Imagens das páginas
PDF
ePub

are frequently called. Apollo is also often named the god of Parnassus, because he is supposed to be frequently upon a mountain called Parnassus.

The making verses well is an agreeable talent, which I hope you will be possessed of; for as it is more difficult to express one's thoughts in verse than in prose, the being capable of doing it is more glorious. Adieu.

LETTER III.

Apollon étoit fils de Jupiter et de Latone, qui accoucha de lui et de Diane, en même tems, dans l'île de Délos. Il est le dieu du jour, et alors il s'appelle ordinairement Phœbus. Il est aussi le dieu de la poësie, et de la musique; comme tel il est representé avec une lyre à la main, qui est une espece de harpe. Il avoit un fameux temple à Delphos, où il rendoit des oracles, c'est à dire, où il prédisoit l'avenir. Les poëtes l'invoquent souvent pour les animer de son feu, afin de chanter dignement les louanges des dieux et des hommes.

Les Neuf Muses étoient filles de Jupiter et de la déesse Mnemosyne, c'est à dire, la déesse de la mémoire; pour marquer que la mémoire est nécessaire aux arts et aux sciences.

Elles s'appellent Clio, Euterpe, Polymnie, Thalie, Melpomene, Terpsichore, Uranie, Calliope, Erato. Elles sont les déesses de la poësie, de l'histoire, de la musique, et de tous les arts et les sciences. Les poëtes ont representé les Neuf Muses fort jeunes, et fort belles, ornées de guirlandes de fleurs.

Les montagnes où elles demeurent sont le Parnasse, l'Hélicon, et le Pinde. Elles ont aussi deux célébres fontaines, qui s'appellent Hipocrene et Castalie. Les poëtes, en les invoquaut, les prient de quitter, pour un moment, le Parnasse et l'Hipocrene, pour venir à leur secours, et leur inspirer des vers.

Le Pégase est le cheval poëtique, dont les poëtes font souvent mention : il a des ailes aux pieds. Il donna un coup de pied contre le mont Hélicon, et en fit sortir la fontaine d'Hipocrene. Quand un poëte est à faire des vers, on dit, qu'il est monté sur son Pégase.

TRANSLATION.

Apollo was son of Jupiter and Latona, who was delivered of him and Diana in the island of Delos. He is god of the sun, and thence generally is called Phoebus. He is also the god of poetry and of music, in which character he is represented with a lyre in his hand; that instrument is a kind of harp. There was a famous temple at Delphos, dedicated to Apollo, where he pronounced oracles, that is to say, foretold what is to happen. He is often invoked by poets, to animate them with his fire, that they may be inspired to celebrate the praises of gods and of men.

The Nine Muses were daughters of Jupiter and of the goddess Mnemosyne, that is to say, the goddess of memory; to shew that memory is necessary to arts and sciences. They are called Clio, Euterpe, Thalia, Melpomene, Terpsichore, Erato, Polyhymnia, Urania, Calliope. They are the goddesses of poetry, history, music, and of all arts and sciences. The Nine Muses are represented by poets as very young, very handsome, and adorned with garlands of flowers. The mountains which they inhabit are called Parnassus,

M

Helicon, and Pindus. There are two celebrated fountains which belong to them, named Hippocrene and Castalia. Poets, in their invocations, desire them to quit for a moment their Parnassus and Hippocrene, that they may assist them with their inspiration to make verses.

Pegasus, the poetic horse, often mentioned by poets, has wings to his feet. He gave a kick against Mount Helicon, and the fountain of Hippocrene immediately sprang out. When a poet is making verses, it is sometimes said, he is mounted upon his Pegasus *.

LETTER IV.

A Isleworth, 19. Juin 1738. Vous êtes le meilleur garçon du monde, et votre dernière traduction vaut encore mieux que la première. Voilà justement ce qu'il faut, se perfectionner de plus en plus tous les jours; si vous continuez de la sorte, quoique je vous aime déjà beaucoup, je vous en aimerai bien davantage, et même si vous apprenez bien, et devenez savant, vous serez aimé, et récherché de tout le monde: au lieu qu'on méprise, et qu'on évite les ignorans. Pour n'être pas ignorant moi-même, je lis beaucoup ; j'ai lû l'autre jour l'histoire de Didon, que je m'en vais vous conter.

