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toire (1) de Barcé, à l'extrémité occidentale de la Cyrénaïque, et près du territoire des Cabales. Arsinoë, sœur et épouse de Ptolémée Philadelphe, lui donna (2) son nom. Elle étoit à quarante-trois milles d'Hespérides, qui fut dans la suite (3) appelée Bérénice. Cependant l'Itinéraire d'Antonin (4) la met à quarante-six milles. Le Synecdémus d'Hiéroclès la place (5) dans l'Eparchie de la Libye supérieure. Simler, dans ses notes sur l'Itinéraire d'Antonin, prétend que son nom moderne est Tochara, quoique Petit de la Croix et le Père Hardouin l'appellent Trochara; mais je pense que c'est une faute d'impression dans ces deux derniers Auteurs. M. d'Anville (6) la nomme Teuchera, je ne sais sur quelle autorité. Herodot. lib. IV, §. CLXXI.

TAURES (les), habitans de la Chersonèse Taurique. C'étoit une nation particulière. Ces peuples immoloient (7) à Iphigénie,, fille d'Agamemnon, ceux qui faisoient naufrage sur leurs côtes, et ceux d'entre les Grecs qui tomboient entre leurs mains; ils leur donnoient un coup de massue sur la tête, la coupoient ensuite, et l'élevoient au bout d'un pieu fiché en terre : quant au corps, quelquesuns disent qu'ils le précipitoient d'une roche escarpée ( car le temple est bâti sur une hauteur), et d'autres assurent qu'ils l'enterroient.

Denys le Periégète et Pline (8) disent que les Taures habitoient la Course d'Achilles. Cela signifie seulement qu'il y avoit des Taures dans ces lieux, et ne veut point

(1) Herodot. lib. IV, §. CLXXI.

(2) Strab. Plin. Ptolem. locis laudatis, Stephan. Byzantin. (3) Ammian. Marcellinus lib. xxII, cap. xvi, pag. 264. Ptolem.

lib. iv, cap. iv, pag. 114.

(4) Antonini Itinerarium, pag. 67.

(5) Hieroclis Synecdemus, pag. 732 et 733.

(6) Géographie Ancienne abrégée, tom. 11, pag. 44.

(7) Herodot. lib. IV, S. CIII.

(8) Dionys. Perieg. vers. 3o6. Plin. lib. iv, cap. XII, pag. 217.

dire qu'il n'y en eût point ailleurs. Les Taures (1) n'étoient pas Scythes.

TAURIQUE. Voyez CHERSONÈSE TAURIQUE.

TAURIQUE (la) ou le pays des Taures. Il est situé au Nord du golfe Carcinitès, entre Carcinitis et le Palus Mæotis; il est au Nord du Pont-Euxin, et s'étend vers l'Est jusqu'au Palus Mæotis. Il comprenoit aussi la Course d'Achilles, qui est à l'Ouest du golfe Carcinitès. Il ne faut pas confondre la Taurique avec la Chersonèse Taurique..

TAURIQUES (monts) ou Taurus, ou Taurus Scythicus. Ils étoient (2) près du Palus Mæolis, et ne doivent pas être confondus avec le Taurus, montagne d'Asie. Ces monts avoient sans doute pris leur nom des Taures, qui habitoient la Taurique.

TAURUS (le), montagne d'Asie, la plus grande qu'on connoisse, sur-tout pour son étendue, et c'est à cause de sa grandeur qu'on l'appelle Taurus; la coutumé des Grecs élant d'appeler Tauri, Taupoi, ce qui étoit d'une grandeur démesurée. Cette montagne commence à l'Ouest dans la Carie, et s'étend non-seulement jusqu'à l'extrémité orien– tale de l'Asie, mais encore vers le Nord, ayant des branches tantôt plus hautes, tantôt plus larges, et tantôt moins grandes. On la nommoit diversement, selon les différentes contrées et les divers peuples où s'étendoient ses branches. Elle s'appeloit Taurus dans la Cilicie, où elle s'étend de l'Ouest à l'Est jusqu'à l'Euphrates; Amanus depuis le golfe Issique, ou Myriandrique, jusqu'à l'Euphrates; AntiTaurus depuis les frontières Ouest de la Cilicie ( du Sud au Nord-Est ) jusqu'à l'Arménie et à l'Euphrates: Taurus et Niphates (de l'Ouest à l'Est-Nord) jusqu'à l'Arménie; monts Matianiens dans le pays des Leuco-Syriens vers les sources de l'Halys, jusqu'à celles de l'Araxes et du

(1) Herodot. lib. IV, §. CII.

(2) Herodot, lib. IV, §. 1; Jornand. de Rebus Get. cap. VII.

Phase; monts des Mosches ou monts Moschiques au Sud du Phase, entre le Phase et la courbure de l'Euphrates où ce fleuve se replie pour couler vers le Sud; Amaranta au Nord du Phase, entre le Phase et le mont Caucase; Caucase, depuis la partie Nord du Pont-Euxin jusqu'à la partie Nord de la mer Caspiène; monts Hyrcaniens, vers l'Hyrcanie, et plus à l'Est Paropainisus, Imaüs, &c. Dans quelques endroits le mont Taurus laissoit des ouvertures et des passages. On donnoit à ces passages le nom de portes, en grec ús, Pyles. Il y avoit les portes ou Pyles Arméniènes, les portes ou Pyles Caspiènes, les portes ou Pyles de Cilicie, &c.... Voyez sur le Taurus et sur ses différens noms l'Expédition d'Alexandre par Arrien, livre v, S. v, page 349, et sur-tout l'Histoire Indique, §. 11.

