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la poudre à l'acide hydrochlorique, on y ajoute une partie égale, quant au poids, de nitre anhydre, et on introduit le mélange dans une retorte de porcelaine garnie d'un récipient en verre, tubulé, et qui au moyen d'un tuyau est en contact avec un flacon contenant de l'ammoniaque liquide, afin qu'on puisse mieux recueillir et fixer tout l'osmium qui se développe. La retorte est ensuite chauffée au blanc et la chaleur soutenue jusqu'à ce qu'il ne se forme plus de bulles de gaz dans l'ammoniaque. La masse saline qui reste dans la retorte est ensuite dissoute dans de l'eau froide et mêlée, dans un flacon bouché à l'émeri, avec de l'eau régale contenant de l'acide nitrique en excès. Cela fait, on soumet le mélange à la distillation, ayant soin de ne pas laisser évaporer l'acide osmique, qui est très-volatil. La solution de l'acide osmique ainsi obtenue, on y ajoute de l'acide hydrochlorique, avec un excès d'acide, et on y plonge une baguette de zinc, autour de laquelle l'osmium métallique ne tarde pas à se précipiter. Dans cet état, l'osmium est d'une couleur noire ou noir bleuâtre, facile à pulvériser, infusible et volatisable au contact de l'oxygène.

PLUMBUM ACETICUM, Acetas plumbi, Saccharum saturni; Plomb acétaté, Acétate de plomb, Sucre de saturne; Essigsaures Blei, Bleizucker.

191. Pour obtenir cette préparation, à laquelle du reste on préfère aujourd'hui celle du plomb métallique, on prend l'acétate de plomb d'Angleterre, on le dissout dans de l'eau distillée chaude et le dépose dans un endroit chaud, afin de le laisser cristalliser, puis on fait évaporer jusqu'à réduction de moitié le liquide qui reste, et on le laisse cristalliser de nouveau. Les cristaux exhalent une odeur aigre-douce, et ont une saveur styptique, ils s'effleurissent un peu à l'air, et l'acide carbonique les décompose. A l'état sec, l'acétate de plomb doit avoir les qualités citées, il doit être parfaitement blanc et soluble dans une partie et demie d'eau pure et dans l'alcool. S'il est mêlé de nitrate de plomb, il est moins soluble, plus blanc, et détonne lorsqu'on le place sur des charbons ardens. Souvent aussi il est sophistiqué avec de l'acétate de chaux. Lorsqu'il a été mal conservé, il est jaunâtre et moins soluble. Si l'on veut se servir de cette substance, les trois premières atténuations doivent être faites par la trituration.

SAPO DOMESTICUS; Savon de ménage; Hausseife.

192. C'est le savon blanc de Marseille que quelques homœopathes emploient sous ce nom. On le dissout dans l'alcool, et on prépare toutes les atténuations à l'aide de ce liquide.

STRONTIANA CAUSTICA; Strontiane caustique ; Kaustischer Strontian.

193. Cette terre se trouve dans la nature à l'état de sulfure et decarbonate; elle a été découverte d'abord à Strontian en Écosse, d'où lui vient son nom. En général, elle ne se trouve pas en abondance; elle est à la baryte, quant à ses propriétés chimiques, ce que la soude est à la potasse. On obtient la strontiane caustique de la même manière que la baryte caustique; c'est un alcali solide, grisâtre et soluble dans leau. Pour en faire les atténuations, on devra la dissoudre dans deux parties d'eau bouillante, et la traiter ensuite par l'alcool.

SULFUR ALCOOLISATUM, Alcool sulfuris Lampadii, Carboretum sulfuris, Carbonium sulfuratum; Soufre alcoolisé, Alcool de soufre, Soufre carboné; Schwefelalcool.

194. On obtient cette combinaison de carbone et de soufre par la distillation du sulfure de fer avec le charbon, ou bien, en faisant passer des vapeurs de soufre à travers un tube de porcelaine rempli de charbons ardens. L'alcool de soufre est un liquide incolore, transparent, d'une saveur âcre, d'une odeur fétide et pénétrante ; il est très-volatil, insoluble dans l'eau, mais très-soluble dans l'alcool. Les atténuations devront être faites à l'alcool.