Didon étoit fille de Belus, roi de Tyr, et fut mariée à Sichée, qu'elle aimoit beaucoup; mais comme ce Sichée avoit de grandes richesses, Pygmalion, frere de Didon, le fit tuer, et les lui vola. Didon, qui craignoit que son frere ne la tuat aussi, s'enfuit, et se sauve en Afrique, où elle bâtit la belle ville de Carthage. Or il arriva, que, dans ce tems-là, Enée se sauva aussi de la ville de Troye, qui avoit été prise et brulée par les Grecs; et comme il faisoit voile vers l'Italie avec plusieurs autres Troyens, il fut jetté par la tempête sur les côtes d'Afrique, et aborda à Carthage. Didon le reçut sort honnêtement, et lui permit de rester jusques à ce qu'il eut radoubé sa flotte: mais malheureusement pour elle, elle en devint amoureuse. Enée, comme vous pouvez croire, ne fut pas cruel; de sorte que l'affaire fut bientôt faite. Quand les vaisseaux furent prêts, Enée voulut partir pour l'Italie, où les dieux l'envoyoient pour être le fondateur de Rome; mais Didon, qui ne vouloit point qu'il s'en allat, lui reprochoit son ingratitude, et les faveurs qu'elle lui avoit accordées. Mais n'importe, il se sauve de nuit, la quitte, et se met en mer. La pauvre Didon, au desespoir d'être ainsi abandonnée par un homme qu'elle aimoit tant, fit allumer un grand feu, s'y jetta, et mourut de la sorte. Quand vous serez plus grand, vous lirez tout cette histoire en Latin, dans Virgile, qui en a fait un fort beau poëme, qui s'appelle l'Enéide.

Si vous abandonniez Miss Pinkerton pour Miss Williams, croyez-vous qu'elle feroit la même chose? Adieu, mon chere.

On a fait une jolie epigramme au sujet de Didon, que je vous envoye, et que vous apprendrez facilement par cœur.

Pauvre Didon! où t'a réduite

De tes Maris le triste sort?
L'un en mourant cause ta fuite,
L'autre en fuyant cause ta mort.

re-a

• This expression is more a French than an English one,

TRANSLATION.

You are the best boy in the world, and your last translation is still better than the former. This is just as it ought to be, to improve every day more and more. Although I now love you dearly, if you continue to go on so, I shall love you still more tenderly: if you improve and grow learned, every one will be fond of you, and desirous of your company; whereas, ignorant people are shunned and despised. In order that I may not be ignorant myself, I read a great deal. The other day I went through the history of Dido, which I will now tell you.

Dido was daughter of Belus, king of Tyre, and was married to Sicheus, whom she dearly loved. But as Sicheus had immense riches, Pygmalion, Dido's brother, had him put to death and seized his treasures. Dido, fearful lest her brother might kill her too, fled to Africa, where she built the fine city of Carthage. Now, it happened that, just about the same time, Æneas also fled from the city of Troy, which had been taken and burnt by the Greeks; and as he was going, with many other Trojans, in his ships to Italy, he was thrown by a storm upon the coast of Africa, and landed at Carthage. Dido received him very kindly, and gave him leave to stay till he had refitted his fleet: but, unfortunately for her, she became in love with him. Æneas (as you may easily believe) was not cruel; so that matters were soon settled. When the ships were ready, Æneas wanted to set sail for Italy, to which the gods had ordered him, that he might be the founder of Rome; but Dido opposed his departure, and reproached him with ingratitude, and the favours he had received. However, he left her, ran off in the night, and put to sea. Poor Dido, in despair at being abandoned by the man she loved, had a great pile of wood set on fire, threw herself into the flames, and was burnt to death. When you are older, you will read all this story in Latin, written by Virgil; who has made a fine poem of it, called the Æneid. If you should abandon Miss Pinkerton for Miss Williams, do you think she will do the same? Adieu, my dear!

I send you a very pretty epigram upon the subject of Dido; you may easily learn it by heart.

Infelix Dido! nulli bene nupta marito ;
Hoc pereunte fugis, hoc fugiente peris.

LETTER V.

Je vous ai dit, mon cher, que je vous enverrois quelques histoires pour vous amuser: je vous envoye donc à present celle du siége du Troye, qui est divertissante, et sur laquelle Homère, un ancien poëte Grec, a fait le plus beau poëme epique qui ait jamais été. Par parenthése, un poëme epique est un long poëme sur quelque grand événement, ou sur les actions de quelque grand homme.

Le siége de Troye est si célébre pour avoir duré dix ans, et à cause du grand nombre de héros qui y ont été qu'il ne faut nullement l'ignorer. Quand vous serez plus grand, vous le lirez dans le Grec d'Homère.

Adieu! vous êtes le meilleur enfant du monde.

Je vous renvoye votre lettre corrigée; car quoiqu'il n'y eut que peu de fautes, il est pourtant bon que vous les sachiez.

TRANSLATION.

I told you, my dear, that I would send you some stories to amuse you; I therefore now give you the history of the siege of Troy, which is very entertaining. Homer, an ancient Greek poet, has wrote upon this subject the finest epic poem that ever was. By the way, you are to know that an epic poem is a long poem upon some great event, or upon the actions of some great man.

The siege of Troy is so very famous for having lasted ten years, and also upon the account of the great number of heroes who were there, that one must by no means be ignorant of such an event. When you are older, you will read it all in the Greek of Homer.

Adieu! you are the best child in the world.

I return you your letter corrected; for though it had but few faults, it is however proper that you should know them.

LETTER VI.

La cause de la guerre entre les Grecs et les Troyens, et du siége et de la prise de Troye.

