers (in-8 de 15 p.]; mais ses observations et ses recherches agrandissant de plus en plus la somme de ses lumières sur ces questions, il publia des ouvrages de plus d'étendue qui renferment des convenables développements. Le premier ouvrage qu'il a publié sur ces matières est intitulé: De la misère des ouvriers et de la marche à suivre pour y remédier. [Paris, 1832, in-8 de 153 pag.] Il a été cité avec éloge, et l'édition fut épuisée en peu de temps; il paraissait en 1832, époque où la misère se faisait si vivement sentir en France. Le second porte pour titre Recherches des causes de la richesse et de la misère de peuples civilisés, etc. [Paris, 1834, in-4 autographié de 650 pages, dont un tiers en tableaux de statistique]. Le troisième a pour titre : Du paupérisme, de la mendicité et des moyens d'en prévenir les funestes effets par la formation de plusieurs genres de colonies agricoles. [Paris, 1834, in-8 de viij et 675 pag.]. Nous parlons de ces trois ouvrages dans la partie bibliographique de cette notice. Les honneurs académiques ont comblé les vœux de M. de Morogues en France et à l'étranger. Il était déjà correspondant d'un grand nombre d'académies et de sociétés savantes françaises et étrangères, et nommément de celles d'Orléans, de Nantes, du Mans, de la Société philomatique de Paris, de celle des Antiquaires de France, d'Iéna, de Trèves, de Hanau, de la Société royale et centrale d'agriculture de Paris, de celle horticulturale de Turin, de la Société agraire de Turin, des acadé

mies de Lisbonne et de Porto, lorsque la cinquième classe de l'Institut, l'Académie des sciences morales et politiques, nouvellement réorganisée, le choisit, le 4 janvier 1834, pour l'un de ses correspondants dans la section d'économie politique et de statistique. En 1835, il fut nommé membre du conseil supérieur d'agriculture, et fut fait chevalier de la Légion-d'Honneur. Le gouvernement de juillet cherchant à singer quelquefois en bien, plus souvent en mal, les principes du chef de l'Empire. qui allait chercher le mérite, eût-il résidé dans un grenier, pour le mettre en évidence, le gouvernement de juillet éleva le baron de Morogues à la dignité de pair de France, le 11 septembre de la même année. Il a constamment siégé pendant les sessions de 1835 et 1836. Pendant ce temps, il n'a point cessé de parler en faveur de l'agriculture à la tribune de la chambre des pairs, et quatre des dix discours qu'il y a prononcés en 1836, ont été, à cause de cela, réimprimés dans les « Annales de l'Agriculture française, d'après le vœu que la Société centrale d'agriculture a bien voulu émettre à cet égard. Le « Moniteur » des années 1836 et 1837 renferme plusieurs allocutions et plusieurs discours. Les occasions où il a fixé d'une manière prononcée les regards sur lui ont été rares; mais pourtant il a occupé tous les organes de la presse en signalant sa puissance comme souvent abusive, à l'occasion de la discussion du projet de loi relatif aux dépenses de l'exercice de 1837, et en combattant l'uniformité des moyens d'enseignement supérieur. Le baron Rougier de la Bergerie, correspondant de l'Académie royale des sciences, section d'économie rurale, étant mort en septembre 1836, le baron de Morogues se présenta le mois suivant à l'Institut, comme candidat, pour remplacer le défunt. S'il n'avait déjà été correspondant de l'Institut, il eût pu par ses travaux agricoles ajouter à ses titres celui de membre de l'Académie des sciences, sans que le public en eût été surpris, aucun autre écrivain n'offrant en France une série d'ouvrages aussi complète. Le baron de Morogues échoua dans sa candidature l'Institut lui préféra M. d'Hombres-Firmas, qui fut élu le 26

