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appelle ce pays Crusis, Kpoveis. Denys d'Halicarnasse, parlant (1) de l'arrivée d'Enée dans la presqu'île de Pallène, dit que cette péninsule étoit alors occupée par les Crusæens, Kpovrato. Enfin Etienne de Byzance (2) nomme ce pays Crusis, Kpovois, et prétend qu'il tire son nom de Crusis, fils de Mygdon. Il ajoute ensuite qu'il fait partie de la Mygdonie, et même il s'appuie de l'autorité de Strabon, qui l'avoit avancé dans son septième livre; mais la fin de ce livre manque dans tous nos exemplaires, et cette perte est foiblement réparée par son Abréviateur, qui est postérieur à Ptolémée. Quant à ce que nous apprenons de Strabon, selon le Géographe Etienne, que la Crusis faisoit partie de la Mygdonie, cela n'est pas étonnant. Les Mygdoniens avoient poussé leurs conquêtes jusqu'au fleuve Strymon, long-temps avant le siècle de Strabon.

Ces autorités incontestables sont les garans du changement que je fais au texte d'Hérodote, où on lisoit auparavant Crossæa. C'étoit aussi l'avis de (5) Théodore Ryckius. M. Wesseling, qui m'a fourni une partie de ces autorités, n'étoit pas éloigné d'admettre ce changement.

Je ne m'arrêterai point à réfuter les erreurs du Dictionnaire de la Martinière. Cela seroit d'autant plus inutile, que les Savans ne le consultent jamais.

CURIUM, ville de l'île de Cypre sur la (4) côte Sud de la partie occidentale de l'île, à l'Est du promontoire Phrurium, et à l'Ouest tirant sur le Nord de celui de Curias. Pline (5) la nomme Curias, mais Etienne de

(1) Dionys. Halicarn. Antiq. Rom. lib. 1, §. XLIX, pag. 39. (2) Stephan. Byzant. voc. Kpovcís.

(3) Theodori Ryckii Dissert. de Primis Italiæ Colonis, pag. 445, ad calcem notarum et Castigationum Luca Holstenii in Stephanum Byzantinum.

(5) Plinii Hist. Nat. lib. v, cap. xxx1, pag. 284, lin. 15.

Byzance (1) observe que Curias étant un adjectif, avec lequel on sous-entend zápa, terra, regio, ne peut se dire que du territoire de cette ville. On avoit aussi donné le nom de Curias au promontoire qui est au Sud, parce qu'on sous-entend xpa. Cette ville avoit été fondée (2) par des Argiens. On l'appelle aujourd'hui (3) Piscopia, et le promontoire le cap (4) Gavati oa delle Gatte.

à

CYANÉES, deux petites îles, ou écueils, dont l'uno est du côté d l'Europe, et l'autre du côté de l'Asie, vingt (5) stades l'une de l'autre, au Nord un peu Est de Chalcédoine dans le Pont - Euxin, dans la partie Ouest des côtes Sud, près de l'embouchure du Bosphore de Thrace.

On les appeloit aussi Symplégades, parce que de loin elles paroissent jointes ensemble.

Les Anciens s'imaginoient que c'étoient plusieurs écueils flottans sur l'eau, et se heurtant quand le vent les poussoit l'un contre l'autre. Tout cela étoit fondé sur ce que leurs pointes paroissoient ou disparoissoient, à mesure qu'on s'en éloignoit ou qu'on s'en approchoit, ou à mesure que la mer les couvroit dans le gros temps ou les laissoit voir dans le calme : c'est pour cela qu'on les appeloit aussi (6) Planetæ, c'est-à-dire, errantes. On ne fut certain, et on ne publia que ces îles s'étoient fixées, qu'après le voyage de Jason pour la conquête de la Toison d'or. On les reconnut alors de si près, qu'il ne fut plus permis d'ignorer qu'elles n'étoient ni mobiles ni flottantes. Mais, comme la plupart des hommes sont plus agréablement frappés par les fables que par la vérité, on eut de la

(1) Stephan. Byzant. voc. Koupov.

(2) Herodot. lib. v, §. cxIII.

(3) D'Anville, Géographie Ancienne abrégée, tom. 1, pag. 150. (4) Id. ibid. pag. 149.

(5) Strab. lib. VI, pag. 492.

(6) Plin. lib. vi, cap. xII, pag. 3oç.

peine à revenir de l'ancien préjugé. Voyez aussi ce que j'ai dit de ces écueils, livre Iv, note 188.

CYCLADES (les), îles de la mer Egée, dont les principales étoient Délos, Céos, Naxos, Paros et Andros; ces quatre dernières îles avoient un respect particulier pour celle de Délos, autour de laquelle elles étoient situées, et d'où elles prenoient (1) le nom de Cyclades. Les habitans des Cyclades avoient dans l'île de Délos leurs (2) salles, où s'assembloient et faisoient leurs festins (du moins ceux de Céos en avoient une), lorsqu'ils venoient à Délos pour y célébrer la fête du dieu.

CYDONIA, ville de Crète, bâtie (3) par Minos et fondée (4) par les Samiens. Elle est (5) située vers la partie occidentale de l'île, et à une médiocre distance de la côte Nord, à l'Ouest de Minoa et à l'Est d'Aptéra. On la nommoit encore Cydon, Cydonéa (6), et on en faisoit une Métropole. Le Géographe Etienne dit que dans les premiers temps on la nommoit Apollonie. Elle avoit un port sur la côte septentrionale de l'île, et à (7) huit cents stades, un peu plus de 30 lieues, de Gnosse et de Gortyne, deux autres villes de Crète. C'est aujourd'hui la Canée. Herodot. lib. III, S. XLIV, LIX.

