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habitation, et que les Grecs et les Latins ont pu difficilement exprimer ce mot autrement que par celui de Michoë ou de Midoë. Voyez l'article ICHTHYOPHAGES.

TROGLODYTES ÉTHIOPIENS. Hérodote dit, liv.1v, S. CLXXXIII, que les Garamantes étoient en guerre avec les Troglodytes Ethiopiens. Strabon (1) nous apprend d'un autre côté, qu'il y avoit sur les bords de l'Océan des peuples éloignés des Garamantes de neuf à dix journées. Cer Garamantes étoient ceux dont les demeures étoient fixes et qui occupoient le Fezzan. Mais les Garamantes Nomades, qui ne vivoient que de rapines, franchissoient cet espace, ce désert, qui ne peut être que celui de Sahara, pour attaquer les Troglodytes, qui me paroissent ces habitans des bords de l'Océan, ces Parocéanites, dont parle Strabon à l'endroit cité. Ainsi les Troglodytes Ethiopiens habitoient les bords de l'Océan à l'Ouest des Garamantes sédentaires, et en étoient séparés par le désert de Sahara de neuf à dix journées.

Si ces Troglodytes eussent habité le long du golfe Arabique, comment les Garamantes auroient-ils pu leur faire la guerre ? Il faut donc nécessairement les placer sur les bords de l'Océan. Hérodote ajoute que les Troglodytes se nourrissent (2) de serpens et de lézards; que leur langue n'a rien de commun avec celles des autres nations, et qu'on croit entendre le cri des chauves-souris. Voyez là-dessus, l'article précédent, et sur-tout M. Hennicke, in commentat. de Geograph. Africa Herodoteá, pag. 38.

TROIE, ville de l'Asie mineure, située près du confluent du Scamandre ou Xanthe avec le Simoeis, à trois milles de la mer Egée, entre la partie Est du mont Ida et le promontoire Sigée Ouest. Elle avoit été bâtie par Dardanus, venu de Crète ou d'Italie, qui fut le premier Roi des

(1) Strab. lib. xvII, pag. 1192, B.

Troyens. Elle fut appelée Dardania, de Dardanus son fondateur. Tros, un des successeurs de Dardanus, lui donna le nom de Troie ; Ilus, successeur de Tros, donna celui d'Ilium à sa citadelle, nom que prit aussi la ville. Hérodote se sert indifféremment des noms d'Ilion et de Troie. J'ai toujours traduit Troie, parce que chez nous Ilion est un mot réservé à la poésie.

Après la destruction de Troie ou Ilion, on bâtit une ville d'Ilion à trente stades (1) des ruines de l'ancienne. Cette nouvelle ville ne fut pas d'abord si considérable que l'ancienne. Ce n'étoit encore qu'une espèce de bourgade, avec un temple de Minerve, lorsqu'Alexandre-le-Grand, après le passage du Granique, s'y rendit pour sacrifier à Minerve. Ce Prince fit de riches présens à cette bourgade, lui donna le titre de ville, et laissa des órdres pour l'agrandir. On respectoit la nouvelle ville d'Ilion, parce qu'elle portoit le même nom que l'ancienne Troie, et que son temple de Minerve tenoit lieu de celui de cette fameuse ville, où l'on avoit si long-temps conservé le Palladium, c'est-à-dire, la statue de Pallas ou Minerve. Fimbria l'assiégea, parce que les habitans lui en refusoient l'entrée. Sylla, qui défit Fimbria, consola les habitans d'Ilion, et leur fit du bien. Jules-César, qui se regardoit comme un des descendans d'Enée leur en fit encore davantage : on le soupçonna même, dit Suétone, d'avoir voulu quitter Rome pour s'y établir et`y transporter le siége (2) de l'empire. On eut à Rome la même frayeur sous l'empire d'Auguste, qui, en qualité d'héritier de Jules-César, auroit pu exécuter ce projet; et ce fut, dit-on, pour l'en détourner, qu'Horace composa l'Ode Justum et tenacem propositi virum. Tel étoit le sentiment de Tanneguy le Febvre, et il paroît que c'étoit

(1) Strab. lib. XIII, pag. 886, B et seq. (2) Sueton. in Jul. Cæsare, §. LXXIX.

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aussi celui de feu M. Gesner. Voyez les notes de ce Savant sur cette Ode.

TROPHONIUS, ou l'antre de Trophonius ( à Lébadie, en Béotie). C'étoit une ouverture qui s'étoit faite sous terre dans un rocher, où il falloit descendre pour consulter l'oracle; mais on n'y entroit qu'après bien des cérémonies et des préparations, sur lesquelles on peut consulter Suidas.

Ce Trophonius étoit, dit-on, fils (1) d'Apollon; selon quelques-uns c'étoit un des premiers Architectes Grecs, frère d'Agamède, qui excelloit dans son art, et étoit fils d'Erginus, Roi de Thèbes; ces deux Architectes firent plusieurs ouvrages, entr'autres un temple de Neptune proche de Mantinée dans le Péloponnèse, et le fameux temple de Delphes. Quoi qu'il en soit, on célébroit des Jeux (2) un jour de l'année, en l'honneur du Héros Trophonius à (3) Lébadie, où la jeunesse de la Grèce alloit faire paroître sa force et son adresse.

