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suivant Abulfeda, le golfe Rodaik ou Rodakiah. Il est borné à l'Ouest par le promontoire des Trirèmes ou cap (1) Canan, et à l'Ouest (2) par le promontoire Phycus, Taadia, selon l'Edrisi (3). Au fond de ce golfe est la ville (4) de Sort, qui donne son nom à un désert voisin. Un peu plus loin à l'Ouest est la tour d'Euphranta. C'est ainsi qu'il faut lire dans (5) Strabon, d'après (6) Etienne de Byzance. Les marins appellent par corruption (7) la grande Syrte, golfe de Sidra.

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La Petite Syrte est au Sud de Carthage et s'enfonce dans les terres à l'Ouest. Les Lotophages sont à l'Est, les Machlyes au Sud-Ouest, les Auséens à l'Ouest un peu Nord, et un peu plus loin au Nord-Ouest les Maxyes. La proximité des Lotophages avoit fait donner à cette Syrte le nom de (8) Syrtis Lotophagitis. Ce golfe a seize cents stades de tour et son entrée six cents. On l'appelle actuellement golfe de Gabs ou Kabes. Ce nom vient probablement de Tacape, ville considérable, à son extrémité méridionale, et par corruption Gabs ou Kabes. Je pourrois citer le Voyage du Dr Shaw, qui nous a très-bien fait connoître cette partie de l'Afrique ; mais j'aime mieux renvoyer le lecteur au savant ouvrage (9) de M. le Major Rennell sur les denx Syrtes.

TACHOMPSO, île au-dessus d'Eléphantine, qui appartient plutôt à l'Ethiopie qu'à l'Egypte, quoiqu'elle soit peu

(1) Edrisii Africa, pag. 296.

(2) Strab. lib. xvII, pag. 1194, A; Ptolemæi Geograph. lib. iv, cap. v, pag. 114.

: (3) Edrisii Africa, pag. 310.

(4) Id. ibid. pag. 294.

(5), Strab. lib. xv11, pag. 1193, A.

(6) Stephan. Byzant. voc. Euphranta.

(7) D'Anville, Géographie Ancienne abrégée, tom. 111, pag. 69. (8) Strab. lib. xvII, pag. 1191, C.

(9) The Geographical System of Herodotus examined and explained, page 650 and following, page 656 and following.

que

plée en partie par des Egyptiens et en partie par des Ethiopiens. M. Hennicke (1) prétend qu'elle est à un peu plus de quatre journées de navigation d'Eléphantine. Mais écoutons Hérodote. Au-dessus d'Eléphantine, dit cet Historien, liv. 11, S. XXIX, on remonte le fleuve pendant quatre jours, et l'on ne fait que douze schènes pendant ces quatre jours, parce le Nil est en cet endroit tortueux comme le Méandre. On arrive ensuite à une plaine, où le Nil, se séparant en deux bras, forme l'île de Tachompso. Tout contre cette î'e est un lac; quand on l'a traversé, on rentre dans le fleuve. De-là quittant le bateau, on fait par terre quarante jours de chemin le long du fleuve. On se rembarque ensuite dans un autre bateau, et après douze jours de navigation on arrive à Méroë. Le même Historien dit, §. xxx, que pour aller de Méroë au pays des Automoles, on met autant de temps qu'il en a fallu pour venir d'Eléphantine à Méroë. Le même Ecrivain assure, §. XXXI, que pour aller d'Eléphantine au pays des Automoles, il faut quatre mois. Il s'ensuit donc qu'il faut deux mois pour se rendre d'Elėphantine à Méroë.

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Hérodote a marqué avec beaucoup de précision, 1°. la distance d'Eléphantine à l'endroit où le Nil cesse d'être tortueux, distance qui est de quatre jours; 2°. le voyage tant par terre que par eau, au sortir du lac de Tachompso jusqu'à Méroë, voyage qui est de cinquante-deux jours. Ajoutez les quatre jours de navigation pour se rendre d'Eléphantine à l'endroit où le fleuve cesse de se replier, et l'on aura cinquante-six jours. Il faut plus d'un jour pour traverser le lac qui est attenant l'île de Tachompso et pour rentrer dans le Nil. Il s'ensuit donc qu'il faut trois à quatre jours pour se rendre à Tachompso du lieu où le fleuve cesse d'être tortueux, et par conséquent qu'il faut sept à huit jours pour aller d'Eléphantine à Tachompso.

(1) Hennicke Commentatio de Geograph. Africa Herod. pag. 91.

Etienne de Byzance met cette île dans la proximité de Philes; mais Ptolémée (1) la plaçant à vingt-cinq minutes plus au Midi que cette ville, il résulte qu'Hérodote est d'accord avec Ptolémée, et qu'il ne faut pas prendre à la rigueur l'expression d'Etienne de Byzance. Voyez Mémoires sur l'Egypte ancienne et moderne, par M. d'Anville, page 217.

La moitié de cette ile étoit occupée par des Egyptiens, et l'autre moitié par des Ethiopiens. Herodot. lib. 11, S. XXIX.

TAMYNES, ville (2) de l'île d'Eubée, près de la côte occidentale, et dans le territoire d'Erétrie. On y voyoit un temple d'Apollon, que l'on croyoit avoir été construit par Adinète. Si Strabon a voulu parler d'Admète, Roi de Phères, auprès de qui Apollon fut esclave, et que ce dieu favorisa au point qu'il arracha à la mort sa femme Alceste, on n'est pas surpris que ce Prince ait élevé un temple à ce dieu. Mais on le sera beaucoup de voir un Prince qui régnoit en Thessalie, faire bâtir un temple dans une île qui étoit si éloignée de ses Etats. Voyez ma traduction d'Hérodote, livre vi, note 164.

