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rein transformé en un kyste volumineux. M. Follin a présenté à la Société de biologie, dans la séance du 10 février 1849, une tumeur de ce genre qui s'étendait jusque dans l'hypochondre gauche, sur la grande courbure et le grand cul-de-sac de l'estomac, et cachait la rate un peu hypertrophiée. En bas, ce rein dilaté descendait jusque dans le bassin, soulevant ainsi le côlon descendant appliqué comme un ruban sur sa surface antérieure. L'S iliaque y adhérait aussi dans sa partie supérieure ; l'intérieur de cette tumeur était divisé en loges qui communiquaient toutes avec le bassinet et correspondaient aux pyramides du rein.

VII. Ganglions lymphatiques.

Nous les avons vus participer à l'altération cancéreuse dans 1/6° des cas. Ordinairement, c'étaient les glandes du bassin, à commencer par le proche voisinage de l'utérus. De là ces engorgements s'étendaient quelquefois très loin dans le bassin jusqu'au sacrum, et au bas de la colonne vertébrale, d'où ils remontaient le long des gros vaisseaux. Les ganglions inguinaux surtout étaient pris, lorsque le vagin était envahi par le cancer; lorsque celui-ci se rapprochait de la vulve, c'étaient de préférence les glandes lymphatiques superficielles de cette région qui étaient cancéreuses. Nous avons, de plus, trouvé 1 fois les glandes mésentériques, une autre fois les glandes bronchiques, et 1 fois les glandes cervicales infiltrées de matière cancéreuse. Chez un de nos malades, celles-ci étaient tuberculeuses. En thèse générale, les ganglions lymphatiques offrent les tumeurs cancéreuses les plus nombreuses dans le carcinome utérin. Parfois on trouve les vaisseaux lymphatiques de la région hypogastrique distendus, comme artificiellement injectés, et remplis de matière cancéreuse.

VIII. Péritoine.

Cette membrane séreuse est malade à peu près dans la moitié des cas. Ordinairement on constate à l'autopsie les signes non douteux de la péritonite, sans compter les cas de métro-péritonite consécutive aux opérations tentées sur le col utérin, inflammation alors plutôt accidentelle et traumatique. La péritonite ordinaire, dans ces circonstances, est secondaire, tantôt partielle, tantôt plus étendue. Il est rare de ne rencontrer qu'un simple épanchement de sérosité limpide; le plus souvent on y trouve un liquide trouble, floconneux roussâtre, montrant au microscope les éléments épars du pus, ainsi

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que des globules du sang. La quantité de ces épanchements troubles varie entre 2 et 3 pintes.

Plusieurs fois l'épanchement du pus offrait tous ses caractères physiques ordinaires; il occupait toutes les portions du péritoine, et montrait surtout des collections dans le bassin. Outre le pus crémeux, on rencontre des fausses membranes et quelquefois des abcès circonscrits dans les épiploons, autour du foie et de la rate et dans le bassin; on observe enfin des adhérences très variées, consécutives à la péritonite, soit entre les diverses circonvolutions intestinales, soit entre le foie et le diaphragme, entre l'intestin grêle, l'utérus et la vessie; entre celle-ci, enfin, et les parois abdominales. Nous n'avons trouvé le péritoine qu'une fois cancéreux.

IX. Tube digestif.

Il est si fréquent de rencontrer l'estomac et les intestins dans un état d'inflammation chronique chez les individus atteints de cancer de l'utérus, qu'on ne saurait assez fixer l'attention des pathologistes sur ce point; car ces altérations doivent être prises en considération sérieuse dans le traitement.

a. La partie postérieure de la bouche et le pharynx sont quelquefois, à la fin de la maladie, le siége d'une exsudation pultacée qui, on le sait, survient à la fin de beaucoup de maladies chroniques. Nous avons rencontré cette affection 5 fois; 1 fois les fausses membranes siégeaient sur l'épiglotte et le larynx, en même temps qu'elles existaient dans l'arrière-bouche.

