ENQUÊTE SUR LE GOÎTRE ET LE CRÉTINISME RAPPORT PAR LE DOCTEUR BAILLARGER PARIS Rue Hautefeuille, 19, près le boulevard Saint-Germain Avis au relieur. Page 79. Carte de la distribution géographique du goitre. 4655 B15 1873 Α M. DE LA BOUILLERIE MINISTRE DE L'AGRICULTURE ET DU COMMERCE. MONSIEUR LE MINISTRE, J'ai l'honneur de présenter à votre haute sanction et à votre attention éclairée le résultat des travaux de la Commission instituée près de votre Département pour procéder à une Enquête sur le Goître et le Crétinisme en France. Le Rapport dans lequel ces travaux sont résumés est une œuvre considérable due à M. le docteur Baillarger. Je vous demande la permission de rappeler dans quelles conditions cette Enquête et cette OEuvre ont été entreprises. Une des importantes questions dont l'étude avait été confiée au Comité consultatif d'hygiène publique est celle du Goître et du Crétinisme. Une circulaire du 17 novembre 1851 émanée de votre ministère avait posé les bases d'une sorte d'enquête, et le 12 janvier 1854 cette circulaire avait été rappelée à MM. les Préfets. Par suite, un assez grand nombre de renseignements spéciaux avaient été réunis. De son côté, le Ministère de l'intérieur avait entrepris des investigations sur le même sujet. L'empereur lui-même, dans sa haute sollicitude pour les classes souffrantes, avait chargé un savant médecin, M. le docteur Parchappe, de lui soumettre un Rapport complet sur le Goître et le Crétinisme en Savoie. Deux décrets impériaux, datés de Thonon, le 31 août 1861, avaient, en outre, pourvu au moyen de recueillir dans un établissement public, celui des aliénés de Bessem, un certain nombre de crétins, en créant dans cet asile un quartier distinct. Enfin, l'un de vos honorables prédécesseurs, en visitant les départements annexés, avait été frappé de l'état misérable dans lequel vivent, dans plusieurs localités, les infortunés dont il s'agit. Ces différentes circonstances témoignaient tout à la fois d'un mal réel et de l'intérêt qu'inspirent ceux qui en sont affligés. L'un de vos éminents prédécesseurs a pensé que l'on parviendrait plus sûrement à la solution du problème, si, au lieu de disséminer de précieux documents, au risque d'en tirer des inductions inexactes ou incomplètes, l'administration prenait le parti de les réunir pour les livrer à l'examen d'une Commission spéciale, dont la composition assurerait un concours utile, et d'accord avec le Ministre de l'intérieur, le Ministre de l'agriculture, du commerce et des travaux publics prit l'arrêté suivant : « Le Ministre secrétaire d'État au département de l'agriculture, du commerce et des travaux publics : « Vu les circulaires ministérielles des 17 novembre 1851 et 12 janvier 1854; <«< Vu la correspondance échangée entre le Ministère de l'intérieur et celui de l'agriculture, du commerce et des travaux publics; « Sur le rapport du directeur du commerce intérieur, arrête : « Art. 1. Une Commission est chargée de réunir les documents administratifs que possèdent les deux Ministères sur la question du Goître et du Crétinisme, de coordonner ces renseignements, de les résumer et de proposer, dans un avis, les mesures propres à remédier au mal, ou à l'atténuer autant que possible. « Art. 2. Sont mommés membres de cette Commission : MM. le docteur RAYER, membre de l'Institut, président; DE BOUREUILLE, conseiller d'État, secrétaire général du Ministère; le docteur ANTHELME, inspecteur général du service des aliénés; le docteur CONSTANS, inspecteur général du service des aliénés; JULIEN, directeur du commerce intérieur; le docteur MÉLIER, inspecteur général des services sanitaires; le docteur MOREL, médecin en chef de l'asile public des aliénés de Saint-Yon (Seine-Inférieure). re le docteur PARCHAPPE, inspecteur général de 1 classe des établissements d'aliénés; le docteur TARDIEU, professeur à la faculté de médecine de Paris, membre du Comité d'hygiène publique. |