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nication; signaler, vers les sources de l'Epte et du Thérain, les collines du pays de Bray. Le reste n'est que niaise nomenclature. Ainsi, ce bassin est largement ouvert au nord-est, vers l'Escaut et la Somme, largement ouvert au sud, vers la Loire moyenne. Donc, activité commerciale.

4o Relief intérieur : à l'est de Paris, deux cercles concentriques de hauteurs, allant, l'un, de Montereau à La Fère par Epernay et Reims; l'autre, de Joigny à Rethel par Troyes et Vitry. Le premier enferme la Brie, le second la Champagne.

5o Direction de la Seine; rapide esquisse au tableau noir, qui doit toujours être disposé à côté de votre carte murale. Exiger que les élèves reproduisent instantanémant le croquis sur leur cahier de notes, sauf à le recommencer avec plus de précision à l'étude. - Longueur du cours. Importance proportionnelle de son débit, comparé à celui de la Loire. Régime de ses eaux. Lenteur de ses inondations, parce que la plupart des terrains de ce bassin sont perméables. A quel endroit le fleuve commence-t-il à être navigable? Dans quelles conditions l'est-il? (chaîne de touage). Où commence la navigation maritime, c'est-à-dire où cesse l'action de la marée? Phénomènes de l'embouchure (mascaret).

6° Principales villes arrosées par le fleuve; ne nommer que les très importantes. Ne jamais nommer une localité si on n'a rien à en dire. Ce n'est alors qu'une vaine nomenclature.

7° Même méthode pour les affluents. Négliger de parti pris les affluents secondaires, les ruisseaux. Ainsi, pour le bassin de la Seine, je me contenterais du tableau suivant:

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Pour chacun de ces affluents, procéder comme pour la Seine. Éviter la faute dans laquelle on tombe trop souvent, et qui consiste, dans la description d'un bassin, soit à omettre telle ville importante parce qu'elle n'est pas sur un affluent considérable (ainsi, dans le bassin de la Loire, les élèves oublient généralement Clermont-Ferrand, parce que cette ville n'est pas sur l'Allier), — ou bien à vouloir, pour mentionner la ville, inscrire le nom du ruisselet qui y passe. On peut fort bien mentionner Vervins, sans être obligé de dire que cette ville est sur le Vilpion, affluent de la Serre, affluent de l'Oise !

8° En suivant chaque cours d'eau, les élèves devront remarquer non seulement le département qu'il traverse, mais encore la région, ancienne province historique ou région naturelle, caractérisée par ses produits : il faudra leur montrer la Brie, la Champagne Pouilleuse, le Bassigny avec ses forêts et ses mines de fer, la forêt d'Othe, etc.

9o Après cette étude analytique, terminer par des considérations générales situation de Paris, au centre de convergence des grandes rivières du bassin; conditions économiques qui ont créé là un centre de deux millions d'âmes: carrières de Montmartre et de Nanterre, arrivages des boeufs et des produits agricoles de la Normandie, des blés de la Beauce, des bois du Morvan, des vins de la haute Bourgogne, des houilles du Nord, etc.

10° Communications du bassin de la Seine avec les bassins voisins par les grandes lignes de chemin de fer conduisant à Lille et Bruxelles (Pays-Bas), — à Strasbourg et Bâle (Allemagne et Suisse), à Modane, Lyon et Marseille (Italie), — à Orléans et Bordeaux (Espagne), au Havre, Cherbourg et Brest; - par les canaux reliant la Seine à la Somme, à l'Escaut, à la Sambre, à la Meuse, au Rhin, à la Saône, à la Loire. - Éviter les détails, qui doivent être réservés pour la leçon sur les canaux.

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11° L'activité commerciale et industrielle de ce bassin résulte des conditions mêmes que vous venez d'indiquer. N'aborder ici aucun détail, cela viendra en son lieu. Remarquer seulement que ce bassin, tout en plaines, n'a pas de houille, mais est entouré d'un cercle de gisements de minerai de fer, et ajouter que Paris, par la masse énorme des capitaux dont il dispose, se livre à tous les commerces et exerce à peu près toutes les industries.

Cette leçon, si vous savez aller vite, peut se faire en une heure. Vous pourrez en exiger la rédaction, pour vous assurer que vos élèves savent rédiger. Mais vous vous garderez de faire de cela une règle. Il est absurde d'écraser les élèves de rédactions. Tenez seulement la main: 1° à ce que vos élèves prennent des notes; 2o à ce que, rentrés à l'étude, ils mettent ces notes au net, sur un cahier, brièvement, en termes intelligibles pour eux; cela ne doit leur prendre qu'une demi-heure, au plus une heure; 3o à ce qu'ils s'habituent à faire un croquis de la région décrite, rapidement, à grands traits, en moins d'une heure; un croquis d'étude ne doit pas être un travail de dessin graphique; 4o avant tout, à ce que, la classe suivante, ils sachent la leçon. Tout est là. Si l'élève arrive en classe, ayant bien compris la leçon et la sachant bien, je ne lui tiendrais pas trop rigueur sur le reste. Savoir, est le but; le reste n'est que le moyen.

Reste à examiner comment vous vous assurerez que vos élèves et tous vos élèves savent bien. Mais ceci est du chapitre de l'interrogation. Nous l'aborderons une autre fois.

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Dernière observation: je vous ai recommandé de vérifier souvent les cahiers, les cahiers de notes mises rapidement au net. Mais proscrivez impitoyablement les cahiers où un élève trop zélé essaiera de calligraphier votre cours, plus ou moins soigneusement recueilli, rédigé, etc.; ces soi-disant beaux cahiers sont la mort des études. C'est avec ces cahiers que l'instituteur, plus tard, croira pouvoir se dispenser de lire, d'étudier, etc. Il vaut beaucoup mieux que vos élèves ne tiennent pas ces merveilleux cahiers et qu'ils sachent se servir des bons livres qu'on leur mettra entre les mains.

