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autre côté il serait difficile de citer des cas bien avérés de leur utilité prophylactique. Qu'on en répande fréquemment dans les lieux d'aisance, dans les cabinets de garderobe, dans les plombs des cuisines, dans les conduits des eaux ménagères, dans les endroits où se trouvent habituellement de nombreuses réunions d'hommes, partout en un mot où peuvent se former de mauvaises émanations, et l'on agira d'une manière rationelle. Dans les autres circonstances, ni le raisonnement, ni l'expérience n'en sauraient justifier l'emploi.-Adopté en séance, le 15 mai 1832. Le président d'honneur perpétuel, Baron PORTAL. Le secrét. perpét,, E. PARISET.

Le présid. ann., E. BRESCHET.

VARIÉTÉS.

SINGULIER EMPLOI DE LA PUBLICITÉ OFFICIELLE.

Dès les premiers temps de l'invasion du choléra-morbus à Paris, le gouvernement avait chargé l'Académie de médecine de rédiger le plutôt possible une Instruction pratique sur le traitement préservatif et curatif de cette terrible maladie. Comment, donc, est-il arrivé que le travail de la commission, discuté et adopté daus la séance du 15 mai, n'ait été officiellement publié que du 18 au 20 juin? Dans un cas d'urgence, s'il en fût jamais, en présence d'un fléau dont les victimes se multiplient par centaines d'heure en heure, comment concevoir qu'il ait fallu tout un grand mois pour l'impression et la mise au jour d'un écrit de 32 pages?

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L'explication la plus bienveillante d'un aussi étrange retard se trouverait peut-être dans une condescendance mal entendue. de l'administration pour de petits intérêts mercantiles.

Nous voyons en effet que le libraire a voulu profiter de l'occasion pour étaler bon nombre d'ouvrages et brochures de son fonds, dont il a fait imprimer le catalogue sur la couverture de l'Instruc

tion officielle. Or, comme l'imprimerie royale ne pouvait se prêter à cette innovation sans un ordre exprès du Ministre, on conçoit bien qu'il ne fallait pas moins d'un mois tout entier pour faire passer la supplique par tous les degrés de la hiérarchie bureaucratique. Bien entendu, que, pendant ces sollicitations et ces démarches, le pauvre peuple mourait du choléra-morbus, en attendant l'Instruction depuis si long-temps promise!

Que le libraire, de son point de vue commercial, n'ait vu là qu'un moyen comme un autre de faire circuler ses annonces, rien de plus naturel. Mais qu'un Ministre n'ait pas craint de mettre les presses nationales au service d'un intérêt particulier et purement mercantile ; qu'il se soit cru le droit d'attacher le sceau de l'administration publique à des annonces marchandes ; qu'il se soit fait ainsi le dispensateur complaisant d'un petit privilége lucratif: c'est un abus d'autorité, ou tout au moins une grave inconvenance, que nous avons dû relever, ne fût-ce que pour l'honneur des lettres et des sciences, auquel il importe grandement qu'on n'élargisse pas les voies du charlatanisme, déjà si larges et si faciles.

Nous publions textuellement dans ce cahier l'Instruction de l'Académie, d'après l'édition officielle, et non d'après les copies plus ou moins inexactes et fautives qui avaient été prématurément publiées, et même mises en vente par quelques journaux de médecine. Nous reviendrons prochainement sur ce travail, et sur la doctrine médicale qu'il renferme, ou plutôt qu'il ne renferme pas; car son caractère le plus remarquable, à notre avis, c'est l'absence de principes et de doctrine, bien que, sous d'autres rapports, il soit certainement digne de la plume savante qui l'a rédigé.

S'il arrivait, par hasard, qu'une docte compagnie n'eût pas de doctrine, son rapporteur devrait-il ou pourrait-il lui en prêter une?... Grave question, que nous ne voulons pas approfondir en ce moment.

NOTICES BIBLIOGRAPHIQUES.

Physiologie Médicale et Philosophique, par M. ALM. LEpelletier de la Sarthe. 4 vol. in-8°, avec 8 planches. (2 vol. février 1832.)

Nous aurions vivement désiré pouvoir donner une analyse étendue de l'ouvrage entier de M. Lepelletier, qui nous parait, par le soin consciencieux avec lequel il a été rédigé, mériter une place distinguée parmi les traités de physiologie moderne : mais, forcés par l'abondance des matériaux qui se pressent sur le bureau des rédac teurs de la Revue Médicale, de nous borner à une simple annonce, nous nous contenterons de renvoyer le lecteur à l'analyse que nous avons donnée du premier volume, dans le tome 3 de la Revue, an née 1831, et nous indiquerons seulement le sommaire des chapitres contenus dans le deuxième volume qui vient de paraître (1).

