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le plus sûr et le plus puissant dont dispose la thérapeutique.

8° Mézéréum. Antidote: Camphre.

Un homme robuste avait pris à l'intérieur du mézéréum contre certaines incommodités; et comme il en fit encore usage après la disparition de ces accidents, il éprouva des démangeaisons insupportables par tout le corps. Il discontinua ce remède pendant trente-six heures, et le prurit devint intolérable (la durée de l'action primitive du mézéréum étant très longue). Je fis disparaître ce symptôme à l'aide de quelques doses de camphre, de six grains chacune, administrées toutes les six heures.

IV

DE QUELQUES ESPÈCES

DE FIÈVRES CONTINUES ET RÉMITtentes (1).

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Le nombre des genres et des espèces de fièvres sporadiques et épidémiques est probablement bien supérieur à celui que renferment les ouvrages de pathologie et de nosologie (2). En effet, les causes morbifiques qui agissent sur le corps humain sont trop nombreuses, leur intensité et leur durée d'action trop variables, pour que les maladies qu'elles font naître n'offrent pas des caractères très divers. Quoique les grandes épidémies aient été plus fréquemment décrites que les petites, les maladies sporadiques, on a pourtant confondu sous le même nom ces maladies qui offrent des caractères si différents, qu'il est permis de rechercher si elles ne sont pas tout à fait distinctes.

Les fièvres sporadiques sont encore plus diverses et plus inconnues, et c'est précisément pour cette dernière raison, et à cause de leur fréquence, qu'ils font en général autant de victimes que les fièvres épidémiques. Les fièvres sporadiques, il est vrai, sont plus que celles-ci

(1) Article publié en 1797 dans le Journal de Hufeland.

(2) P. Frank, Traité de médecine pratique. Paris, 1842, t. I, p. 57.

difficiles à décrire; car moins grand est le nombre des observations, moins il est aisé d'en abstraire un caractère spécifique.

Les données suivantes, quelque imparfaites qu'elles soient, pourront servir néanmoins à l'histoire de ces fièvres.

I. En janvier 1797, une espèce de fièvre sporadique, d'un caractère plutôt continu que rémittent en apparence, au moins dans les premières périodes, sévissait parmi les enfants. Malgré la chaleur de la peau, les malades éprouvaient des frissons continuels et une grande lassitude; leur mémoire s'affaiblissait. La respiration était excessivement courte et spasmodique; chez quelques uns on entendait une toux oppressive; les urines foncées déposaient quelquefois un sédiment rouge; on n'apercevait presque aucune trace de saburres gastriques; les selles se montraient tous les jours et d'une manière presque régulière; le front était souvent couvert de sueurs froides.

Les évacuants affaiblirent les malades sans amener aucune amélioration; le quinquina produisit également un effet nuisible. Plus les enfants étaient jeunes, plus la maladie s'aggravait. Plusieurs succombèrent, principalement ceux chez lesquels la fièvre continue ne présentait plus, vers la fin, d'intermissions marquées.

Quelques grains d'arnica amenèrent de prompts changements. Quoiqu'il n'y eût généralement aucune amélioration, la fièvre, qui paraissait jusqu'alors revêtir un caractère continu, se changea en une suite non interrompue de paroxysmes de fièvre intermittente, dont les frissons durèrent pendant une heure, et la chaleur

(avec respiration très courte), un peu plus longtemps, en se terminant par des sueurs générales. Ces sueurs apaisées, il se manifesta de nouveaux frissons, de sorte que cet état se maintint jour et nuit.

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La brièveté des périodes d'une part, de l'autre la plé nitude de la poitrine, la dyspnée et la toux suffocante s'opposèrent à l'emploi du quinquina. La fève SaintIgnace, au contraire, amena des résultats vraiment surprenants. Je là prescrivis, toutes les douze heures, à la dose de 1/2 grain à 2/3 de grain, aux enfants de neuf mois à trois ans; de 1 grain à 1/2 grain à ceux de quatre à six ans; de 2 à 3 grains à ceux de sept à douze ans. En général, cette substance paraît convenir mieux que le quinquina, dans les fièvres intermittentes carac térisées surtout par une durée plus longue de la chaleur. La fièvre cessa au bout de deux à trois jours sans laisser de traces ni de lassitude.

La fève Saint-Ignace dissipa également d'un manière complète, ou à peu près complète, la dyspnée et la toux suffocante chez les sujets qui présentaient ces symptômes.

II. Dans les premiers jours de mars de la même année, beaucoup d'enfants, les miens entre autres, furent atteints d'une fièvre qui se communiqua aussi, quoiqu'à un degré bien inférieur, à des adultes. En dehors des paroxysmes proprement dits, j'observai les symptômes suivants: Tension et pression au front, justement au-dessus de l'orbite, dans l'un des côtés de la face, s'étendant dans les cas graves jusqu'au dessous du pariétal; pression à l'estomac comme par un poids; tension au creux de l'estomac et douleurs

tensives violentes (colique) autour de l'ombilic, accompagnées de diarrhées couleur d'argile, très fétides, ou de constipation alternant avec des flatuosités fétides; froid continuel des membres, sans frisson; humeur très mauvaise (morose, maussade); amaigrissement rapide, sans grande faiblesse ; absence de signes de turgescence de la bile ou d'autres impuretés des premières voies, du moins de l'estomac; langue nette, humide, rarement recouverte d'un enduit légèrement blánchâtre; goût de la bouche normal, quelquefois aigre ; sentiments de tension par tout le corps; pupille médiocrement contractée, ne se dilatant pas dans l'obscurité.

A midi précis, les accès se renouvelèrent chaque fois avec un frisson très prononcé, de la lassitude, de la somnolence, du sommeil, enfin avec des joues brûlantes, et sans soif. Lors même que les accès n'étaient pas très forts, les malades éprouvaient une aversion invincible pour toute espèce d'aliments.

A minuit juste, il se déclarait un petit accès semblable: le malade poussait un cri, se déjetait dans son lit; les membres étaient froids. Il y avait rarement, la nuit, des sueurs générales, après lesquelles tous les ac cidents disparaissaient jusqu'au lendemain; mais, dans ce cas, la fièvre se reproduisait le troisième jour, et ainsi de suite.

C'est le matin qu'il y avait le plus d'apyrexie. Le malade levé, les maux de tête, la tension dans tout le corps, et les maux de ventre se manifestaient de nouveau, mais l'appétit se maintenait; il en était de même le soir..!

Pendant cette rémission apparente, les malades dé

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