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Ce drame a été expliqué littéralement par M. Angellier, professeur

d'anglais au lycée Charlemagne.

La traduction française est celle de M. Émile Montégut.

Typographie Lahure, rue de Fleurus, 9, à Paris.

LES

AUTEURS ANGLAIS

EXPLIQUÉS D'APRÈS UNE MÉTHODE NOUVELLE

PAR DEUX TRADUCTIONS FRANÇAISES

L'UNE LITTÉRALE ET JUXTALINÉAIRE PRÉSENTANT LE MOT A MOT FRANÇAIS
EN REGARD DES MOTS ANGLAIS CORRESPONDANTS
L'AUTRE CORRECTE ET PRÉCÉDÉE DU TEXTE ANGLAIS

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LIBRAIRIE HACHETTE ET Cie

79, BOULEVARD SAINT-GERMAIN, 79

-

1876

AVIS

RELATIF A LA TRADUCTION JUXTALINÉAIRE.

On a réuni par des traits les mots français qui traduisent un seul mot anglais.

On a imprimé en italique les mots qu'il était nécessaire d'ajouter pour rendre intelligible la traduction littérale, et qui n'ont pas leur équivalent dans l'anglais.

Enfin, les mots placés entre parenthèses doivent être considérés comme une seconde explication, plus intelligible que la version littérale.

NOTICE

BIOGRAPHIQUE ET LITTÉRAIRE

VIE DE SHAKESPEARE.

Shakespeare (William) naquit à Stratford-sur-Avon, en 1564. Fils ainé d'une famille de dix enfants, il fut d'abord boucher comme son père, se maria à dix-huit ans, puis, après diverses aventures, alla chercher fortune à Londres. Après avoir gardé les chevaux des gentlemen à la porte des théâtres, il pénétra dans les coulisses comme garçon appeleur, devint bientôt acteur, ensuite auteur, enfin directeur. Quant à ses chefs-d'œuvre, il n'y attachait même pas son nom. Il ne s'est donné la peine ni de recueillir ni d'itaprimer ses drames. La postérité, à laquelle il ne songea jamais, les exhuma des vieux répertoires. Il paraît avoir été apprécié de son temps comme un poëte distingué. C'est cent cinquante ans environ après sa mort, que son génie commença à être estimé à sa juste valeur. Shakespeare quitta brusquement le théâtre à cinquante ans (en 1614), dès qu'il eut acquis une petite indépendance, et il retourna à Stratford, où il mourut deux ans après, le 25 avril 1616, jour anniversaire de sa naissance, ayant accompli sa cinquante-deuxième année.

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SES PIÈCES ET SON GÉNIE.

Les pièces de Shakespeare sont au nombre de trente-cinq: les unes sont qualifiées tragédies, d'autres comédies, d'autres drames, quoique cette classification ne présente rien de nettement déterminé. Suivant M. Malone, ces pièces ont été produites de 1591 à 1614 dans l'ordre suivant: Peines d'amour perdues, le Roi Henri IV (les trois parties), les Deux Gentilshommes de Vérone, le Conte d'hiver, le Songe d'une nuit d'été, Roméo et Juliette, la Comédie des méprises, Hamlet, le Roi Jean, le Roi

a

Richard II, le Roi Richard III, Henri IV (première partie). le Marchand de Venise, Tout est bien qui finit bien, Henri IV (seconde partie), le Roi Henri V, Beaucoup de bruit pour rien, Comme il vous plaira, les Joyeuses femmes de Windsor Henri VIII, Troile et Cressida, Mesure pour mesure, Cymbéline, le roi Lear, Macbeth, la Méchante mise à la raison, Jules César, Antoine et Cléopâtre, Coriolan, Timon d'Athènes, Othello, la Tempête, Ce que vous voudrez ou la Douzième nuit. Huit autres pièces lui ont été encore attribuées, mais, quoique regardées comme authentiques par les critiques allemands, elles ont été rejetées par les compatriotes de l'auteur. Pendant la vie de Shakespeare, la plupart de ses pièces furent publiées détachées; ce ne fut qu'en 1623, sept années après sa mort, que la première édition d'une collection de ses œuvres fut publiée dans un volume in-folio, mais sans qu'on s'inquiétât de la correction du texte. Enfin, en 1714, le poëte Nicolas Rowe s'occupa de revoir le texte avec soin, et l'édition qu'il donna présente beaucoup d'expressions et de phrases corrigées. Depuis, un grand nombre d'hommes distingués ont tenu à honneur de diriger la réimpression du théâtre de Shakespeare: Pope, Theobald, Johnson principalement, au dix-huitième siècle, et dans le dix-neuvième : MM. Isaac Reed, Steevens et Malone surtout, qui, grâce à de longs travaux, sont parvenus à rétablir probablement le texte à peu près primitif.

Ce qu'il y a de plus remarquable dans le génie de Shakespeare, c'est sans doute la facilité prodigieuse avec laquelle, après avoir conçu les caractères, ou les avoir empruntés à l'histoire, il pouvait s'identifier avec eux, de manière à prêter à chacun des personnages les discours mêmes que l'on devait attendre de lui dans la circonstance donnée. Dans aucun de ses drames l'auteur ne se montre. Chacun parle et agit pour lui-même de la manière la plus naturelle. Lors même que le personnage est surnaturel, il se conduit et s'exprime suivant les règles qui semblent applicables à sa condition particulière.

L'imagination de Shakespeare est aussi puissante que sa manière de concevoir les caractères et de faire vivre les passions. On trouve partout chez lui l'abondance et même la surabondance de la vie. Il anime jusqu'aux objets inanimés: décorations, planches de la scène, rameaux d'arbres, brins de bruyère, ossements, tout parle; la mort pour lui n'arrête pas l'intervention dans les choses humaines les morts ont, pour frapper les vivants, les ombres et les spectres. Quant à la langue anglaise, du temps de Shakespeare, elle était aux trois quarts faite, puisqu'elle avait été déjà employée heureusement par Bacon et par Spenser. Mais elle

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