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ble que ce Scholiaste, ne met au nombre des Scythes que 'les habitans de la Scythie. Ils habitent entre les Taochiens et les Scythiniens, à l'Ouest des premiers, à l'Est des autres. Ce peuple est brave. Les Dix-Mille l'éprouvèrent à leur retour (1); et de tous les peuples qui s'y opposèrent, ce fut celui qui le fit avec le plus de succès. Ils occupoient la partie du Pont (2) qui est entre la petite Arménie, les Macrons, les Mosynoques et les Tibaréniens. Leur pays étoit montagneux (3) et nullement propre au labourage. Il ́abondoit en fer, qu'ils s'occupoient à travailler, et dont ils faisoient un grand commerce qui suppléoit à Jeurs besoins. Cette partie des Chalybes (4), du temps de Xénophon, étoit bien diminuée, et les Mosynoeques la tenoient en sujétion.

Cette nation subjuguée, ou en partie détruite, avoit été autrefois très-considérable. Non-seulement elle avoit possédé les pays dont je viens de parler, mais encore (5) Amisus et Sinope, et elle occupoit un territoire considé"able en deçà de l'Halys par rapport à Crésus, dont les Etats étoient bornés à l'Est par ce fleuve. Ce furent ces derniers Chalybes que ce Prince subjugua; car, suivant la remarque (6) d'Hérodote, il n'étendit point ses conquêtes au-delà de ce fleuve. Cet Historien parle de cette partie de ce peuple, et ce n'est qu'à cette occasion que j'ai cru devoir dire un mot des autres.

Ephore (7) fait aussi mention de ces Chalybes-ci, car il les met dans la péninsule ou Asie mineure, c'est-à-dire,

(1) Cyri Exped. lib. iv, cap. vII, §. x, pag. 239.

(2) Strab. lib. xII, pag. 825.

(3) Apoll. Rhod. lib. 11, vers. 375, &c. 1003, &c.

(4) Cyri Exped. lib. v, pag. 282.

(5) Chalybes proximi clarissimas habent Amison et Sinopen Cynici Diogenis patriam. Pompon. Mela, lib. 1, cap. xix.

(6) Herodot. lib. 1, §. XXVIII.

(7) Strab. lib. xiv, pag. 996.

en deçà de l'Halys. Strabon (1) a eu tort, à ce qu'il me semble, de le reprendre à ce sujet.

Scymnus (2) de Chios s'exprime de même qu'Ephore: « Amisus, dit-il, colonie des Phocéens, située dans le pays » des Leuco-Syriens, et bâtie quatre ans avant Héraclée, » a été fondée par les Ioniens. L'endroit le plus étroit de » l'Asie s'étend presque depuis cette ville jusqu'au golfe » d'Issus et Alexandropolis, bâtie par Alexandre, Roi de » Macédoine.... Quinze (3) nations habitent cette pénin>> sule, dont trois sont Grecques, les Eoliens, les Ioniens » et les Doriens. Les autres sont un mélange de peuples » Barbares. Les Ciliciens, les Lyciens, les Macares, les >> Mariandyniens, les Paphlagoniens et les Pamphyliens » occupent les pays maritimes. Les Chalybes, les Cappa>> dociens leurs voisins, les Pisidiens, les Lydiens, et près » d'eux les Mysiens et les Phrygiens, habitent le milieu >> des terres ».

CHAPELLE du Héros Astrabacus, étoit près de la porte de la cour du palais de l'un des deux Rois de Sparte. Herodot. lib. vI, §. LXIX.

CHARADRA, ville de la Phocide, sur un lieu escarpé, près duquel coule le Charadros, petite rivière qui, à une très-petite distance de là, se jette dans le Céphisse. Elle est (4) à vingt stades au Nord-Est de Lilæa, au Sud de Cytinium, à l'Ouest de Téthronium. Ces villes sont mieux placées dans la Carte de la Phocide pour les Voyages du jeune Anacharsis, que dans celle de la Grèce de M. d'Anville. Malgré le voisinage de cette petite rivière ou torrent, les habitans de cette ville étoient sujets à manquer d'eau. Herodot. lib. VIII, §. XXXIII.

(1) Strab. lib. xiv, pag. 996.

(2) Scymni Chii Fragmenta, vers. 181, &c.

(4) Pausan. Phocic. sive lib. x, cap. xxx, pag. 883.

CHÉLONATÈS, ou Chélonitès, promontoire (1) de l'Elide, à l'extrémité la plus occidentale du Péloponnèse, à l'Est de l'île Zacynthe. On l'appelle actuellement cap Tornese. (2) Τορνέσι κοινῶς λεγόμενον.

CHEMMIS, île qui se trouvoit dans un lac d'Egypte vaste et profond, près du temple de Latone, à Buto. Il y avoit dans cette île un temple d'Apollon. Les Egyptiens prétendoient qu'elle étoit flottante. Herodot. lib. II, S. CLVI. Voyez aussi ce qu'en dit (3) M. Hennicke.

