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l'oxidation des bracelets. Un fragment de calotte crânienne, ainsi qu'un débris important de mâchoire inférieure, m'a permis de constater que le caractère des individus exhumés se rapportait plutôt au type brachycéphale qu'au dolichocéphale. Enfin l'usure des molaires du dedans au dehors, telle que je l'avais déjà constatée sur les squelettes des dolmens de Conflans et de l'Étang, me fait supposer que cette sépulture en terre libre, avec plaquettes de calcaire non travaillées, appartient à l'époque celto-gauloise (1). Les silex taillés de bonne fabrication que j'ai recueillis aux environs m'ont confirmé dans cette opinion.

Station souterraine et atelier dits de la pompe à feu du Pecq (rive gauche de la Seine).

En 1876, vers le milieu du mois de février, j'appris que les ouvriers terrassiers occupés à pratiquer une fouille pour l'établissement d'une pompe à feu, sur la rive gauche de la Seine au Pecq, avaient trouvé des silex taillés; je m'y rendis aussitôt et je reconnus qu'en effet ces silex étaient de bonne fabrication. Étant descendu dans la tranchée, qui pouvait avoir 3 mètres de profondeur, je constatai l'existence d'une mince couche de terre noire, onctueuse au toucher, dans laquelle les silex taillés se trouvaient en abondance. Au-dessus de cette couche, jusqu'au sol, on remarquait une épaisseur de limon boueux d'alluvion de 2 mèt. 10, dans laquelle se trouvaient beaucoup de coquilles du cyclostoma-elegans et du Helix nemoralis. M. Belgrand, dans son savant ouvrage, la Seine aux temps préhistoriques, fait remarquer

(1) J'ai signalé déjà une sépulture entourée de plaquettes calcaires posées de champ, découverte sur le plateau de Marly, au lieu dit: LaTour aux païens.

que le cap de Saint-Germain a dû être affouillé profondément sur la rive gauche. tandis que le fleuve déversait sur la rive droite ces sables et ces graviers qui forment aujourd'hui les sablières d'alluvions anciennes, au Pecq, au Vésinet et dans toute la presqu'île de Gennevilliers.

Fort de ma découverte, j'invitai M. de Mortillet, le savant antiquaire attaché au musée de Saint-Germain, à venir la constater, ce qu'il voulut bien faire; il retira lui-même du talus plusieurs lames et grattoirs, et réserva, dans la salle des dolmens, une place d'honneur aux silex provenant de cet atelier souterrain.

Les instruments recueillis dans cette station, par leur forme spéciale et leur degré de perfection, peuvent être comparés et assimilés à ceux de l'époque des cavernes.

Dragages de la Seine, au Pecq et à ConflansSainte-Honorine, en 1877.

Mes visites à bord de plusieurs bateaux dragueurs pendant cette année ont été assez fructueuses; j'ai pu recueillir un certain nombre de haches polies, dont la plus remarquable figure aujourd'hui au musée de SaintGermain.

Mais l'objet le plus précieux, que j'ai également donné à ce musée, est un anoche en bronze, dont il ne possédait jusqu'alors qu'un exemplaire inférieur à celui-ci comme fabrication. M. Mazard, bibliothécaire du musée de Saint-Germain, en a fait la description suivante :

<< Le bel anochæ que la drague a retiré de la Seine, «<et qui a été donné au musée par M. Guégan, est une « sorte de broc, dont le col évidé est surmonté par une «embouchure large à trois lobes, au-dessus de laquelle « s'élève une anse qui retombe gracieusement sur la <«<panse un peu renflée. Ce vase est malheureusement

« privé de son fond qui pouvait laisser supposer une <«<< moulure circulaire à la base. La fonte en est légère, <«<et il est recouvert d'une belle patine verte. «<

M. de Longpérier, de l'Institut, après examen, a émis l'opinion que ce vase devait être de la belle époque du bronze; le dessin en a été reproduit par le musée archéologique, publié sous la direction de M. Am. de Caix de Saint-Aymour, en 1877.

Enfin, dans le courant de la même année, deux fort belles pointes de lances en bronze, avec partie de bois encore adhérente à la douille, ont été retirées de la Seine, au Pecq; ne les ayant pas en ma possession, je les ai relevées par le dessin.

Découverte du dolmen de l'Étang-la-Ville,

CANTON DE MARLY-LE-ROI.

Vers le commencement du mois de février 1878, M. Aug. Maquet, mon collègue de la Société, m'informa par lettre qu'une sépulture d'apparence celtique venait d'être découverte dans une pièce de vigne située près de la commune de l'Étang-la-Ville, au lieu dit le Cher Arpent. M'étant transporté le lendemain à l'endroit indiqué, je me trouvai en présence d'une excavation d'environ 2 mètres de superficie, sur une profondeur de 1 mèt. 60, dont les parois étaient revêtues de dalles en calcaire grossier d'assez grandes dimensions.

Déjà, sur le bord de cette fosse, un scieur de pierres débitait en marches d'escaliers un énorme bloc calcaire de 1 mèt. 50 de long sur 2 mèt. 25 de large, avec une épaisseur moyenne de 45 centimètres; c'était la pierre de recouvrement. Le propriétaire du champ m'apprit qu'en arrachant sa vigne, son outil avait heurté un des coins de cette pierre, et qu'ayant voulu voir ce qu'il y

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HACHE DE St-ACHEUL. (1/2 grandeur)

(Forme poignard ou en pointe)

Sablière quaternaire du Pecq.

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