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est trop éloigné. Je pense plutôt, avec (1) M. Gatterer, que c'est le Margus de Strabon (2), corrigé par Casaubon, que quelques-uns nomment Bargus; ce dernier nom approche. beaucoup de Brongus. C'est la Morave de Bulgarie, de même que l'Angrus est la Morave de Servie. On peut ajouter à l'article Athrys, que par l'ordre que suit Hérodote, il doit être à l'Est du Noès. De-là je conjecture (3) avec le Savant que je viens de nommer, que c'est l'Iatrus de Jornandès (Rerum Geticarum, cap. xvii), et l'Iétérus de (4) Pline, que l'on nomme aujourd'hui Iantra. Si cela est, comme je le pense, il faut rétablir dans le texte de notre Historien Kathrys.

Nous avons parlé assez amplement de l'Artiscus dans les additions.

La Thrace étoit occupée par un grand nombre de peu ples, les Gètes, les Croby ziens, les Triballes, les Trères et les Tilatæens de Thucydides; les Agrianes, les Peoples, les Dobères, les Odomantes, les Edoniens, les Ciconiens, les Pières, les Dersæens, les Bistoniens, les Trauses, les Odryses, les Scyrmiades et les Nipséens. Nous avons parlé de tous ces peuples dans des articles séparés, excepté des Trères et des Tilatæens, parce que Thucydides est le seul auteur qui en ait fait mention.

THRACE, canton de Béotie, dont quelques Thraces, joints à des Pélasges, s'étoient emparés l'an de la période julienne 3,178, 1,536 ans avant notre ère, et dont ils furent chassés l'an 3,506 de la période julienne, 1,208 ans avant notre ère. Voyez Strab. lib. rx, pag. 615, C, et seq. Thucydid. lib. 11, S. xxix, et mon Essai sur la Chrono

(1) Commentat. Societ. Regia Goettingens. ad annum 1781, pag. 106.

(2) Strab. lib. vII, pag. 490..

(3) Ibid. pag. 104.

(4) Plin. Hist. Nat. lib. I, cap. xxvI, pag. 180, lin. 20.

logie, tom. vii, chap. xv, sect. III, §. II, pag. 418, 419,

420 et 421.

THRACES ASIATIQUES. Ces peuples, originaires de Thrace, s'emparèrent anciennement d'une partie de la Mysie, qui étoit alors très-étendue à l'Est. Strabon (1) remarque qu'il y avoit encore de son temps en Thrace une nation Bithyniène, et que la côte vers Apollonie et Salmydesse s'appeloit la côte Thynias. Xénophon, qui avoit fait une campagne en Thrace pour rétablir Seuthès sur son trône, met (2) dans la bouche de ce Prince, que les Mélandeptes, les Thyniens et les Thranipses étoient sujets de son père Mæsades. Ainsi les Thraces Asiatiques sont les Thyniens et les Bithyniens. Il est beaucoup parlé de ces Thraces Asiatiques dans la Retraite des Dix- Mille. Voyez les articles BITHYNIE et THYNIENS. Quant au peuple nommé Thranipses dans le passage que je viens de citer de Xénophon, voyez l'article NIPSEENS. Herodot. lib. 111, S. xc.

THRACES CROBYZIENS (les), habitoient entre l'Ister et le mont Hamus, au Nord de cette montagne, à l'Ouest des Gètes, et à l'Est des Triballes, dont ils étoient séparés par l'Escus. Le Géographe Etienne les place avec raison au Sud de l'Ister. L'Athrys, ou plutôt Iathrys, le Noès et l'Artanès, qui prennent leurs sources au mont Hæmus, traversent leur pays avant que de se jeter dans l'Ister. Strabon (3) les place aux environs de Colatis, de Tomi et de l'Ister; mais comme ce local étoit occupé du temps de Darius par les Gètes, il faut nécessairement que depuis le siècle d'Hérodote jusqu'à celui de Strabon, il soit survenu en Thrace quelque révolution qui ait fait changer de

(1) Strab. lib. xII, pag. 816, B.

(2) Xenoph. Cyri junioris Expeditio, lib. vu, cap. 11, §. XVIII, pag. 397.

(3) Strab. lib. vII, pag. 490, B.

les

demeures aux anciens habitans du pays. On sait que Gèles quittèrent la Thrace et fixèrent leurs habitations au-delà de l'Ister dans une partie du pays qui appartenoit aux Scythes. Ce fut alors que les Thraces Crobyziens se rapprochérent du Pont, et s'emparèrent du pays abandonné par les Gètes. Ptolémée les met aussi (1) aux environs du Pont.

THRIA, bourg de l'Attique, de la tribu (2) Œnéïde, entre Athènes et Eleusis, mais plus près de cette dernière ville. En effet, Galien (3) dit qu'étant parti de Corinthé avec un ami pour se rendre à Athènes, il passa par Mégares, Eleusis et la plaine Thriasiène. M. d'Anville a donc eu tort de mettre Thria sur la gauche de ceux qui vont d'Eleusis à Athènes et à une trop grande distance de cette ville.

THRIASIENS, habitans du bourg de Thria. Il ne faut pas les confondre avec les Thriasiens, habitans d'une ville d'Achaïe, que Pline (4) appelle Thriasii.