TYR, ville de la Phénicie, située sur la mer au Sud de Sidon et à l'Ouest de Panéas. Elle étoit très-ancienne quoique bâtie depuis Sidon, puisque, selon Justin, les Sidoniens en furent les fondateurs. Quinte-Curce néanmoins veut que Tyr et Sidon soient de la même ancienneté, et qu'elles aient été bâties par Agénor, fils de Cadmus. Mais Isaïe appelle (4) Tyr, fille de Sidon, c'est-à-dire, colonie de Sidon. Voyez SIDON.

Il y avoit deux villes de Tyr; l'une ancienne, appelée Palætyros; l'autre nouvelle, nommée simplement Tyros: la première, sur le continent, à trente stades de la seconde et au Sud, selon Strabon; le temple d'Hercules, dont les Prêtres de Tyr vantoient l'ancienneté à Hérodote, étoit

(1) Pausan. Boot. sive lib. 1x, cap. xxxvII, pag. 785. (2) Pollucis Onomast. lib. I, Segm. XXXVII.

(3) Scholiast. Pindari ad Olymp. vII, vers. 154, pag. 87, col. 2,

lin. 6.

dans cette première ville. L'autre étoit dans une île, vis-àvis de l'ancienne, dont elle n'étoit séparée que par un bras de mer assez étroit.

Le nom de Tyr est Hébreu, selon Cellarius. On le prononce Zor, ou Sor, ou Syr, ou Sar, selon la diversité des points, qu'on ajoute aux trois lettres Hébraïques qui le forment. De Sar s'est formé Sarra, d'où vient l'adjectif Sarranus;

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et de Syr, les Araméens, selon leur coutume de changer l's ent, ont fait Tyr, d'où les Grecs ont formé Tyros, et les latins Tyrus.

TYRAS ou (1) TYRA, fleuve de Scythie, qui sort au Nord-Ouest (2) d'un grand lac, sépare la Neuride de la Scythie, coule du Nord-Ouest vers le Sud-Est, arrose la ville de Mohilow en Lithuanie, qui appartient actuellement à la Russie, et où l'Impératrice Catherine 11, plus sage que les autres Princes de l'Europe, a établi un collége de Jésuites. De là, il va à Bender, dans la Bessarabie, petite ville remarquable par le séjour qu'y fit Charles XII, Roi de Suède, après avoir été battu par le Czar Pierre le Grand, à la journée de Pultawa, le 11 juillet 1709. Le Tyra se jette ensuite au Sud, dans le Pont-Euxin, à 300 stades (3) de la dernière embouchure de l'Ister, et à cent trente milles de (4) celle qu'on nomme Pseudostoma, et qui est la quatrième; ce qui me paroît beaucoup trop. Jornandès l'appelle (5) Danaster. C'est probablement de ce nom que lui vient celui de Dniester, sous lequel il est actuellement connu. Herodot, lib. IV, §. LI et LII,

(1) Plin. lib. IV, cap. xit, pag. 217.

(2) Herodot. lib. IV, §. LI.

(3) Strab. lib. vii, pag. 469, A.

(4) Plin. lib. IV, cap. XII, pag. 217, lin. 5.

(5) Jornand. de Rebus Get. cap. v.

TYRAS, ville sur la rive gauche du Tyras, en remontant le fleuve, et à cent quarante stades (1) de son embouchure. Cette ville fut fondée (2) par les Milésiens, mais on ignore en quel temps. Ammien Marcellin (3) la. nomme Tyros, et en fait une colonie de Tyr; sur quoi M. de Valois se moque de lui. Ophiusa fut (4) son premier nom; elle prit dans la suite celui de Tyras, du fleuve sur les bord duquel elle étoit assise. Scylax (5) l'appelle seulement Ophiusa.

TYRIENS, habitans de Tyr et de son territoire. Ils ont été sur-tout renommés dans l'Histoire par leur industrie. Ils faisoient un gain considérable sur la pourpre, dont ils passoient pour être les inventeurs, de même qu'ils l'étoient du commerce et de la navigation. Voyez sur la pourpre de Tyr, livre III, note 38, où j'ai relevé un paradoxe de M. Bruce.

TYRIENS (camp des), quartier de la ville de Memphis. Herodot. lib. 11, §. cx11.

TYRODIZE, ville de Thrace sur la côte de la mer Egée, près et à l'Ouest (6) du promontoire Serrhium, et au Sud-Est de Mésambrie. Hérodote l'appelle ville des Périnthiens, parce que ce canton appartenoit aux habitans de cette ville; mais elle n'étoit pas située près de Périnthe, comme La Martinière le fait dire à Hérodote; elle en étoit au contraire très-éloignée, puisqu'elle étoit sur la mer Egée, et Périnthe sur la Propontide. Herodot. lib. vII, §. xxv.

TYRRHÉNIE, grand pays d'Italie, qui répondoit en partie à ce que nous appelons aujourd'hui Toscane, mais

(1) Strab. lib. vII, pag. 469, A.

(2) Scymni Chii Fragm. vers. 55.

(3) Ammian. Marcellin. lib. xxII, cap. VIII, pag. 245.
(4) Plin. lib. IV, cap. xII, pag. 217.
(5) Scylacis Caryand. Peripl. pag. 29.

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