Continuant l'histoire des fonctions en particulier, l'auteur traite successivement de la respiration, dernière fonction vitale, et des fonctions nutritives, comprenant la digestion, l'absorption, la nutrition, les sécrétions. Nous ne répéterons pas ici ce que nous avons déjà dit sur les inconvéniens d'une classification qui éloigne un peu les unes des autres certaines parties constituantes d'un même tout (ainsi, les sécrétions salivaire, biliaire, pancréatique, urinaire, séparées de l'histoire de la digestion, etc.) Dans ce mouvement circulaire de l'économie si bien indiqué par Hippocrate, on sent combien il est difficile que nos distinctions artificielles ne viennent pas établir d'interruption forcée! Nous nous hâterons de dire, au contraire, que ces importantes fonctions sont décrites avec tout le soin et toute l'étendue qu'elles méritent. Ayant fait par lui-même, il est vrai, peu d'expérimentation, mais ayant beaucoup lu, beaucoup mé

(1) Les deux volumes suivans doivent être prochainement publiés.

dité et bien observé, l'auteur s'est toujours efforcé de compléter chaque article en exposant succinctement le résumé des principaux travaux publiés sur la matière; en sorte que, doué d'un bon jugement et d'un excellent esprit, il est bien rare que l'opinion qu'il adopte ne soit pas aussi celle qui paraisse au lecteur celle que l'on doit préférer. Sans doute, dans ce volume, comme dans le précédent, nous pourrions bien trouver matière à quelques observations critiques; mais puisque l'espace nous manque, nous aimons mieux nous borner à faire la part de l'éloge: on ne saurait trop, dans le temps où nous vivons, encourager ceux qui ne publient un livre qu'après l'avoir suffisamment mûri. (G.)

Choléra-morbus de Paris, Guide des praticiens dans le traitement et la connaissance de cette maladie, contenant les di : verses méthodes adoptées par les médecins des hôpitaux de Paris et les principaux médecins français et étrangers; l'Histoire abrégée de l'épidémie, la symptomotologie, l'Exposé des lésions cadavériques, etc., etc.; par le docteur FABRE, rédacteur en chef de la Gazette des hôpitaux (Lancette française). Un vol. in-12. Chez Baillière. Prix : 2 fr. 50 cent.

J'ai observé avec soin le choléra-morbus de Paris, dit M. Fabre, j'ai lu les divers ouvrages publiés sur ce sujet, j'ai vu les tâtonnemens des médecins surpris par la violence inaccoutumée et vraiment effrayante de cette maladie; j'ai suivi leurs essais thérapeutiques. Je voudrais épargner ces essais, ces tâtonnemens aux médecins des départemens qui sont menacés par les progrès de l'épidémie. J'ai cru que le meilleur moyen était de donner une description succinte et fidèle des symptômes et de la marche du choléra, des accidens plus ou moins graves qui le précèdent, des diverses méthodes de traitement suivies par les médecins recommandables de tous les pays.

Le but que s'est proposé M. Fabre a été complètement atteint; historien fidèle, il a réellement mis sous les yeux des lecteurs et la marche de l'épidémie à Paris et la conduite des médecins dans cette conjoncture. Toutefois s'il n'avait eu soin de placer à la fin de son ouvrage des conclusions pratiques, l'embarras des médecins de province eût grandi en considérant cette foule de traitemens adoptés par nos médecins de Paris ; mais ayant vécu, comme il le dit, au milieu

des hôpitaux pendant tout le cours de l'épidémic, il a pu donner sa propre opinion, et cette opinion doit avoir de la valeur.

Ses conclusions sont relatives aux indications que doivent remplir les praticiens dans les diverses périodes de la maladie et pendant la convalescence.

Nous le répétons: sous un petit volume, cet ouvrage est plein de vues sages, d'observations positives, et ne peut manquer d'être très-utile aux praticiens des départemens.

Avant de terminer, nous ajouterons que M. Fabre ne s'est constitué le champion d'aucune méthode de traitement; qu'il a fait avec rigueur la part des succès et des revers de chacun, en un mot, qu'il s'est constamment montré historien juste et impartial.

(D.D.)

Notice sur les eaux minérales de Castera-Verduzan; par MM. Capuron et Bazin, un vol. in-18.

Castera-Verduzan, dont les eaux, quoiqu'on en fit usage depuis un temps immémorial, étaient peu connues, vient aujourd'hui entrer en lice et disputer la prééminence aux sources minérales maintenant en faveur.

Les docteurs Capuron et Bazin, dans un livre intitulé: Notice sur les eaux minérales de Castera-Verduzan, ont cherché à démontrer l'importance de cette source. Dans leur introduction, ces médecins remontant à 1770 et y cherchant tous leurs titres, nous disent que, << M. Raulin, conseiller d'état et inspecteur général des eaux miné» rales de France, publia, en 1770, un recueil d'observations très» curieuses sur celles de Castera-Verduzan où il passait tous les ans » une partie de l'été et de l'automne. On trouve dans cet ouvrage » des cures dignes d'admiration et bien faites pour inspirer la confiance » générale. » Certes, ces messieurs auraient bien pu joindre leurs propres observations à quelques unes de ces admirables cures. Ils ajoutent ensuite le témoignage de M. Cortade de Lavarens, de la' même époque ( ils ont mis quelques unes de ses observations à la fin de leur ouvrage ), ainsi que celui du docteur Dulong, qui, en 1772, s'exprimait ainsi : « De toutes les eaux minérales que je connais, di» sait-il, je n'en ai point trouvé qui aient eu des succès aussi fréquens » que celles de Castera. J'assure même qu'elles ont procuré plus de

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