qui signifie non-rasés, leur fut donné par les (1) Curètes. Ceux-ci se coupoient les cheveux du devant de la tête, do peur que dans les combats, les ennemis ne les saisissent par-là. Ils appelèrent non-rasés leurs voisins qui n'avoient pas le même usage. Pausanias donne (2) une autre origine de ce nom, et croit qu'il vient d'un Héros nommé Acarnan. Les Acarnaniens étoient habiles à lancer la fronde; ils excelloient dans les cinq exercices des jeux publics. ACÈS (1'), fleuve. Il y a dans l'Asie, dit (3) Hérodote, une plaine environnée de toutes parts d'une montagne, et la montagne qui environne cette plaine a cinq ouvertures; cette plaine appartenoit autrefois aux Chorasmiens qui étoient dans les montagnes, aux Hyrcaniens, aux Parthes, aux Sarangéens, aux Thamanéens; mais depuis que les Perses ont la puissance souveraine, elle appartient au roi. De cette montagne, qui environne la plaine de tous côtés, coule un grand fleuve nommé Acès. Ce fleuve couloit autrefois par chacune des cinq ouvertures, et arrosoit les terres des cinq peuples à qui appartenoit la plaine: mais depuis qu'ils sont devenus sujets du Perse, le roi a fait fermer, par des écluses, les ouvertures de la montagne; de sorte que l'eau ne trouvant plus d'issue, la plaine qui enferme les montagnes devint une mer. Hésychius parle d'un fleuve d'Asie, nommé Acis, "Axis; c'est peut-être le même que l'Acès d'Hérodote. Ce pourroit être aussi l'Oxus, dont la partie inférieure arrose le pays des Chorasmiens. Herodot. lib. 11, §. CXVII. ACHEENS (les) sont les descendans d'Achæus, fils de Xuthus et petit - fils d'Hellen. Ces peuples habitoient douze villes dans le Péloponnèse; savoir de l'est à l'ouest et ouest - sud, (4) Pellène, Ægire, Eges, Bure, Helice, (1) Strab. lib. x, pag. 714, A. (2) Pausan. Arcad. sive lib. vIII, cap. xxiv, pag. 646, (5) Herodot. lib. III, §. CXVII. (4) Id. lib. §. CXLV. Ægium, Rhypes, Patres, Phares, Olénos, Dyme, Tritæa. Ils occupoient, avant le retour des Héraclides, le pays d'Argos; mais en ayant été chassés par les Héraclides, quatre-vingts ans après la prise de Troie, ils se réfugièrent chez les Ioniens, qui étoient les maîtres des villes cidessus nommées; peu après ils s'emparèrent de ce pays et s'y maintinrent. Strabon s'accorde (1) parfaitement avec Hérodote sur le nom de ces douze villes ou cantons des Achæens; mais Polybe (2) ne parle pas d'Æges et de Rhypes, et leur substitue Léontium et Cérinée. Pausanias (3) omet la ville de Patres et met en sa place la ville de Cérinée, dont le nom est un peu défiguré par ses éditeurs. Je mets aussi sur le compte des mêmes éditeurs la ville d'Easium, qui est certainement celle d'Ægium d'Hérodote, de Polybe et de Strabon. Chacune de ces villes avoit dans sa dépendance (4) sept à huit bourgades. Les habitans (5) de Patres, de Dyme et de Phares jetèrent les fondemens de cette ligue célèbre qui affranchit la Grèce de la domination des Macédoniens. Cette ligue subsista 138 ans, ayant (6) commencé la première année de la cxxive olympiade, 284 ans avant notre ère, et ayant été détruite par les Romains la troisième année de la CLVIII olympiade, 146 ans avant notre ère. ACHAÏE. Il y avoit trois Achaïes; l'Achaïe du Pont, celle du Péloponnèse, et celle de la Phthiotide. ACHAÏE DU PONT, qu'Arrien nomme dans son (7) (1) Strab. lib. VIII, pag. 591, C. (2) Polyb. Hist. lib. II, §. XLI, pag. 179. (3) Pausan. Achaic. sive lib. vII, cap. vi, pag. 536. (4) Strab. lib. VIII, pag. 592, C. (5) Polybii Hist. lib. II, §. XLI, pag. 179. (6) Polyb. Hist. lib. 11, §. XLI, pag. 179. (7) Arrian. Peripl. Ponti Euxini, pag. 19. Périple l'ancienne Achaïe, avoit été fondée par des Orcho- ACHAÏE DU PÉLOPONNESE étoit un pays situé au nord de l'Elide, sur le golfe Corinthiaque, se terminant à la Sicyonie. Ce pays s'appeloit auparavant Ægialée, du mot grec 'Aryianos, littus, ora maritima, à cause de sa situa- tion; elle fut ensuite nommée Ionie, par les Ioniens qui vinrent s'y établir: ce nom fut enfin changé en celui d'Achaïe par les Achæens. Herodot. lib.1, cxLv. ACHAÏE, pays de la Phthiotide, ou plutôt le même que la Phthiotide, dont c'étoit l'ancien nom qu'il conser- voit encore quelquefois. Il s'étendoit depuis et compris la ville de Mélitæa ou Mélitia jusqu'au golfe Maliaque et Pagases. Thèbes et Alos étoient de la Phthiotide, que (3) Strabon nomme Achaïe. Mélitæa en faisoit aussi partie. Thucydides (4) dit, ils vinrent à Mélitia de l'Achaïe, c'est-à- dire, ville de l'Achaïe. Polybe après avoir avancé que Phoxidas (5) étoit de Mélitæa, ajoute peu après (6) Phoxidas l'Achéen. Herod. lib. vII, §. CLXXXV; ib. §. cxcvII. ACHARNIENS, habitans d'Acharnes. J'ai rétabli ce note 158. ACHÉENS, peuple de la Phthiotide. Alos (1) étoit ACHELOUS, fleuve d'Etolie; il prend (3) sa source ACHÉMÉNIDES, Tribu ou famille particulière de ACHÉRON, rivière de la Thesprotie, petit pays de (1) Stephan. Byzant. voc. Axo5. (2) Herodot. lib. VII, (4) Herodot. 1, §. CXXV. (6) Pausan. Attic. sive lib. 1, cap. xvII, pag. 40, de-là dans la mer au port Glycys. Homère (1) ayant vu dans ses voyages ces deux fleuves, dont l'eau n'est nulle- ment belle, sur - tout celle du Cocyte, les a mis dans sa description des Enfers; les autres Poètes l'ont suivi en cela, comme en une infinité d'autres choses : ce qu'un certain peintre, nommé Galaton, avoit parfaitement exprimé (quoique d'une façon dégoûtante) en représentant Homère qui vomissoit, et les autres Poètes qui avaloient ce qu'il avoit vomi. Son nom actuel est Calamas, selon (2) Mé- ACHILLEIUM, ville située près (3) du tombeau d'Achilles, à une petite distance du promontoire Sigée. Cellarius dit qu'on doute que la ville d'Achilleium fût ACRÆPHIA, ville de Béotie, située (7) sur le mont |