TANAGRE, ville de Béotie, près de l'Asope, à l'Est de Thèbes et à l'Ouest d'Orope, à deux cents stades à l'Est un peu Nord de Platées, et à trente stades, au Sud d'Aulis. Cette ville se glorifioit d'avoir donné naissance à la célèbre Corinne, qui, étant (3) entrée cinq fois en lice avec Pindare, remporta autant de fois le prix de la Poésie. Ce Poète étoit alors fort jeune et n'avoit point encore atteint ce degré de perfection où il parvint depuis. D'ailleurs Corinne étoit la plus belle femme de son temps, comme le remarque Pausanias au même endroit. Sa beauté ne contribua pas pen

(1) Ptolemæi Geograph. lib. iv, cap. v, pag. 122.

(2) Strab. lib. x, pag. 687, B.

(3) Pausan. Boeotic. seu lib. ix, cap. xxII, pag. 753.

sans doute à lui faire adjuger le prix, et je ne puis croire, comme le dit (1) Elien, qu'elle ne dut ses victoires qu'à la grossièreté de ses auditeurs.

Les Tanagréens reconnoissoient (2) pour leur fondateur Pomandros, fils de Chærésilas, petit-fils d'Iasius, et arrière-petit-fils d'Eleuther. Pomandros épousa Tanagra, fille d'Eole ou fille d'Asope. Tanagra vécut long-temps, de sorte que les peuples voisins, changeant son premier l'appelèrent Græa la Vieille. Ce nom fut aussi donné à la ville; mais dans la suite elle reprit son premier nom. Elle fut encore appelée Pomandria. Steph. Byzant. Elle est connue à présent sous le nom de Scamino, comme le dit d'Anville dans la Notice; mais Mélétius (3) assure qu'on l'appelle actuellement Ténagra, τώρα Τέναγρα.

nom,

TANAGRÉENS, habitans de Tanagre. Voyez ce mot, TANAGRIQUE, le territoire de Tanagre.

TANAÏS, grand fleuve d'Europe en Russie, qui prend sa source près de Tula, capitale du gouvernement de ce nom. Hérodote dit (4) qu'il sort d'un grand lac, et en cela il s'accorde avec nos meilleurs (5) Géographes, qui font sortir ce fleuve du lac Saint-Jean, qu'on appelle IwanOsero. Il prend d'abord son cours du Nord au Sud, et après s'être réuni avec la Sosna près de Pawlowsk ou Nowo Pawlowsk dans le gouvernement de Woronez, et avoir parcouru une grande étendue de pays d'occident en orient, il prend de nouveau sa direction du Nord au Sud, en formant beaucoup de sinuosités, et se partage enfin en trois bras, lesquels commencent à s'étendre au-dessous de Tscherkask, et se jettent dans le Palus Mæotis ou Mer de

(1) Ælian. Var. Hist. lib. xi, cap. xxv., pag. 893.
(2) Pausan. Boeotic. sive lib. ix, cap. xx, pag. 748, &c.
(3) Meletii Geograph. Antiq. et Nova, pag. 545, col. 2.
(4) Herodot. lib. IV, §. LVII.

(5) Géographie Universelle de Büsching, tom. 1, pag. 104.

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Zabache au-dessous d'Asoph et de Lutik. On l'appelle actuellement Don; les Italiens le nomment cependant Tana. M. le Major Rennell (1) prétend qu'il y avoit anciennement une ville du nom de Tana à l'endroit ou près de l'endroit où celle d'Asoph est située, et que Don n'est qu'une corruption de Tana.

Les Historiens d'Alexandre ont confondu ce fleuve avec l'laxartes. Voyez le savant ouvrage de M. de Sainte-Croix, intitulé: Examen critique des Historiens d'Alexandre, page 197, &c.

TANIS, ville d'Egypte, située entre la bouche Mendésiène du Nil Ouest, et la bouche Pélusiène Est. Elle donnoit son nom à un nome et à la seconde bouche du Nil à l'Est.

C'étoit une petite ville, comme Joseph le dit (2) expressément. Titus partit d'Alexandrie pour se rendre à Jérusalem. Il alla d'abord par terre à Nicopolis, où il s'embarqua. Il aborda à la ville de Thuis, et se rendit par terre à la petite ville de Tanis. De-là il arriva la seconde journée à Héracléopolis (c'est celle qu'on nomme Héracléopolis Parva), et le troisième jour à Péluse. C'est l'ordre que suit l'Itinéraire (3) d'Antonin. Pelusio Heracleus M. P. xx11. Tanis M. P. xx11. Thmuis M. P. xxII.

Le pays où cette ville étoit située étoit (4) marécageux, et

ses habitans, bien loin de tirer aucune douceur de leur ter

ritoire, manquoient même des matériaux propres à la cons

(1) The Geographical System of Herodotus examined, › pag. 57,

note.

(2) Joseph. de Bello Jud. lib. iv, cap. XI, pag. 313.
(3) Antonini Itinerar. pag. 152.

(4) Thenesi Egypti urbem appulimus, cujus incolæ ita mari vel salsis lacubus cinguntur, ut præ agrorum inopiâ commercium unice exerceant, marisque opportunitate ditescant : quin etiam solo, nisi aliunde navibus adsportetur, ædibus ædificandis egeant. Cassiani Collat. 11, cap. 1.

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