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elle ressent des coliques à sept heures du soir, immédiatement après avoir soupé. Pendant la nuit elle a plusieurs selles liquides. Le lendemain, 2 avril, la diarrhée augmente, et s'accompagne de vomissemens, de crampes douloureuses. "Elle reste dans cet état pendant la nuit, pendant toute la journée dụ 3 avril, et ce n'est qu'à sept heures du soir qu'elle est amenée à l'hôpital avec les symptômes suivans: face froide, profondément altérée, fortement cyanosée; yeux caves, cernés; pau pières comme apesanties par le besoin de dormir; aphonie presque complète; langue froide ; mains violacées; ongles bleuâtres ; peau sans nul ressort, conservant long-temps le pli; pouls n'offrant plus qu'une sorte de frémissement sous le doigt; pas de selles depuis deux heures. Depuis une heure, pas de vomissemens; quelques crampes; suppression complète des urines depuis deux jours; soif vive, tourmentant beaucoup la malade. (Sinapismes aux extrémités supérieures et inférieures; compresses imbibées d'ammoniaque sur le sternum; sachets chauds; malaga éthéré ; ratanhia citronné et édulcoré ; quart de lavement de ratanhia avec laudanum, gr. xviij). — Le 4 et le 5, la réaction s'établit, les évacautions s'éloignent, puis s'arrêtent. Le 6, abattement, tendance à l'assoupissement. Le 7, prostration adynamique. Le 8, la malade commence à se refroidir de nouveau. Les jours suivans, l'adynamie fait des progrès, et la mort arrive le 13 à deux heures de l'après-midi, treizième jour de la maladie. — Autopsie, vingt heures après la mort. Teinte légèrement jaunâtre de la peau, raideur cadavérique peu prononcée. -Téte. La dure-mère ne presente rien de remarquable, non plus que l'arachnoïde et la pie-mère qui ne sont pas plus injectées qu'à l'ordinaire. La substance corticale offre une teinte légèrement lilas; la substance blanche a sa coloration naturelle. Les ventricules latéraux contiennent à peine une demi-cuillerée de sérosité. La moelle épinière est saine. Poitrine. Le poumon droit adhère fortement aux parois thoraciques. Son sommet présente une quantité considérable de granulations miliaires. Le poumon gauche, sain dans tout le reste de son étendue, est engoué à sa base et vers

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son bord postérieur. Le coeur est sain ; il contient, surtout dans ses cavités droites, une grande quantité de sang. Abdomen. L'estomac, d'une petite dimension, offre une pâleur générale de sa membrane muqueuse. Au niveau de la grande courbure, quelques points très-peu étendus offrent du piqueté rouge. Le duodénum et l'intestin grêle se distinguent par leur pâleur. Le gros intestin offre çà et là des portions d'un pouce ou d'un demipouce, où l'on voit une arborisation veineuse très-marquée. La matière contenue dans le gros intestin est comme gélatiforme et de plus en plus moulée à mesure que l'on se rapproche du rectum. Le foie, un peu volumineux, ne contient pas plus de sang qu'à l'ordinaire. La vésicule biliaire, très-volumineuse, contient un liquide verdâtre, dans lequel nagent des flocons d'un vert plus foncé. Il est très-difficile de faire passer la bile dans l'intestin, en pressant la vésicule. Le conduit cholédoque ne présente cependant aucun obstacle. La rate et le pancréas sont à leur état naturel. Les reins ne présentent aucune altération de leur tissu; le bassinet renferme seulement une petite quantité d'un liquide jaunâtre. La vessie est distendue par l'urine

III. Note sur l'épidémie de SUETTE MILIAIRE, qui règne dans le département de l'Oise; par P. MÉNIÈRE, D. M. P. — Depuis l'épidémie de ce genre, observée à Abbeville en 1718, jusqu'à celle de 1821, étudiée par MM. Pariset, Bally, François, Mazet et Rayer, il s'en est présenté beaucoup d'autres sur presque tous les points de ce pays. Beaucoup d'auteurs ont recherché leur origine et l'ont trouvée tour à tour dans les émanations marécageuses et dans la mauvaise nourriture: M. Ménière ne croit pas à la réalité de cette étiologie, et, notamment dans l'épidémie actuelle (mai 1832), l'étude des faits la contredit manifestement. « A une petite lieue de Creil (dit l'auteur), sur une hauteur qui borne de ce côté le parc immense de Chantilly, nous trouvâmes 200 malades dans le village d'Aspremont qui se compose à peine de 600 habitans. Il y avait déjà 22 décès, et plusieurs des individus que nous examinâmes étaient évidem➡