CYDRARA, ville située sur les frontières de la Phrygie et de la Lydie, à l'Ouest de Colosses, près et au Sud du Méandre, puisqu'en allant de-là à Sardes, il falloit passer le Méandre. Herodot. lib. vii, §. xxx

et XXXI.

(1) Ammian. Marcell. lib. xxii, cap. vIII, pag. 237.

(2) Herodot. lib. IV, §. xxxv.

(3) D'odor. Sicul. lib v, §. LXXVIII, pag. 394.

(4) Herodot. lib. III, §. XLIV.

(5) Diodor. Sicul. lib. v, §. LXXVIII, pag. 394; Scylacis Peripl.

pag. 18; Strab. lib. x, pag. 734, A.

(6) Flor. Epit. Rer. Roman. lib. III, cap. vII, §. Iv', pag. 507.

CYME, ville (1) d'Eolie. On l'appeloit encore (2) Phriconis, ou (3) Phriconitis. Ce nom lui venoit (4) du mont Phricius, situé dans la Locride, au-dessus des Thermopyles, où Cleuas et Malais, tous deux de la race d'Agamemnon, firent un long séjour avant que de passer en Asie et que d'y fonder Cyme. Cette ville étoit située sur le bord du golfe de Cyme, au Nord-Est de Phocée, et au Sud d'Elæa. C'étoit la plus grande et la plus belle ville de l'Eolie, selon (5) Strabon. Dius, père (6) d'Hésiode, quitta cette ville pour (7) s'établir à Ascra, bourg près de l'Hélicon.

La Martinière appelle cette ville Cume; mais les Auteurs latins s'accordent avec les grecs sur le nom de Cyme. On peut consulter Pline, Hist. Nat. lib. v, cap. xxx, pag. 280; Pomponius Mela, lib. 1, cap. xvIII, et mille autres Auteurs qu'il seroit trop long de citer.

On (8) a trouvé des vestiges de cette ville dans un lieu appelé Nemourt; mais Mélétius nous apprend (9) qu'on l'appelle vulgairement Castri.

(1) Herodot. lib. 1, §. CXLIX, CLVII; lib. v, §. CXXIII; lib. VII, S. CXCIV; lib. VIII, §. cxxx.

(2) Id. lib. I, S. CXLIX.

(3) Steph. Byzant. voc. Kuun. Cet Auteur la distingue de Cyme, ville d'Eolie, mais les témoignages d'Hérodote et de Strabon prouvent qu'il se trompe.

(4) Strab. lib. xш, pag. 873, A et B, pag. 922, A.

(5) Id. lib. xII, pag. 923, C.

(6) Hesiod: Opera et Dies. vers. 209. On lit dans les éditions Siov yévos, divinum genus; mais M. Ruhnken prouve dans ses notes sur Velleius Paterculus, pag. 26, qu'il faut lire Aíou yévos, fils de Dius. M. Brunck a admis avec raison cette correction dans son édition des Gnomiques Grecs. C'est le 274° vers.

(7) Hesiodi Opera et Dies. vers. 636, &c. ou 597 de l'édition de M. Brunck.

(8) Géograph. abrég. tom. II, pag. 42.

(9) Meletii Geograph. Antiq. et Nova, pag. 463, col. 2.

CYNÉSIENS. C'étoient les peuples (1) les plus oocidentaux de l'Europe; ce qui doit s'entendre de ceux qui sont le long des côtes de la Méditerranée et de l'Espagne. Ils occupoient les (2) bords de l'Anas ou Guadiana. Hérodote dit, livre II, §. XXXIII, qu'ils étoient au-delà des Colonnes d'Hercules. Voyez sur ce passage, tome 11, note 105. Herodot. lib. 11, §. XXXIII; lib. IV, §. XLIX. CYNÈTES, les mêmes que les Cynésiens.

CYNOSARGES, bourgade de l'Attique, à une petite distance à l'Est d'Athènes près des Alopèces, dont on ignore la tribu; mais je conjecture qu'elle étoit (3) de l'Egéide, de même que la bourgade Diomia, dont elle n'étoit peut-être pas différente. On y voyoit un temple (4) d'Hercules et un (5) Gymnase, c'est-à-dire, un lieu d'exercices. On entendoit souvent sous le nom de Cynosarges le Gymnase. Les Philosophes Cyniques y avoient établi leur école. Le Gymnase étoit à une très-petite distance d'Athènes; on s'y rendoit par la porte Diomia. Cette bourgade avoit pris le nom de Cynosarges, parce que Diomus (6) sacrifiant à Hercules, un chien blanc enleva les cuisses de la victime et les porta en ce lieu; ou bien il fut ainsi appelé à cause de la vitesse de co chien. Le mot après signifie en grec blanc et vîte à la

course.

CYNOSURE, promontoire de l'Attique, au Sud-Est de Brauron, et au Nord Est de Prasies. C'est ainsi qu'on le trouve placé dans la Carte de M. d'Anville. Celle de l'Attique, qui se trouve dans le Voyage du jeune Anacharsis, ne s'accorde pas avec cette position. Je ne pense

(1) Stephan. Byzant. voc. '16npía, ex edit. Berkelii.

(2) Aviani Ora Marit. vers. 200.

(3) Stephan. Byzant. ad Arousa et Kuvórapes.
(4) Herodot. lib. v, §. LXIII; lib. vi, § cxvI.
(5) Stephan. Byzant. ad Kuvócapges.

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