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(*) Nota. La ruche est représentée vuc par derrière; l'entrée qu'on y a fait figurer pour l'intelligence du texte est ordinairement sur le côté opposé, qui fait face à la campagne. L'apiculteur, lorsqu'il opère sur la ruche, se trouve ainsi hors de la portée des abeilles, qui ne sont point troublées par sa présence et ses diverses manipulations.

menace de ce côté. Pour ne pas ouvrir trop fréquemment cette porte et ne pas les inquiéter gratuitement et les détourner de leurs travaux, on a pratiqué au milieu de cette porte un trou rond de 3 cent. de diamètre, fermé par un fort bouchon de liége hermétiquement appliqué dans toute l'épaisseur de la planche. Ce bouchon peut être tiré à volonté pour permettre d'appliquer l'œil à l'ouverture afin de juger de l'avancement du travail dans ce compartiment, d'examiner les allées et venues des abeilles, et se rendre compte, d'un coup-d'œil, du bon ou du mauvais état des affaires de la petite république, qu'il est ainsi facile de surprendre sur le fait, sans qu'elle s'en doute et sans qu'elle s'en inquiète. Ce trou servira en outre à lancer de la fumée dans la ruche et va mettre les abeilles en bruissement, de manière à ne pas être inquiété par elles quand on décolle la porte pour faire les opérations que l'on juge convenables.

Dans le principe, afin d'éviter que les abeilles. vinssent à l'ouverture et ne me punissent de mon indiscrétion, j'avais garni le dedans de cette ouverture d'un petit treillis de fil de fer; mais voyant que les abeilles, inquiètes de sa présence, perdaient un temps considérable à le propoliser et finissaient par en intercepter tous les inter tices, j'y ai renoncé; je me contente de tirer de loin en loin le bouchon, de regarder vivement en le tenant prêt à combler l'ouverture si les abeilles viennent faire une reconnaissance de ce côté; et, si mon

inspection doit se prolonger, j'adapte provisoirement pendant sa durée un petit treillis de fer sur son ouverture extérieure, afin d'éviter tout danger (1). Je préfère de beaucoup ce petit appareil si simple aux panneaux vitrés généralement mis en usage et qui ont l'inconvénient de surprendre et de troubler les abeilles lorsqu'on vient à tirer le volet; on les voit alors se précipiter en émoi contre la vitre, à travers laquelle elles s'épuisent en efforts pour s'échapper; il en résulte nécessairement une grande confusion et le but de l'observateur se trouve manqué.

Les deux cases dont il est fait mention sont, du reste, assujetties l'une à l'autre par des crochets vissés, et tous les joints, comme je l'ai dit, soigneusement mastiqués en dedans et en dehors; ces deux cases ne devant être séparées que dans des circonstances particulières que j'indiquerai quand j'entrerai dans le détail du mode opératoire.

Bien que cette ruche offre la facilité de pouvoir au besoin être séparée en plusieurs partics, elle présente néanmoins cet avantage, très-appréciable aux yeux des apiculteurs expérimentés, de ne faire intérieurement qu'un seul tout; les barreaux, aux

(1) Ce trou sert encore de ventilateur. Lorsque, les ruches étant trop pleines, les abeilles se groupent en forts essaims, je découpe le bouchon sur ses côtés, de manière à laisser pénétrer l'air dans la ruche, sans que ces découpures puissent toutefois donner issue aux abeilles.

quels sont appendus les rayons dans chaque compartiment, laissant entre eux un intervalle calculé sur la largeur que donnent ordinairement les abeilles aux ruelles qui divisent leur habitation. La communication restant largement ouverte du haut en bas, elles sont ainsi à la fois partout, sans être séparées nulle part; or, on sait qu'elles affectionnent particulièrement cette manière d'être et que, toutes choses égales d'ailleurs, elles prospèrent mieux dans une ruche d'une seule pièce, que dans des ruches où elles sont parquées dans des cases séparées. Ma ruche offre donc en pratique tous les avantages de celles-ci sans en avoir les inconvénients.

Ce corps de ruche, ai-je dit, est assujetti sur une base ou socle. Celui-ci n'est, à proprement parler, qu'une sorte de demi-case en tout semblable aux précédentes, sauf toutefois ses dimensions en hauteur, qui doivent être moindres de moitié. Il en diffère entre autres par sa condition de mobilité, ou en ce qu'il doit rester vide une grande partie de l'année, afin de permettre aux abeilles de circuler à l'aise ou de s'y grouper pour prendre leur repos dans les intervalles de leurs travaux. Il est de plus destiné à leur servir de magasin supplémentaire, et, en cas de disette, à offrir aux nécessiteuses des provisions de réserve au moyen du tiroir qu'il est facile d'y glisser, et à l'aide duquel on peut aisément se rendre compte de la consommation journalière et des besoins de la colonie. C'est là encore

qu'elles aimeront à se livrer à des travaux supplémentaires pendant le temps où la sécheresse, ou des pluies diluviennes les condamnent à l'inaction. Ce travail ainsi exécuté dans leurs moments perdus, un bon apiculteur, en homme prévoyant, peut l'utiliser pour favoriser l'établissement de ses nouveaux essaims, alors que les moments sont précieux et que les abeilles ne sauraient trop s'empresser de mettre à profit les trésors prodigués par Flore, avant que les vents brûlants de l'été, en desséchant les fleurs, aient tari les sources de l'industrie mellifère.

Enfin, le tout est surmonté du toit ou chapiteau, qui forme tout à la fois le magasin et le couronnement de l'édifice (fig. 5). C'est là, dans ce licu reculé, sorte de sanctuaire vénéré, et qu'on doit autant que possible s'étudier à leur laisser croire inviolable, que les abeilles se plaisent à emmagasiner leur miel. Lorsqu'elles sont assurées d'y trouver l'aisance et la sécurité, deux puissants mobiles pour elles d'activité, clles y travaillent avec une ardeur, un entrain dont rien ne peut donner l'idée.

Cecropias innatus apes amor urget habendi.

Juvat si proprio condidit horreo

VIRG.

Quidquid de Lybicis verritur areis.

HOR.

C'est pour cela que l'on ne saurait trop recommander que cet étage soit bien assujetti, mastiqué et luté avec un soin tout particulier; que la porte

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