CHEMMIS, grande ville de l'Egypte supérieure située à-peu-près à un mille du bord oriental du Nil, sur la frontière Nord de la Thébaïde, au Nord de Ptolémaïs et au Sud d'Aphroditopolis. Hérodote dit, liv. 11, §. XCI, qu'elle est proche de Neapolis. Voyez là-dessus l'article NEAPOLIS. Les naturels du pays l'appeloient Chemmo, au rapport de (4) Diodore de Sicile, et le nom de Pano•polis, sons lequel elle a été indiquée, n'est que l'interprétation du nom Egyptien. C'est à quoi nous mène aussi le récit de Plutarque, qui raconte que (5) les Pans et les Satyres, qui habitoient aux enyirons de Chemmis, ayant eu les premiers connoissance de la mort d'Osiris, en firent part aux habitans du pays, qui en furent très-effrayés. Cependant M. Hartmann en fait (6) une ville différente, parce que le Géographe de Nubie met tout de suite la ville d'Achmim Balbana, que ce Savant corrige en Bana,qui est le mot Arabe pour exprimer Pan. Je réponds que si la ville de Bana, existante actuellement, est l'ancienne ville de Panopolis, on ne conçoit pas comment Diodore de

(1) Strab. lib. VIII, pag. 520

(2) Meletii Geograph. Antiq. et Nova, pag. 366, col. 2.

(3) Jo. Frid. Hennicke Comment. de Herodoteâ Africæ Geogra

phiâ, pag. 54.

(4) Diodor. Sicul. lib. 1, §. xvIII,

(5) Plutarch. de Iside et Osiride, pag. 356, D.

(6) Edrisii Africa, pag. 515.

Sicile a pu dire que Chemmo toit le nom Egyptien, et Panopolis le nom Grec de la même ville. De plus, si l'on peut ajouter foi à M Bruce, il existe encore à Achmim (1) un arc de triomphe élevé par l'Empereur Néron, avec cette inscription: ПANI OES. Voyez NEAPOLIS. Son nom moderne s'écrit diversement Achmim, Aquemim, Ackemin, Achmin, et, selon (2) Léon l'Africain, Ichmin.

Danaüs et Lyncée avoient pris naissance dans cette ville, et de-là ils étoient passés en Grèce, selon la tradition (3) des habitans de cette ville.

CHERSONÈSE. Hérodote entend presque toujours par ce mot, la Chersonèse de Thrace.

CHERSONÈSE de Thrace (la) avoit pour bornes du Sud-Ouest au Nord-Est l'Hellespont et la partie occidentale de la Propontide; au Nord le continent de la Thrace dont elle est séparée par son isthme; à l'Ouest le golfe Cardiaque, ou golfe Mélas, qui fait partie de la mer Egée; au Sud la Troade, qui est dans le continent de l'Asie. Les Dolonces l'habitoient anciennement. Voyez DOLONCES.

Cette Chersonèse est appelée par Hérodote, la Chersonèse qui est dans l'Hellespont, ou sur l'Hellespont, ou simplement Chersonèse. On la nomme aujourd'hui presqu'île de la Romanie; elle a quatre cent vingt stades de longueur, depuis l'isthme jusqu'à son extrémité. L'isthme, c'est-à-dire, l'intervalle entre Cardia et Pactye, a trentesix stades. Herodot. lib. v1, §. XXXVI.

CHERSONÈSE Taurique (la). C'est une presqu'ile qui est au Sud de la partie Ouest du Palus Mæotis, entre le golfe Carcinites Ouest, et le Bosphore Cimmérien Est. Elle

(1) Travels to discover the source of the Nile, vol. 1st, pag. 101. (2) Leonis Africani Africe descriptio, pag. 724.

a au Nord les Scythes Cultivateurs, les Scythes Nomades et l'Hylée, et au Sud le Pont-Euxin. C'est aujourd'hui la Crimée. Elle a, dit (1) Chardin, 250 lieues de circuit, savoir 35 lieues de long sur 55 de large. Ses principales villes sont Taphræ, aujourd'hui Perekop, à l'isthme même, Eupatorium, appelée Koslar par les Tartares, le promontoire Parthénius, la ville de Chersonèse-Trachée, connue depuis sous le nom de Sébastopol, et qui a repris sous les Russes celui de Cherson, ensuite le port de Cténus, et après celui qui est appelé Symbolorum Portus, le promontoire nommé Criumetopon, opposé au promontoire Carambis qui est en Asie. On trouve ensuite le promontoire Corax, Théodosia, nommée dans la suite Caffa, qui a repris son ancien nom de Théodosia, depuis que la péninsule est au pouvoir des Russes. On voit après Panticapæum sur le Bosphore Cimmérien, ce qui lui a fait donner depuis le nom de Bosporus. Elle est connue actuellement sous celui de Jenicale et de Kertz.

CHERSONESE Trachée, c'est-à-dire, raboteuse, montagneuse, ville de la (2) Chersonèse Taurique, fondée par les (3) Grecs d'Héraclée (4) sur le Pont-Euxin. Pline (5) l'appelle Cherronèse, ville des Héracléotes, et dans un autre (6) endroit, Cherronèse d'Héraclée : les Romains lui accordèrent la liberté. Elle étoit située sur les (7) bords du Pont-Euxin, à vingt journées de la (8) ville de Bosporus ou Panticapæum. Elle fut connue dans

(1) Voyages de Chardin, tom. 1, pag. 46.
(2) Steph. Byzant. Herodot. lib. iv, §. xcix.

(3) Anonymi Peripl. Ponti Eux. pag. 6.

(4) Scymni Chii Fragm. pag. 47; Plin. lib. iv, cap. xi, tom. 1, pag. 215.

(5) Plin. ibid. lin. 18.

(6) Id. ibid. pag. 218, lin. 6.

(7) Herodot. lib. IV, §. XCIX.

(8) Procop. de Bello Pers. lib. 1, cap. xi, pag. 33, D.

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