décembre de la même année. Dans les dernières années de sa législature, le baron de Morogues a eu raison lorsque, plaidant la cause des ouvriers, il a voulu que dans les faillites le privilége pour leurs salaires s'étendit comme les gages des commis, à six mois; et quand il a soutenu qu'avant de pouvoir exercer les rigueurs de la poursuite contre les gardes nationaux qui ne se déclareraient pas, on devait les mettre en demeure : il s'est ainsi souvenu, au milieu de la chambre des pairs, qu'il y a des pauvres au sein de la société, et que tous ceux qui en font partie doivent y avoir des droits. Le même zèle que le baron de Morogues avait déployé pendant vingt-cinq ans dans les modestes fonctions de maire de la commune de SaintCyr-en-Val, la même ardeur qu'il avait montrée au conseil d'arrondissement, et plus tard au conseil général du Loiret, il les apporta à la chambre des pairs. Rien n'aurait pu l'en détourner. Un jeune réfugié Polonais, accueilli par lui (*), l'engageait un jour, au nom de sa santé gravement atteinte, à ne pas se rendre au Luxembourg : « Quand vous aurez votre Pologne, lui réponditil, vous saurez alors combien il est doux de remplir ses devoirs de citoyen.»> Il se fit porter à la chambre, et ce fut pour la dernière fois : ses forces défaillantes ne lui permirent plus d'y retourner. Ramené à Orléans, où l'appelaient les vœux de sa famille, le baron de Morogues a succombé à ses souffrances le 15 juin 1840, à l'âge de soixante-cinq ans. Son éloge a été prononcé au sein de la chambre des pairs par M. le comte Siméon. Il a été remplacé dans sa place de correspondant de l'Académie des sciences morales et politiques, le 23 janvier 1841, par le comte Alban de Villeneuve. La vie privée du baron » de Morogues était une vie toute d'é»tude et de famille : c'est là surtout » que ceux qui l'ont vu ont pu appré»cier tout ce qu'il y avait de bonté, de loyauté et de force dans son carac»tère. Tourmenté sans relâche par la goutte, et presque toujours aux prises

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(*) M. Jules Wyslouch, à qui l'on doit une • Notice biographique et historique sur le baron Bigot de Morogues. » [Paris, 1841, in-8 de 50 pag.] dans laquelle ses qualités et ses mérites sont justement appréciés.

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» avec d'horribles souffrances, son hu»ineur semblait inaltérable, et il était » d'une sérénité parfaite. Toujours doux, prévenant, facile, d'une poli»tesse empressée, à quelque moment » qu'on le trouvât, de quelque chose qu'on vint l'entretenir, on le voyait calme, tolérant, impartial; s'il se » souvenait d'un tort qu'on avait pu avoir envers lui, c'était pour montrer qu'il avait pardonné; s'il avait quel» que reproche, quelque mot de cen>>sure à adresser, c'était avec tant de bienveillance qu'il le faisait, qu'on >> eût plutôt dit qu'il donnait un con» seil. Rompu au travail, sobre de paroles, il était ménager du temps; il n'y avait qu'une occasion où il le » prodiguat volontiers, c'était lorsqu'il s'agissait d'obliger. Il semblait, pour >> rendre service, retrouver la santé et >> des forces nouvelles : là, il était infa» tigable; il l'était également dans sa >> bienfaisance, noblement secondé, » dans l'exercice de ses vertus, par la » femme si distinguée, à tant de titres, qu'il avait pu se choisir pour compa» gne. C'est ainsi qu'il a vécu, honoré de tous, entouré de sa nombreuse famille, dont il était l'exemple et le lien; c'est ainsi qu'il est mort avec le calme religieux d'un homme de bien qui a la conscience d'avoir fourni une >> vie utile; emportant l'estime de ses » concitoyens, les regrets de tous les » partisans du bien public, également pleuré de sa famille, de ses amis et » des malheureux. »

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OUVRAGES DU BARON BIGOT DE MOROGUES.

1, Géologie et Minéralogie.

I. Notice minéralogique et géologique sur quelques substances du département de la Loire-Inférieure, et particulièrement de Nantes. Paris, Bossange et Masson, 1807, in-8 de 30 p.

Extrait du Journal des Mines..

Une partie de cette notice, concernant les quartz fétides qu'elle fit connaître, fut inséréc la même année dans les Annales du Muséum d'histoire naturelle, tome IX.

II. Avec M. le comte de Tristan : Notice sur un crustacé renfermé dans quelques schistes, et notamment dans ceux de Nantes et d'Angers. Paris, Bossange et Masson, 1808, in-8 de 15 pag.

Extrait du Journal des Mines".

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