b. L'estomac était malade dans la moitié des cas. Le ramollissement de la membrane muqueuse constituait l'affection la plus fréquente; il avait lieu dans les 2/5s des cas; il se bornait ou au grand cul-de-sac ou s'étendait sur un espace plus considérable, quelquefois sur presque tout l'estomac. Nous avons toujours noté dans ces circonstances un amincissement très notable de la muqueuse. Dans un cas, il y avait un développement insolite des glandules du cardia et de l'œsophage. Nous avons, de plus, noté 3 fois un état mamelonné du grand cul-de-sac sans ramollissement et plutôt avec épaississement de la muqueuse.

c. L'intestin grêle a été atteint de phlegmasie chronique chez les 2/5o de nos malades; il y avait alors un ramollissement marqué de la membrane muqueuse, qui, le plus souvent, occupait la moitié inférieure de l'intestin. La muqueuse était ordinairement rouge avec une injection plus vive par places; plus rarement elle offrait une

teinte livide avec des ecchymoses. Deux fois, enfin, nous n'avons constaté qu'une coloration d'un rouge vif, sans altération aucune de la consistance.

d. Le gros intestin était plus souvent malade encore, en tout chez les 4/5 des sujets. Sur ce nombre, nous avons rencontré 3 fois sur 4 un ramollissement très marqué et assez uniforme du côlon. Le tissu sous-muqueux était plusieurs fois notablement épaissi. La muqueuse offrait, en général, une coloration d'un rouge pâle ou moins vif; dans les autres cas, il existait de nombreuses ulcérations qui, chez un malade, descendaient jusqu'à 3 centimètres du rectum, Ces ulcères étaient entourés d'une muqueuse ramollie, et laissaient voir dans leur fond les tissus sous-jacents épaissis.

e. Le rectum participait ordinairement à l'état phlegmasique du côlon, et il offrait surtout une destruction plus complète de tous les éléments autour des cloaques; la surface externe du rectum était plus souvent, par contre, le siége de tumeurs consécutives ou d'hypertrophie du tissu cellulaire, et, dans deux cas, il y avait des foyers purulents. Nous avons vu plus haut que, de plus, le rectum était quelquefois englobé dans ces masses hypertrophiées, enflammées et cancéreuses qui confondaient presque en un seul paquet tous les organes du petit bassin.

X. Le fole.

Peu malade ordinairement dans cette affection, le foie est petit, pâle, anémique, plus rarement tacheté de rouge ou d'un brun uniforme et plus foncé. La bile est ordinairement épaisse, d'un jaune verdâtre ou d'un vert foncé. Dans 1/5 des cas, le foie était gras, le plus souvent à un léger degré, et 2 fois d'une manière bien prononcée, sans qu'il existât cependant des tubercules pulmonaires, mais il y avait en même temps de nombreuses ulcérations dans le côlon. Nous n'avons constaté une simple augmentation de volume que 3 fois. Chez deux malades, la vésicule du fiel renfermait de nombreux calculs; dans un de ces cas, sa membrane muqueuse était ramollie et ulcérée près du col. Nous n'avons enfin rencontré de tumeurs cancéreuses dans le foie que 2 fois en tout; dans l'un de ces cas, elles étaient compliquées du dépôt de plaques cancéreuses à la surface interne de la capsule de Glisson.

XI. La rate.

Ordinairement petite, elle était très exceptionnellement le siége

d'une légère augmentation de volume. Nous ne l'avons trouvée que 2 fois cancéreuse, 1 fois avec de nombreuses tumeurs dans son parenchyme; l'autre fois, il y avait plutôt des plaques cancéreuses multiples à sa surface.