THRONIUM, no 1, ville des (5) Locriens Epicnémidiens, près du fleuve Boagrius, qui n'est à proprement parler qu'un (6) torrent à sec en été, mais dont le lit en hiver est de deux cents pieds grecs. Pline est aussi de même avis Locrorum (7) ora in quâ Larymna, Thronium, juxta quod Boagrius amnis defertur in mare. Scylax de Caryande la place en (8) Phocide. Il ne faut pas s'en étonner. Cette ville étant frontière des Locriens

(1) Ptolemæi Geograph. lib. III, cap. x, pag. 88.

(2) Stephan. Byzant.

(3) Galenus de dignotione atque medelâ affectuum in cujusque animo, tom. 1, pag. 354, lin. 57 et 58.

(4) Plin. lib. 1v, cap. vi, pag. 196.

(5) Homeri Iliad. lib. 11, vers. 533.

(6) Strab. lib. 1x, pag. 652, A.

(7) Plin. lib. iv, cap. vII, pag. 198, lin. 10.

Epicnémidiens et des Phocidiens, elle peut avoir appartenu successivement à ces deux peuples.

THRONIUM, no 2, ville de l'Abantide, contrée de la Thesprotide, en Epire, vers les monts Cérauniens. Au retour (1) de la guerre de Troie, les vaisseaux des Grecs ayant été dispersés, des Locriens de Thronium sur le Boagrius, et des Abantes de l'Eubée, furent jetés avec huit vaisseaux vers les monts Cérauniens. Ils s'établirent en ce lieu, et bâtirent une ville qu'ils nommèrent Thronium, et donnèrent à cette contrée le nom d'Abantide. Ils en furent chassés par les Apolloniates.

Je conclus de-là, 1°. que Thronium n'étoit pas éloignée d'Apollonie; 2°. qu'elle étoit dans l'Orestiade; 3°. que l'Orestiade faisoit alors partie de la Thesprotie.

THURIUM. Voyez SYBARIS.

THYA, canton consacré à Thya, fille du Céphisse, où l'on voyoit un bois sacré et un autel élevé en son honneur. Hérodote est le seul Auteur, que je sache, qui en ait parlé, et ce qu'il en dit est si peu de chose, qu'on ne sait où le placer. Il ne doit pas être éloigné du Céphisse et de Delphes, puisqu'il avoit pris son nom de Thya, fille du Céphisse, et que les Delphiens étoient à portée d'y élever un autel et d'y offrir des sacrifices. Herod. lib. VII, §. CLXXVIII. THYNIE. Voyez THYNIENS et Bithynie.

THYNIENS (les) étoient Thraces d'origine. Ils habitoient anciennement en Thrace aux environs de Salmydesse et d'Apollonie, et encore actuellement, dit (2) Strabon, il y a vers ces deux villes une côte qu'on appelle Thynias. Ils passèrent en Asie et habitèrent avec les Mysiens, qui prirent leur nom et s'appelèrent Thyniens. Ils occupoient (3) les bords de la mer et quelque peu d'étendue

(1) Pausan. Eliacor. prior, sive lib. v, cap. xxi, pag. 435. (2) Strab. lib. xi, pag. 816.

(3 Plin. lib. v, cap. xxxι, pag. 291, lin. 19

J

de terrein dans les terres. Les Bithyniens, autres peuples sortis de Thrace, étoient plus avant dans les terres. Ils touchoient à l'Est aux Mariandyniens, au Nord aux Thyniens et au Sad aux Phrygiens.

Il paroît qu'ils avoient acquis de la célébrité dans l'art de graver les pierres précieuses; témoins ces vers de Mécène, sur la mort d'Horace, que nous a conservés Isidore dans ses Origines, 19, 32.

Nec percandida margarita quæro
Nec quos Thynica lima perpolivit
Anellos, nec jaspios lapillos.

THYRÉE ou THYRÉES, ville de la Cynurie dans l'Argolide. Thyrée et Anthéné étoient au Nord-Est de Sparte et au Sud d'Argos. La première de ces places étoit de la dernière importance pour les Argiens, parce qu'elle leur servoit de communication pour se rendre par terre aux autres places qui leur appartenoient sur la même côte. Les Argiens redemandèrent inutilement aux Lacédémoniens ce pays (1) dans la guerre du Péloponnèse.

Thyrée et toute cette côte est à l'Est; mais elle est à l'Ouest relativement à l'Argolide qui est à l'Est. Herodot. lib. 1, §. LXXXII.

THYRÉE, ville d'Arcadie entre Hypsunte et Paroréa, au Sud-Est de la première et au Nord un peu Ouest de l'autre, dont elle n'étoit éloignée que de quinze stades. Pausan. lib. VII1, cap. xxxv, pag. 671.

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THYSSAGETES (les). Au-dessus (2) et au Nord des Budins, on trouve d'abord un pays désert, dans l'étendue de sept journées de marche. Au Nord de ce désert, en déclinant un peu vers l'Est on trouve les Thyssagètes, nation nombreuse qui se gouverne par ses propres loix.

(1) Thucydid. lib. v, §. XLI, pag. 342.

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