On appeloit proprement Taurus la partie de ces montagnes qui sépare la Phrygie et la l'amphilie de la Cilicie.

par un

TAYGETE, montagne de la Laconie, dans le Péloponnèse, située à l'Ouest du fleuve Furotas. Elle commence au promontoire Ténare, s'étend vers le Nord jusque vis-à-vis de Sparte, et se joint ensuite aux montagnes d'Arcadie. Cette montagne est actuellement habitée peuple que l'on appelle Maïnotes. Ce peuple tire son nom de Maïna, château qui paroît situé sur l'emplacement de l'ancienne ville de Messa, à l'entrée du golfe Messéniaque, et près de (1) Thyrides, qui en est au Sud et proche du promontoire Ténare,

TÉARE, rivière de Thrace, qui coule de l'Est-Nord à l'Ouest, et se jette dans le Contadesdus. Elle a trente-huit sources qui sortent du même rocher. Les unes sont chaudes, les autres froides. Elles sont à deux journées de Héræum sur la Propontide, et à égale distance d'Apollonie, sur le Pont-Euxin. Ses eaux sont excellentes contre la galle

(1) Pausan. Lacon. sive lib. 11, cap. xxv, pag. 276.

et contre plusieurs autres sortes de maux. Pline (1) en parle aussi. Herodot. lib. ir, §. xc.

TÉGÉE, ville située sur la frontière Est de l'Arcadie, dans le Péloponnèse, au Sud de Mantinée et au Nord de Sparte.

II y avoit en cette ville un temple de Minerve Aléa, ainsi (2) appelée, parce qu'elle avoit un temple à Aléa, ville d'Arcadie ou d'Argolide, peu éloignée du lac Stymphale, et parce qu'Aleüs lui en avoit fait bâtir un à Tégée. Cet Aleüs étoit fils (3) d'Aphidas et l'un des trois fils d'Arcas, qui donna son nom (4) à l'Arcadie, qu'on appeloit auparavant Pélasgie, du nom de Pélasgus, qui avoit régné soixante-dix ans avant la conquête qu'en fit Arcas. La ville de Tégée étoit (5) composée de neuf bourgades, qui formoient autant de quartiers différens; les Latins les appeloient Regiones. Voyez Suetone in Octavio, §. xxx. Il y en avoit un (6) qu'on appeloit le quartier de Jupiter Cla→ rius. Il étoit plus élevé que les autres. On y voyoit la plupart des autels des Tégéates. On lui avoit donné ce nom parce que Tégée et ses dépendances étoient échues par le sort à Aphidas. Ce partage avoit acquis (7) une telle célébrité, que les Poètes en avoient pris occasion d'appeler Tégée xλñpov Apridávεov, le partage d'Aphidas, ou, si l'on aime mieux, l'héritage échu par le sort à Aphidas; témoins ces vers d'Apollonius de Rhodes : « Amphidamas (8) et » Céphée, fils d'Aleüs, vinrent de l'Arcadie; ils habitoient

(1) Plin. lib. IV, cap. xi, pag. 205.

(2) Pausan. Arcad. sive lib. vIII, cap. xxIII, pag. 642.

(3) Pausan. Arcad. sive lib. vIII, cap. IV, pag. 605.

(4) Id. ibid. pag. 604. Voyez aussi l'Essai sur la Chronologie,

tom. vII, chap. VIII, §. II, pag. 221 et 222.

(5) Strab. lib. viii, pag. 519, A.

(6) Pausan. lib. VIII, cap. LIII, pag, 708.

(7) Id. ibid. cap. iv, pag. 604.

» Tégée et l'Héritage qui échut par le sort à Aphidas » Pour conserver (1) la mémoire de ce partage, on célébroit tous les ans dans ce quartier une fête en l'honneur de Jupiter Clarius, c'est-à-dire, du Jupiter qui préside au sort, xλpros, dorisme, pour xańpros vient de xλapos, doriquement pour xλpos. On conjecture que Tégée existoit dans l'endroit qu'on nomme Moklia. Herodot. lib. 1, §. LXV, LXVI; lib. vi, S. cv; lib. VII, §. CLXX.,

TÉGÉATES, habitans de Tégée.

TÉLÉBOENS, peuple d'Acarnanie, qui habitoit (2) l'île de Taphos, depuis nommée Taphiusa. Les îles qui leur appartenoient s'appeloient (5) anciennement les îles des Téléboens. Quelques-uns comprenoient aussi sous ce nom l'île de Céphallénie, et non contens de prétendre que les Céphalléniens étoient Téléboens, ils soutenoient encore (4) que ce fut contre eux qu'Amphitryon fit son expédition. Mais Strabon, qui nous apprend ces particularités, les réfute amplement. Il est certain qu'Amphitryon, père d'Hercules, vainquit les Téléboens. L'inscription rapportée par Hérodote, et qui est du temps de cette expédition, en prouve la réalité. Mais il paroît certain que ces Téléboens n'étoient pas des Insulaires, mais des habitans de la terre ferme, je veux dire de l'Acarnanie. Hésiode, ou l'Auteur, quel qu'il soit, du poëme intitulé le Bouclier d'Hercules, dit (5) que les Béotiens, les Locriens et les Phocidiens accompagnèrent Amphitryon dans cette expédition; mais comme il n'est parlé nulle part qu'on ait transporté les troupes par mer, il faut nécessairement supposer que les Téléboens occupoient alors une partie de l'Acarnanie. Herodot. lib. v, S. LIX.

(1) Pausan. lib. VIII, cap. LIII, pag. 708.

(2) Strab. lib. x, pag. 7043

(3) Id. ibid.

(4) Id. ibid. pag. 699.

(5) Hesiodi Scut. Hercul. vers. 18, 19, 24 et 25.

TELMESSE,

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