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Continuoque notas et nomina gentis inurunt;
Ft quos aut pecori malint submittere habendo,
Aut aris servare sacros, aut scindere terram,
Et campum horrentem fractis invertere glebis :
Cætera pascuntur virides armenta per herbas.

Tu quos ad studium atque usum formabis agrestem,
Jam vitulos hortare, viamque insiste domandi,
Dùm faciles animi juvenum, dùm mobilis ætas.
Ac primùm laxos tenui de vimine circlos
Cervici subnecte; dehinc, ubi libera colla
Servitio assuêrint, ipsis è torquibus aptos
Junge pares, et coge gradum conferre juvencos;
Atque illis jam sæpè rotæ ducantur inanes
Per terram, et summo vestigia pulvere signent:
Post valido nitens sub pondere faginus axis
Instrepat, et junctos temo trahat æreus orbes.

Intereà pubi indomitæ non gramina tantùm, Nec vescas, salicum frondes, ulvamque palustrem, Sed frumenta manu carpes sata: nec tibi foetæ, More patrum, nivea implebunt mulctralia vaccæ; Sed tota in dulces consument ubera natos.

Sin ad bella magis studium, turmasque feroces, Aut Alphæa rotis prælabi flumina Pisæ, Et Jovis in luco currus agitare volantes; Primus equi labor est animos atque arma videre Bellantum, lituosque pati, tractuque gementem Ferre rotam, et stabulo frenos audire sonantes; Tùm magis atque magis blandis gaudere magistri Laudibus, et plausæ sonitum cervicis amare.

Atque hæc jam primo depulsus ab ubere matris

Marque au front de chacun quel sort l'attend un jour:
Les uns sont du troupeau l'espérance certaine ;
D'autres d'un soc tranchant déchireront la plaine;
D'autres pour les autels de fleurs seront parés,
Et le reste au hasard (27) bondira dans les prés.
Ceux qu'on destine au soc, il faut dès leur jeune âge
Discipliner an jong leur docile courage.

Sur son côu libre encor ton jeune nourrisson

Porte un collier flottant pour première leçon :
Bientôt deux compagnons qu'un joug d'osier rassemble
Apprennent à marcher, à s'arrêter ensemble:

Déjà même un char vide est par eux emporté,

Et glisse sur l'arène avec agilité;

Puis sous un lourd fardeau, qu'ils ébranlent à peine,
Ils font crier la roue et sillonnent la plaine.

Cependant, pour nourrir tes élèves naissans,
Au feuillage du saule, au vert gazou des champs,
A l'herbe des marais joins la moisson nouvelle.
De la mère autrefois on pressait la mamelle ;
Pasteur plus indulgent, laisse-la sans regret

Pour ses tendres enfans épancher tout son lait.

Mais veux-tu près d'Élis dans des torrens de poudre Guider un char plus prompt, plus brûlant que la foudre? Veux-tu dans les horreurs d'un choc tumultueux

Régler d'un fier coursier les bonds impétueux?
Accoutume son œil au spectacle des armes,

Et son oreille au bruit, et son cœur aux alarmes;
Qu'il entende déjà le cliquetis du frein,

Le roulement des chars, les accens de l'airain;
Qu'au seul son de ta voix son allégresse éclate,
Qu'il frémisse au doux bruit de la main qui le flatte.
Ainsi de la mamelle à peine séparé

Audeat, inque vicem det mollibus ora capistris
Invalidus, etiamque tremens, etiam inscius ævi.
At, tribus exactis, ubi quarta accesserit æstas,
Carpere mox gyrum incipiat, gradibusque sonare
Compositis, sinuetque alterna volumina crurum ;
Sitque laboranti similis; tùm cursibus auras
Provocet; ac per aperta volans, ceu liber habenis,
Equora, vix summâ vestigia ponat arenâ.

Qualis Hyperboreis Aquilo cùm densus ab oris
Incubuit, Scythiæque hiemes atque arida differt
Nubila tùm segetes altæ campique natantes
Lenibus horrescunt flabris, summæque sonorem
Dant sylvæ, longique urgent ad littora fluctus :
Ille volat, simul arva fuga, simul æquora verrens.