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ment destinés à succomber bientôt. Ge lieu, dont l'exposition est magnifique, n'a dans son voisinage aucune cause d'insalubrité appréciable. Là, comme dans tous les endroits précédens, le choléra succédait à la suette, et paraissait d'autant plus grave qu'il sévissait contre des gens déjà sous l'influence d'une cause morbide; cette funeste complication rendait très-prompte la catastrophe, etc.» Quant à la cause occasionelle de la maladie, elle paraît bien établie : constamment on a vu l'élévation de la température, une surcharge électrique de l'atmosphère précéder l'ap→ parition de la suette. C'est ordinairement pendant la nuit que surviennent les premiers accidens. Un homme vigoureux qui a travaillé tout le jour, soupe le soir, et se couche aussitôt, suivant la coutume des gens de la campagne. Au milieu de la nuit, il se réveille avec céphalalgie, sueur et dyspnée. La sueur est générale, très-abondante; la peau est rouge et très-chaude; elle est le siége d'une sensation de picotement fort incommode; le pouls est large, lent, mou; la langue un peu pâle, couverte de mucus visqueux. Il n'existe aucune douleur locale. Chez un certain nombre de malades, la suette continue pendant quatre, cinq six jours et même davantage, mais rarement, et elle cesse peu à peu sans qu'il se développe aucun autre phénomène morbide. Mais, dans la grande majorité des cas, il survient du deuxième au quatrième jour une éruption vésiculeuse occupant d'abord le devant de la poitrine, le col, les poignets, le dos, et successivement toutes les parties du corps. Le volume de ces vésicules varie; les unes ressemblent à de simples papules qui, plus tard, présentent une gouttelette séreuse; les autres, et c'est le plus grand nombre, ont la forme et la dimension d'un grain de mil ; il en est qui acquièrent le volume d'un petit pois, maís cela est rare. Le liquide qu'elles contiennent, d'abord limpide, se trouble plus tard et devient laiteux; il est résorbé en partie, ou il s'épanche par suite de la rupture de l'épiderme. Le tout finit en quelques jours (cinq à six environ) par de petites écailles furfurescentes qui disparaissent promptement saus laisser de traces. En général, la suette miliaire bénigne ne dure pas au delà de

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deux septenaires, ét souvent elle est terminée du huitième au dixième jour. L'apparition des vésicules fait cesser la céphalalgie et la sueur; mais la dyspnée persiste et peut même s'aggraver, la congestion pulmonaire pouvant être portée plus tard jusqu'à l'hémorrhagie ou l'apoplexie. On peut voir aussi survenir une congestion cérébrale plus ou moins intense. L'emploi de la sai gnée générale au début de la maladie, est, de tous les moyens, le plus propre à simplifier le cas et à rendre la guérison infiniment probable. Des boissons simples, quelques légers révulsifs aux pieds, de doux laxatifs, lorsqu'il y a constipation, complètent le traitement. Aussitôt que l'éruption a eu lieu, il n'y a plus qu'à observer rigoureusement les règles de l'hygièné, à moins que des indices de congestion cérébrale ou pulmonaire ne viennent présenter des indications spéciales à remplir: remarquons toutefois que plusieurs personnes auxquelles on ouvrit la veine į durant la période d'éruption, pour remédier à une dyspnée excessive, succombèrent très-rapidement. Les écarts de régime sont surtout dangereux à cette époque. A Bourg, une femme jeune et robuste voulut manger, et se leva lorsque l'éruption était à peine terminée; elle fut prise presque tout à coup de frisson, de syncopes, et elle expira dans la journée.

G.

LITTÉRATURE MÉDICALE ÉTRANGÈRE.

REVUE DES JOURNAUX DE MÉDECINE BRÉSILIENS.

Fièvre gastro-méningée, concrétions polypeuses dans le cœur.Kystes purulens dans cet organe. — Dilatation des tuyaux bronchiques.Obliteration presque complète du vagin qui n'a pas empêché la conception. Anus artificiel guéri. — Grossesse extra utérine. Inflammations intermittentes.

I. Fièvre gastro-méningée; affection d'apparence angineuse. Concrétions polypeuses dans les cavités du cœur et dans les gròs vaisseaux. Une petite fille, âgé de cinq ans, avait été sujette à une affection vermineuse, qui fut combattue par les anthelmintiques. Elle avait été vaccinée, et avait déjà subi toutes les maladies propres à l'enfance.

En novembre 1830, la malade accusait une douleur dans la région latérale gauche du cou; la déglutition était difficile, la langue était jaunâtre, et présentait tous les signes des saburres. Douleur légère dans le ventre; anorexie sans fèvre; la gorge était phlogosée, d'une couleur rouge livide. Cette affection, considérée d'abord comme une esquinancie produite par l'accumulation des saburres dans les premières voies, fut combattue par le târtrite antimonié de potasse ( tartre stibié ), qui produisit d'abondantes évacuations par en haut et par en bas. Des gargarismes avec la décoction de plantain acidulée furent prescrits, ainsi que des frictions au cou avec un liniment savoneux et opiacé. Le mal de gorge augmenta le même jour, et tous les autres symptômes s'amendèrent. On continua les mêmes remèdes, et le lendemain, vers les quatre heures, il se déclara une fièvre intense, soif ardente, pupilles très-contractées; hémicrânie, et une agi

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