XII. Les organes respiratoires.

Ils ont été assez souvent secondairement malades. Si nous résumons tous les cas dans lesquels nous avons rencontré quelques altérations pulmonaires, nous arrivons au chiffre très élevé de 29, près des 2/3, chiffre que l'on pourrait cependant réduire à celui de 18, ce qui fait à peu près les 2/5o de toutes nos observations, si l'on élimine de ces 29 4 cas dans lesquels il y avait pour toute lésion de nombreuses adhérences entre la plèvre pulmonaire et la plèvre costale, 2 cas d'épanchement pleural peu considérable, de 120 à 150 grammes de liquide dans une des cavités pleurales, et enfin 5 cas où il y avait pour toute lésion des tubercules anciens crétacés, bien guéris. Les 18 qui restent constituent également encore une forte proportion, lorsqu'on prend en considération, surtout, que sur ce nombre il n'y avait que 2 fois des tumeurs cancéreuses dans le poumon. Voici à présent la répartition de ces lésions. Nous avons constaté chez 9 malades (1/5) les caractères non douteux d'une pneumonie avec hépatisation : une seule fois l'hépatisation était double, et 2 fois lobulaire et dis séminée à travers tout un poumon. Chez un malade il existait des abcès métastatiques dans le poumon, coïncidant avec une phlébite utérine. Chez deux individus il y avait un emphysème pulmonaire bien prononcé; dans tous ces cas la membrane muqueuse bronchique était rouge et vivement injectée. Cinq fois nous avons constaté un épanchement d'une sérosité claire, ou trouble ou rousse, mêlée de quelques flocons albumineux, de 1 à 3 litres, et 2 fois il y avait des fausses membranes à la surface d'une partie des poumons. Nous ne faisons pas entrer ici en ligne de compte les deux cas où l'épanchement était peu considérable.

Si nous comprenons en une seule catégorie toutes les observations qui nous offrent des tubercules anciens ou récents dans les poumons, nous arrivons au chiffre énorme de 13, à peu près les 2/7". Sur ce nombre, il y avait 5 cas de tubercules guéris, soit de cavernes cicatrisées, soit de transformation crétacée. Chez 3 malades, soit dans 1/15 des cas, il y avait évidemment une affection tuberculeuse récente. Dans l'un d'eux nous avons trouvé 1 litre de sérosité citrine dans la plèvre gauche, des tubercules gris dans les poumons, beaucoup

de lobules infiltrés de matière tuberculeuse, un abcès tuberculeux à droite formé par une poche de près de 3 centimètres de diamètre et de 1 millimètre d'épaisseur dans ses parois, renfermant un mélange de pus et le matière tuberculeuse. Chez un autre malade, nous avons trouvé, au sommet des deux poumons, des cavernes tuberculeuses revêtues de fausses membranes et entourées de granulations grises très nombreuses ; le lobe inférieur du poumon gauche était hépatisé. Chez le troisième individu, les deux poumons renfermaient de nombreuses granulations grises, des tubercules crus, jaunâtres, des petites cavernes et de nombreux tubercules dans les glandes bronchiques. Dans les autres cas, en dehors des cinq tubercules ancens et guéris, il y avait bien, chez 5 sujets, des tubercules récents, mais en assez petite quantité pour ne pas être d'une bien grande importance. Toutefois l'ensemble de ces faits démontre, une fois de plus, qu'à Paris la loi d'exclusion entre les tubercules et le cancer, signalée par M. Rokitansky de Vienne, n'est pas généralement applicable.

Quant au cancer pulmonaire, il a été facile à reconnaître chez l'un de nos malades, l'encéphaloïde formant des masses assez considérables pour ne pas être confondues avec les tubercules. Dans le second cas, il n'aurait pas été aussi aisé de poser le diagnostic d'une manière certaine sans le secours du microscope. Les deux poumons étaient parsemés de petits grains miliaires isolés ou réunis par groupes, d'une consistance molle, d'une teinte jaune légèrement rougeâtre, et montrant au microscope les cellules cancéreuses à peu près comme seul élément. Il existait, de plus, sur quelques points de la surface des poumons de petites plaques blanchâtres de 4 à 5 millimètres, formées aussi par les éléments du cancer.

XIII. Le cœur et les gros vaisseaux.

Le cœur était généralement décoloré, pâle et d'un petit volume, réduit plusieurs fois d'un tiers et même de la moitié de son volume ordinaire. Une fois, il existait une véritable péricardite avec épanchement, et une autre fois un épaississement fibreux de 4 à 5 millimètres des valvules aortiques. Les artères ne présentaient guère d'autres altérations que les plaques, si fréquentes après l'âge de quarante ans, et une rougeur d'imbibition de l'aorte quelquefois. assez prononcée. Nous avons constaté 7 fois une affection des veines d'un des membres inférieurs. C'était toujours cette forme d'oblitération veineuse que l'on a décrite sous le nom de phlébite adhésive, la

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