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présent, sans en excepter celui des Anglais. J'ai donc atteint mon but, puisque mes effets de sûreté sont absolument à l'abri de toute espèce de falsification, et même de toute altération.

Leur utilité, même leur nécessité, est incontestable, si réellement dans le commerce on craint les falsifications. En supposant d'ailleurs que les différentes plaintes qui ont été faites à cet égard n'aient été que des prétèxtes que des gens de mauvaise foi ont voulu faire valoir pour se dispenser de payer, ou pour retarder les paiemens jusqu'à la fin d'un procès long et dispendieux, il n'est pas moins utile de faire cesser tous ces prétextes, en proposant au public des papiers qui ne peuvent être contrefaits. Celui qui n'en aura pas fait usage et qui se plaindra de falsification pourra être condamné provisoirement à acquitter l'effet contesté moyennant caution solvable, sauf à continuer la procédure et à prononcer sur le prétendu faux. Mais, pour éviter cet inconvénient, celui qui délivrera son argent ou sa marchandise fera très-bien, s'il consulte ses intérêts, d'exiger un effet de sûreté, soit lettre de change, soit billet à ordre.

On peut faire usage du papier de sûreté

pour une grande caisse publique : mais il n'offrirait de sûreté qu'à l'administration, et ne pourrait pas tranquilliser les porteurs, attendu qu'il serait impossible de faire la vérification d'un billet avant de le recevoir. Cependant les faussaires seraient rebutés par toutes les difficultés qu'ils auraient à vaincre.

Description d'un brevet d'invention dont la durée est expirée, et qui avait été obtenu par M. Claude-Nicolas Michel, de Paris, pour faire le filigrane coulé en cuivre, en argent ou en or.

On prend une planche formée indistinctement de tous les métaux propres à être soudés avec les soudures connues, tant simples que composées, telles que la soudure d'étain, celle de cuivre et d'étain, nommée soudure forte, celle d'argent, enfin celle qu'on connaît sous le nom d'amalgame de Darcet, fusible à la température de l'eau bouillante.

Sur une des surfaces de cette planche métallique, que , que l'on prendra, par exemple, en fer-blanc, on trace à l'aide d'un burin un dessin dont on recouvre tous les traits avec du filigrane de cuivre argenté ou d'argent, artistement préparé, et dont on a limé ou usé par le frottement celle des faces qui touche la planche, afin que le filigrane y adhère parfaitement, et qu'en présentant le dessin en relief il offre en même temps la dépouille

nécessaire pour se mouler avec l'exactitude desirable.

Avant de souder le filigrane sur la planche métallique, on a bien soin de l'enduire, du côté applati, avec de la térébenthine, ou toute autre substance qui a la propriété de faciliter la fusion de la soudure et d'empêcher l'oxidation du métal.

Le filigrane ainsi disposé sur la face supérieure du fer-blanc, on chauffe la face inférieure sur une lampe à courant d'air ou une lampe à l'esprit-de-vin, ou même sur du charbon allumé, ou à la chaleur de l'eau bouillante, jusqu'à ce que l'étain du fer-blanc, ou les parties de soudure, ou d'amalgame de Darcet qu'on aura interposés entre la planche et le filigrane, entrent en fusion, et soudent ainsi le filigrane sur la planche.

Après avoir composé de cette manière une espèce de bas-relief en filigrane, ou le moule en terre ; et, en coulant dans le moule du cuivre ou tout autre métal plus précieux, on obtient l'image parfaite des dessins, et le grain même du filigrane se trouve alors dans toute` sa pureté.

On fait ensuite découper les dessins, qu'on applique sur un fond pour leur donner plus de

relief; on peut aussi mettre le filigrane à jour en ôtant le fond à la lime, ou avec le grès et la pierre ponce; par ce moyen on évite le travail long et fastidieux qu'il faudrait faire pour mettre à jour chaque pièce du filigrane en le découpant.

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