Hic vel ad Elei metas et maxima campi Sudabit spatia, et spumas aget ore cruentas ; Belgica vel molli meliùs feret esseda collo.

Tùm demùm crassâ magnum farragine corpus Crescere jam domitis sinito; namque ante domandum Ingentes tollent ani mos; prensique negabunt Verbera lenta pati, et duris parere lupatis.

Sed non ulla magis vires industria firmat, Quàm venerem et cæci stimulos avertere amoris, Sive boum, sive est cui gratior usus equorum : Atque ideo taúros procul atque in sola relegant Pascua, post montem oppositum, et trans flumina lata; Aut intùs clausos satura ad præsepia servant.

Ton élève à son art est déjà préparé;

Déjà son front timide et sans expérience
Vient aux premiers liens s'offrir sans défiance.
Mais compte-t-il trois ans? Bientôt mordant le frein,
Il tourne, il caracole, il bondit sous ta main;
Sur ses jarrets nerveux il retombe en mesure :
Pour la rendre plus libre on gêne son allure;
Tout à coup il s'élance, et, plus prompt que l'éclair,
Dans les champs effleurés il court, vole, et fend l'air.

Tel le fougueux époux (28) de la jeune Orythie
Vole et disperse au loin les frimats de Scythie,
Fait frémir mollement les vagues des moissons,
Balance les forêts sur la cime des monts,
Chasse et poursuit les flots de l'océan qui gronde,
Et balaie en fuyant les airs, la terre et l'onde.

Un jour tu le verras, ce coursier généreux, Ensanglanter son mors et vaincre dans nos jeux,

Ou (29), plus utile encor, dans les champs de la guerre, Sous de rapides chars faire gémir la terre.

Ne l'engraisse (30) surtout qu'après l'avoir dompté;
Autrement son orgueil jamais n'est surmonté:

Il se dresse en fureur sous le fouet qui le touche,
Et s'indigne du frein qui gourmande sa bouche.

Crains aussi, crains l'amour, dont la douce langueur Des troupeaux, quels qu'ils soient, énerve la vigueur : Que des fleuves profonds, qu'une haute montague Sépare le taureau de sa belle compagne;

Ou que,
Près d'une ample pâture il demeure attaché.

loin de ses yeux, dans l'étable caché,

Carpit enim vires paulatim, uritque videndo,
Femina; nec nemorum patitur meminisse, nec herbæ.
Dulcibus illa quidem illecebris et sæpè superbos
Cornibus inter se subigit decernere amantes.
Pascitur in magnâ sylvâ formosa juvenca:
Illi alternantes multâ vi prælia miscent
Vulneribus crebris; lavit ater corpora sanguis,
Versaque in obnixos urgentur cornua vasto
Cum gemitu reboant sylvæque et magnus Olympus.
Nec mos bellantes unâ stabulare; sed alter
Victus abit, longèque ignotis exsulat oris;
Multa gemens ignominiam, plagasque superbi
Victoris, tùm quos amisit inultus amores,
Et stabula aspectans regnis excessit avitis.

Ergo omni curâ vires exercet, et inter
Dura jacet pernox instrato saxa cubili,
Frondibus hirsutis et carice pastus acutâ ;
Et tentat sese, atque irasci in cornua discit,'
Arboris obnixus trunco, ventosque lacessit
Ictibus, et sparsâ ad pugnam proludit arenâ.
Post, ubi collectum robur viresque refectæ,
Signa movet, præcepsque oblitum fertur in hostem :
Fluctus uti, medio cœpit cùm albescere ponto,
Longiùs ex altoque sinum trahit; utque, volutus
Ad terras, immane sonat per saxa, necque ipso
Monte minor procumbit; at ima exæstuat unda
Vorticibus, nigramque altè subjectat arenam.

Omne adeo genus in terris hominumque ferarumque, Et genus æquoreum, pecudes, pictæque volucres,

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