CHAPITRE III.

De la préparation des substrnces végétales.

1. Remarques générales.

195. Ce qu'il y a de plus essentiel dans la préparation des substances végétales, c'est que chaque plante soit récoltée dans la saison où ses vertus sont le plus développées, et que cette récolte se fasse par un temps sec et serein, lorsque les plantes ne sont mouillées ni par la pluie, ni par la rosée. En outre, il n'est pas moins important que toutes les plantes soient récoltées sur le terrain

qui leur est propre, puisqu'il est prouvé que la même plante récoltée dans des terrains différens a souvent aussi des vertus différentes; ainsi, toutes celles qui croissent ordinairement sur un terrain sec et montagneux, ont en général beaucoup moins de principes efficaces si on les recueille sur un terrain humide et marécageux. Il en est de même pour les plantes exposées à l'air et au soleil; elles sont préférables à celles qui croissent à l'ombre et dans les lieux qui ne sont pas suffisamment aérés, à moins qu'il ne soit dans la nature de ces dernières d'habiter des lieux couverts et ombragés. Les plantes sauvages méritent aussi la préférence sur celles qui sont cultivées dans les jardins.

196. Ce n'est pas toujours la plante entière que l'on emploie en homœopathie; plusieurs médicamens au contraire ne sont préparés que des feuilles, des fleurs, des écorces, des racines ou des fruits de la plante, et pour d'autres encore on ne se sert que de leurs résines ou gommes ou de leurs produits obtenus par des opérations chimiques, par la fermentation, etc. Les médicamens que l'on prépare de la plante entière sont: Arnica, Artemisia vulg., Asarum, Belladonna, Chamomilla, Drosera, Euphrasia, Filix mas, Fragaria vesc., Gratiola, Lactuca, Paris quadr., Petroselinum, Pulsatilla, Ranunc. scel., Ranunc bulb., Taraxacum, Vinca minor, Viola tricolor, Viola odorat., — Allium sativ., Aquileja, Absinthium, Atriplex olida, Calendula, Chenopodium glauc, Hypericum perfor., Lolium temulentum, Ononis spinosa, Sedum, Thymus, Verbena. - Toutes ces plantes sont pour la plupart indigènes; on les récolte peu de temps avant leur floraison, à l'exception des plantes narcotiques et aromatiques telles que Bellad., Cham., et de toutes celles dont les fleurs se développent simultanément avec les feuilles, ou qui n'ont toutes leurs vertus que pendant leur floraison, comme p. ex Pulsatilla, etc. Les parties actives de toutes ces plantes s'obtiennent par l'expression, et sont mêlées à de l'alcool, après quoi on les conserve sous forme de teintures.

197. Les plantes dont nous n'employons que les FEUILLES (ou les tiges) sont: Aconitum, Ethusa, Caladium, Cannabis,Clematis, Conium, Digitalis, Dulcamara, Hyoscyam., Ledum, Menyanthes, Millefoliu m, Oleander, Prunus lauroc., Prunus padus, Rhododendron, Rhus toxic., Rhus vernix, Ruta, Sabina,

Senna, Solanum nigr., Solan. mammos., Spigelia, Tabacum, Tanacetum, Taxus baccala, Teucrium, Thea, Thuia occident., Uva ursi, Verbasc. - Aristolochia, Asparagus (les tiges), Rosmarinus offic., Heracleum. —Les FLEURS seulement: Crocus sativ., Lamium album, Prunus spinosa. - Toutes les plantes dont on n'emploie que les feuilles, doivent être récoltées pendant un temps sec, et dans le milieu de la journée. Lorsque par hasard on ne peut les récolter avant l'époque de la floraison, il vaut encore mieux prendre les feuilles de celles qui sont en fleurs que de celles qui n'ont pas encore fleuri. Le meilleur moment pour cueillir les fleurs c'est le matin, lorsqu'elles viennent de s'entr'ouvrir et que le soleil a bu la rosée. Les plantes dont on n'emploie que les tiges doivent être récoltées au commencement de l'automne, parce qu'alors leur suc est plus actif que dans aucune autre saison. On prépare également toutes ces substances à l'alcool et les conserve sous forme de teinture.

