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douleurs devinrent continues. Le camphre échoua complétement; le lédon des marais, au contraire, à la dose de six à sept grains, trois fois par jour, pour les adultes, fut d'un secours durable.

Dans quelques cas rebelles, il me fallut revenir à l'aconit, qui les guérissait rapidement. Je regrette de n'avoir eu à traiter qu'un petit nombre de ces cas qui se présentaient à la fin de l'épidémie, de sorte que je n'ai pu juger si cette plante, d'une vertu bien supérieure à celle du lédon, ne m'aurait pas permis d'atteindre plus promptement mon but dans tous les cas qui se sont présentés à mon observation.

V

HISTOIRE

DE QUELQUES MALADIES PÉRIODIQUES A TYPE
HEBDOMADAIRE (1).

I. Un jeune homme rétabli depuis peu d'une dyspnée spasmodique, ayant pris du vin, contrairement au régime qu'on lui avait prescrit, en fut échauffé et se mit à lutter avec ses camarades. A la suite d'efforts violents, il fut pris d'un accès d'asthme qui devint de plus en plus fort, et s'éleva jusque vers la fin de la nuit au plus haut degré d'intensité. Le lendemain et quelques jours après, il éprouva de grandes lassitudes. Huit jours plus tard, il vit se reproduire, sans cause appréciable, un autre accès semblable, suivi également de lassitudes. Depuis ce moment, les accès, de même que la faiblesse consécutive, se déclarèrent régulièrement tous les lundis dans l'après-midi. Huit grains de fève SaintIgnace diminuèrent une fois l'accès d'une manière notable, et la faiblesse ne se manifesta pas; mais, chose remarquable, le lundi suivant l'accès se reproduisit avec une force nouvelle. Le quinquina, administré le lundi suivant, à la dose d'un demi-gros le matin et un

(1) Publié en 1797 dans le Journal de Hufeland.

gros après le diner, supprima complétement l'accès, et, après deux doses réitérées, toute trace du mal avait disparu.

Un fait digne de remarque est qu'antérieurement le quinquina avait toujours échoué, chez le même sujet, contre l'asthme continu non périodique.

II. Une femme en couches, âgée de quarante ans, éprouva un dimanche une contrariété très vive pendant ses cinquièmes couches. Outre les autres incommodités, il s'ensuivit une sensation de fourmillement qui remontait successivement du sacrum jusqu'entre les omoplates, de sorte que le vendredi elle atteignit la nuque. Une roideur subite se manifesta dans cette partie. La malade ressentit en même temps un violent frisson fébrile qui dura plusieurs heures, suivi de diaphorèse qui se maintint jusque bien avant dans la nuit et se termina par des sueurs. Les jours suivants, elle n'accusa que de la lassitude, et au moindre repos, même assise, une sueur générale, assez froide, pendant toute la journée. Un sentiment très pénible de fourmillement, s'étendant de la nuque jusqu'au-dessus de l'occiput, se déclara tous les aprèsmidi et dura jusqu'à l'heure du coucher. Il n'y avait point de mauvais goût de la bouche, la langue était nette, mais l'appétit presque nul. Dès cette époque, le même accès de fièvre intermittente, caractérisé par les mêmes symptômes et par la même terminaison, se manifesta dès le jeudi, et les jeudis suivants pendant plusieurs semaines.

Lorsque la malade vint me consulter, elle me cacha la cause occasionnelle du mal, la contrariété. Le goût

naturel et la netteté de la langue contre-indiquèrent l'emploi d'un vomitif.

Il existait ici évidemment une fièvre intermittente quotidienne et une autre à type hebdomadaire. L'usage de la fève Saint-Ignace, continué pendant une semaine jusqu'au jeudi, dissipa les accidents fébriles de la tête. Administrée de même le jeudi, l'accès hebdomadaire, loin de diminuer, reparut au contraire avec beaucoup plus de violence sans être suivi toutefois de lassitudes. Je suspendis le traitement pendant la semaine suivante; en effet, toutes les fonctions du corps se faisaient régulièrement, les mouvements fébriles du soir et les sueurs diurnes avaient disparu, la gaieté, l'appétit et le sommeil étaient revenus. Dès ce moment, j'administrai tous les jeudis, avec beaucoup de succès, une dose convenable de quinquina. La fièvre hebdomadaire ne reparut plus et la malade fut guérie.

III. Un homme très hypochondriaque souffrait, au printemps de l'année dernière, d'une hématurie périodique, dont il ne pouvait plus se rappeler le type.

II

Ꭹ avait en même temps de la fièvre, une grande faiblesse et de l'insomnie. La maladie récidiva au mois de mai de cette année. J'opposai, aux accidents febriles accessoires, des remèdes aptes à combattre en même temps l'hémorrhagie, à savoir, l'ipécacuanha administré le matin à jeun, de façon à produire des nausées pendant quatre heures, et, le soir, l'acide sulfurique. Les accidents fébriles accessoires diminuèrent sensiblement, mais l'hématurie reparut le quatrième jour à sept heures du matin, aussitôt après le réveil, comme la pre

mière fois, et deux fois le septième jour suivant, à la même heure. Malgré tous les préjugés touchant l'emploi du quinquina contre les hémorrhagies, j'en administrai une dose convenable tous les soirs avant le coucher, dans la crainte de manquer l'heure du matin à laquelle il fallait le donner..

Ne sachant pas si l'accès, au lieu d'offrir le type hebdomadaire, ne reviendrait pas tous les trois jours et demi, comme cela arrive souvent, et s'il ne fallait pas s'attendre à un accès le jeudi après midi, je prescrivis une dose de quinquina pour ce jour à midi, tout en continuant celles du soir. Mais avant que le malade eût pu la prendre, une attaque, quoique peu intense, d'hématurie s'était déclarée le jeudi matin vers huit heures.

J'avais appris ainsi : 1° que la puissance curative de la dose du soir ne suffisait pas jusqu'au lendemain; 2° que le type semi-hebdomadaire n'était pas précisément lié à la première heure de la seconde moitié du quatrième jour, mais qu'il pouvait aussi en même temps se régler sur l'heure du paroxysme hebdomadaire. Je changeai par conséquent mon traitement : j'administrai désormais tous les matins une dose de quinquina, en ayant soin de faire toujours éveiller le malade une heure avant son réveil habituel, à six heures, en lui permettant de se rendormir après, ce qu'il fit le plus souvent, ou de se lever. Dans l'espace de quinze jours, l'hématurie était parfaitement guérie.

Le type hebdomadaire qu'observent parfois les maladies, en se reproduisant vers le milieu du quatrième jour (le quatrième jour?), les septième, quatorzième,

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