La paix regnoit dans le ciel, et les dieux et les déesses jouissoient d'une parfaite tranquillité; ce qui donnoit du chagrin à la déesse Discorde, qui n'aime que le trouble, et les querelles. Elle résolut donc de les brouiller; et pour parvenir à son but, elle jetta parmi les déesses une pomme d'or, sur laquelle ces paroles étoient écrites, à la plus belle. Voilà d'abord chacune des déesses qui se disoit la plus belle, et qui vouloit avoir la pomme; car la beauté est une affaire bien sensible aux déesses, aussi bien qu'aux dames. La dispute fut principalement entre Junon, femme de Jupiter; Venus, la déesse de l'amour; et Pallas, déesse des arts et des sciences. A la fin elles convinrent de s'en rapporter à un berger nommé Paris, qui paissoit des troupeaux sur le Mont Ida, mais qui étoit veritablement le fils de Priam, roi de Troye. Elles parurent donc tout trois nues devant Paris; car, pour bien juger, il faut tout voir. Junon lui offrit les grandeurs du monde, s'il vouloit décider en sa faveur; Pallas lui offrit les arts et les sciences; mais Venus, qui lui promit la plus belle femme du monde, l'emporta, et il lui donna la Pomme.

Vous pouvez bien croire à quel point Venus étoit contente, et combien Junon et Pallas étoient courroucées. Venus donc, pour lui tenir parole, lui dit d'aller en Grec chez Ménélas, dont la femme qui s'appelloit Héléne, deviendroit amoureuse de lui. Il y alla, et Ménélas le reçut chez lui fort honnêtement; mais peu de tems après Héléne s'enfuit avec Paris, qui la mena à Troye. Ménélas, irrité de cet outrage, s'en plaignit à son frere Agamemnon, roi de Mycénes, qui engagea les Grecs à venger cet affront.

On envoya donc des ambassadeurs a Troye, pour demander qu'on rendit Héléne à son mari, et en cas de refus, pour déclarer le guerre. Paris refusa de la rendre, sur quoi la guerre fut declarée, qui dura dix ans, et dont je vous enverrai bientôt l'histoire.

TRANSLATION.

Cause of the war between the Greeks and Trojans, and of the besieging and taking of Troy.

Heaven and earth were at peace, and the gods and goddesses enjoyed the most perfect tranquillity; when the goddess Discord, who delights in confusion and quarrels, displeased at this universal calm, resolved to excite dissension. In order to effect this, she threw among the goddesses a golden apple, upon which these words were written, "To the fairest." Immediately each of the goddesses wanted to have the apple, and each said she was the handsomest; for goddesses are as anxious about their beauty as mere mortal ladies. The strife was, however, more particularly between Juno, the wife of Jupiter; Venus, the goddess of love; and Pallas, the goddess of arts and sciences. At length they agreed to be judged by a shepherd, named Paris, who fed his flocks upon Mount Ida, and was, however, son to Priam, king of Troy. They appeared all three before Paris, and quite naked; for, in order to judge critically, and to determine equitably, it is re quisite that all should be seen. Juno offered him the grandeurs of the world, if he would decide in her favour; Pallas promised him arts and sciences; but Venus, who tempted him with the most beautiful woman in the universe, prevailed, and he gave her the apple.

You may easily imagine how glad Venus was, and how angry Juno and Pallas were. Venus, in order to perform her promise, ordered him to go to Menelaus, in Greece, whose wife, named Helena, would fall in love with him: accordingly he went, and was kindly entertained by Menelaus; but, soon after, Paris ran away with Helena, and carried her off to Troy. Menelaus, irritated at this injurious breach of hospitality, complained to his brother Agamemnon, king of Mycene, who engaged the Greeks to avenge the affront. Ambassadors were sent to Troy, to demand the restitution of Helena, and in case of a denial to declare war. Paris refused to restore her, upon which war was declared. It lasted ten years. I shall very soon send you the history of it.

LETTER VII.

A Isleworth, Juin 30. 1738.

Je vous envoye à cette heure, mon cher! une histoire, fort en abregé, du siége de Troye, où vous verrez que les Troyens étoient justement punis de l'injustice de Paris, qu'ils soutenoient.

Je vous enverrai bientôt aussi, les histoires de plusieurs des rois et des héros, qui étoient dans l'armée des Grecs, et qui méritent d'être suës. J'au rois dû vous avoir dit que la ville de Troye étoit en Asie, et que la Gréce étoit un pays de l'Europe, qui est à present sous le Turc, et fait partie de ce qu'on appelle Turquie en Europe.

De la manière que vous y allez, vous serez bien savant avec le tems, et je crains même que bientôt vous n'en sachiez plus que moi. Je vous le par donnerai pourtant, et je serai fort content de passer pour un ignorant en comparaison de vous. Adieu.

HISTOIRE Du siege de troye.

Les Troyens ayant donc refusé de rendre Héléne à son mari, les Grecs

« AnteriorContinuar »