198. Les plantes dont L'ÉCORCE, le BOIS, ou la RACINE, sont seuls mis en usage sont: (ÉCORCES): Angustura, Brucea, Cascarilla, China, Cinnamonum, Mezerum, Sambucus, Sassafras, Limus campest.,(RACINES): Actæa, Arum mac., Berberis, Bryonia alba, Chelidonium, Cicula, Colchicum, Cyclamen, Dictamnus, Granatum, Helleborus niger, Ipecacuanha, Jalappa, Pæononia, Ratanhia, Rheum, Sassaparilla, Senega, Squilla, Valeriana, Veratrum, Zingiber;-Archangelica, Cahinca, Cochlearia, Juncus pilosus, OEonanthe crocata, Serpentaria. Les écorces des arbres résineux doivent être récoltées avant ou pendant que les feuilles où les fleurs se développent; celles des arbers non résineux vers la fin de l'automne. Les bois se récoltent dans les premiers jours du printemps, avant que la sève soit montée, et il importe que les arbres ou arbrisseaux dont on les prend, ne soient ni trop vieux ni trop jeunes. - Quant aux racines, on prend celles des plantes annuelles, avant le commencement de l'automne, celles des plantes bisanuuelles, au commencement du printemps de la seconde année, avant que les tiges se développent, et celles des plantes vivaces, dans l'automne ou dans le printemps de la seconde ou de la troisième année, avant qu'elles deviennent ligneuses. En général, ce n'est jamais en été que les racines doivent être récoltées, parce qu'alors le suc est plus répandu dans le reste de la plante. C'est pourquoi on récolte aussi

les racines des arbres et des arbrisseaux au printemps, pendant que l'écorce se laisse encore détacher. Quant à la préparation de toutes ces parties en général, on prépare la teinture alcoolique de celles qu'on peut avoir à l'état frais Quant à celles qui viennent des plantes exotiques et qu'on ne peut avoir qu'à l'état sec, on les pulvérise, on en extrait les principes actifs, en y ajoutant vingt parties d'alcool, et on les conserve également sous forme de teintures, ou bien on fait les trois premières atténuations par la trituration au sucre de lait, ce qui vaut mieux dans tous les cas où la nature des substances le permet.

199. Les plantes dont on emploie les FRUITS ou les SEMENCES, sont: Agnus castus, Anacardium, Anisum stellat,, Capsicum, Cina, Citrum (le jus du fruit), Cocculus, Coffea, Colocynthis, Croton tigl., Cubeba, Eugenia, Evonymus, latropha, Ignatia, Lycopodium, Nux moschata, Nux vomica, Phellandrium, Staphysagria, Veratrum;

Lupulus, Dipterix, Olea, Pichurim.

-Les BAUMES et les RÉSINES des suivantes : Aloes, Asa fœtida, Copaiva, Euphorbium, Guajacum, Jalappa, Opium, Terebinthina; — Ammoniacum (gummi). — Parmi les CHAMPIGNONS nous employons: Agaricus musc., Boletus, Bovista. — Enfin, les plantes dont nous retirons les principes actifs par des opérations chimiques, sont: Camphora, Indigo. —Quant à la préparation de toutes ces substances, nous venons de dire ci-dessus, que toutes les fois qu'on le peut, il vaut mieux faire les trois premières attenuations par la trituration, que de préparer les teintures alcooliques.

2. Substances végétales généralement usitées.

ACONITUM NAPELLUS; Aconit napel; Napel-Sturmhut; Eisenhut. Renonculacées. Juss., Polyandria trigynie, L. Doses usitées : 24, 30.

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200. Le genre de cette plante tire son nom d'axovy, rocher, parce qu'en général ses espèces habitent les hautes montagnes; le nom spécifique de cette espèce vient de napus, navet, parceque sa racine ressemble à un petit navet. On trouve l'aconit principalement sur le sommet des Alpes, en Suisse (sur le Righi), dans les montagnes de la Bohème et de la Silésie, plus élevé audessus du niveau de la mer que le Veratrum. La tige de cette

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