Cl. PERROUD.

DE L'ÉCOLE NORMALE DE SPRING GROVE

Le vendredi 13 juin, la Société des Écoles britanniques et étrangères (British and Foreign School Society) a inauguré à Spring Grove, près de Londres, les bâtiments destinés à l'école normale d'instituteurs qui se trouvait depuis 1843 à Borough Road, Londres (1). Cette cérémonie, présidée par le comte Granville, avait attiré un grand nombre de notabilités, parmi lesquels on remarquait MM. Mundella, Channing, Dr Gladstone, Lyulph Stanley, Dr Wormell, et plusieurs dames, entre autres la comtesse douairière Russell.

On sait que cette Association scolaire, fondée en 1805 par l'initiative de Joseph Lancaster, a pour principe la neutralité confessionnelle. Elle a joui, sous tous les règnes, de la faveur des souverains de l'Angleterre; citons à ce propos la parole de Georges III, qui lui accordait son patronage: « C'est mon vœu qu'on enseigne à lire la Bible à tous les enfants pauvres de mon royaume. » Depuis cette époque, la Société, soutenue presque exclusivement par des souscriptions privées, a travaillé dans ce sens et s'est appliqué, en particulier, à perfectionner l'éducation des maîtres et des institutrices. Les écoles normales de Borough Road (instituteurs) et de Stockwell (institutrices) sont classées au premier rang des écoles normales d'Angleterre (2). Mais, depuis quelques années, on se plaignait que les bâtiments de l'école de Borough Road fussent insuffisants; ils étaient d'ailleurs situés dans un des quartiers les plus peuplés et les plus enfumés de Londres, dans de mauvaises conditions hygiéniques pour des adolescents qui ont beaucoup à travailler. L'emplacement nouveau ne laisse rien à désirer à cet égard: Spring Grove est une belle propriété d'environ 4 hectares, située à une dizaine de milles de Londres, et à 3/4 de mille de la Tamise, à peu de distance des jardins de Kew et de Richmond. Un collège y avait déjà été installé précédemment, le Collège International, sorte d'institut pour l'instruction polyglotte, fondé il y a une vingtaine d'années et qui n'a pas réussi. On n'a eu qu'à compléter l'installation, sur les indications du directeur de l'école, M. Barnett. Le rez-de-chaussée comprend les salles de cours, le réfectoire, le salon des surveillants, et un splendide hall» pour la gymnastique; sans parler des pelouses ordinaires pour les jeux en plein air. Au premier étage sont d'autres salles de cours, la biblio

(1) L'École normale de Borough Road a été libéralement ouverte aux professeurs d'école normale française boursiers en Angleterre.

(2) On sait que l'Angleterre n'a pas d'écoles normales relevant de l'État; toutes les écoles existantes sont des établissements privés.

thèque, le cabinet du directeur; au deuxième, les dortoirs et un vaste amphithéâtre de chimie. L'école peut recevoir de deux à trois cents élèves.

Parmi les discours prononcés, nous citerons ceux de MM. Mundella, Fitch, et du comte Granville. M. Mundella, l'ancien chef du département d'éducation, après avoir rappelé que, par suite de l'Education Act, le nombre des enfants fréquentant l'école en Angleterre avait augmenté de trois millions en vingt ans, a ajouté ces mots à l'éloge de l'Association britannique et étrangère: « Je suis fier de dire que le nombre des enfants instruits dans les écoles non confessionnelles est de deux millions et que l'accroissement de telles écoles est plus rapide que celui des autres. Mais les progrès en qualité valent mieux que ceux du nombre. Ce sont les enfants des écoles non confessionnelles qui reçoivent la meilleure éducation dans ce pays. Sur 72,751 enfants ayant subi avec succès l'examen du degré supérieur, 50,000 appartenaient à ces écoles. Ces chiffres font le plus grand éloge des maîtres qui les ont préparés, et les principes sur lesquels repose la Société ne tarderont pas à prévaloir en Angleterre. En effet, ils permettent de donner aux enfants une instruction religieuse suffisante, mais qui n'est pas confessionnelle (denominational). »

Le Dr Fitch, inspecteur des écoles normales, abonda dans ce sens et constata que, dans de semblables écoles normales, l'élément de la controverse avait disparu, et qu'il n'était plus besoin de démontrer l'excellence de cette éducation non confessionnelle des instituteurs. Enfin, le comte Granville se leva pour remercier les assistants de leur généreux intérêt pour cette œuvre. Il raconta qu'il avait été présenté dans la Société, il y a environ un demi-siècle, par lord John Russell, l'un des présidents précédents. C'était un grand progrès pour l'école normale de quitter un des plus sales quartiers de Londres pour s'établir à la campagne, et cela aurait la meilleure influence sur le moral et le courage des maîtres et des étudiants. La Société ne pouvait faire d'œuvre plus utile que de perfectionner l'éducation des instituteurs de la jeunesse.

L'assistance se dispersa ensuite, pour assister aux exercices athlétiques auxquels se livrèrent les élèves sur les belles pelouses vertes qui environnent le collège.

Nous citerons en terminant un chiffre qui donnera une idée des sacrifices qu'a dù s'imposer la Société. La vente de l'ancien collège de Borough Road n'ayant produit que 20,000 livres st., et le nouveau bâtiment revenant à la Société à 29,000 livres st., c'est 9,000 livres st. (225,000 fr.) que la Société aura à recueillir, pour couvrir ses dépenses totales.

G. BONET-MAURY.

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