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LA HAUTE-PIERRE DE L'ÉTANG-LA-VILLE

(Restitution).

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entre chaque dalle était rempli par une maçonnerie sèche en meulières. Le dolmen du Cher-Arpent se trouve placé sur le versant nord-ouest de la jolie vallée de l'Étang, non loin du menhir détruit de la Haute-Pierre (forêt de Marly, à peu de distance de l'allée couverte de Marly, et de l'important atelier de silex taillés de la Tour aux Païens; enfin, dans le voisinage immédiat d'une station romaine, au lieu dit les Violettes, où l'on a déjà recueilli des vestiges de la domination romaine.

Un crâne, portant au pariétal gauche une blessure, a été envoyé par moi à la Société d'anthropologie de Paris, qui l'a fait figurer à l'Exposition de 1878. Cette blessure, un coup de hache sans doute, avait enlevé une partie de la boîte crânienne, car l'entaille en avait diminué de moitié l'épaisseur, mais l'homme n'était pas mort sur le coup, un calus osseux au-dessus de l'entaille attestait qu'il y avait eu même un commencement de guérison.

D'après le nombre des ossements découverts, on peut évaluer à cent cinquante le nombre des individus enterrés dans cet hypogée.

Découverte de nouveaux vestiges romains,

TERRITOIRE DE MAREIL-MARLY,

Au lieu dit le Champ-des-Violettes, dans la tranchée du chemin de fer de Grande-Ceinture.

Ainsi que je viens de le dire, mon attention avait déjà été appelée sur ce lieu dès 1867: 1o par M. Bellavoine, maire du Pecq, qui y possédant une pièce de terre y avait trouvé une hache en bronze, puis plus tard par mon excellent collègue, M. A. Maquet, qui y avait découvert des tuiles à rebords.

Les travaux de terrassement du chemin de fer de Grande-Ceinture m'ont permis de compléter les quelques

renseignements que je possédais déjà sur cette station. A moins de 500 mètres du dolmen de l'Étang, les travaux entrepris pour l'établissement du chemin de fer ont mis à jour, dans ces derniers temps, une substruction en pierres de bel appareil, reliées entre elles au moyen d'un ciment sur lequel s'émoussèrent les outils des ouvriers; ce mur me parut être un parement de fortification qui faisait face à l'emplacement du dolmen; un amas considérable de pierres (moellons et meulières) entièrement calcinées et noires encore, s'étendait jusqu'à un talus composé de cendres et de charbons, dans lequel il y avait, ainsi que nous l'avons constaté déjà plusieurs fois, un grand nombre de tessons de poterie fine et des tuiles à rebords; quelques dalles de calcaire noirci d'une grande épaisseur paraissent avoir servi de plaques de foyers; des fragments de tablettes en marbre et un morceau de mosaïque permettent de supposer que l'habitation, ou les habitations qui étaient placées dans cet endroit, avaient été construites avec un certain luxe; mais ce qui pour moi fut infiniment plus intéressant encore, c'est la découverte d'une grande quantité de pièces romaines (moyens et petits bronzes) des empereurs de la décadence; toutes ces pièces ont subi l'action du feu, ce qui doit faire supposer que cet oppidum a été détruit par l'incendie.

J'ai recueilli, avec une partie des pièces de monnaie, une assez grande quantité de cols de vases, de la poterie samienne, mais sans nom de fabricant (1).

Dernièrement, M. Régnier, chef de cette section du chemin de fer, m'a communiqué plusieurs objets qui venaient d'être trouvés auprès d'un squelette reposant dans la position allongée, avec cette circonstance parti

(1) Sauf un morceau de fond de vase sur lequel on lit: ICIVS.

culière qu'il avait la face appuyée sur le sol. Ces objets étaient d'abord une hache au manche de fer creux, se terminant en pointe; le manche était cassé vers sa partie médiane; puis plusieurs plaques également en fer avec boulons rivés; enfin une boîte du même métal, fortement oxidée, qui ressemble à une boîte de roue.

Au premier examen, M. Régnier et moi ne pouvions assigner une date certaine à ces différents objets; la hache, par sa forme, pouvait appartenir au VIIIo ou au IXe siècle; c'était aussi l'opinion de M. de Mortillet, auquel je l'avais montrée; mais en la rapportant à M. Régnier, celui-ci me fit remarquer une rondelle de cuivre fortement patinée, qui se trouvait engagée dans la rouille; nous la détachâmes avec un couteau, et, l'ayant mise dans de l'eau étendue d'acide, la rondelle se décapa, nous pûmes lire très distinctement alors l'effigie d'une femme, avec l'exergue: FAVST, et de l'autre côté un génie ou une victoire, avec les lettres S-G. Je reportai la hache au musée, où M. Al. Bertrand l'examina, et me dit qu'il pourrait bien se faire qu'elle fût romaine, attendu qu'on aurait vu des exemplaires de cette forme.

L'ayant indiquée comme hache romaine, les dessins. que je produisis à la Sorbonne furent l'objet d'une discussion assez étendue; le savant M. Louis Leguay assura que la hache n'était pas romaine, d'autres me dirent que l'on avait retrouvé dans des ruines romaines des outils en fer qu'on aurait crus modernes (1), puis la discussion en resta là. Je pense que la médaille incrustée dans la rouille est une date suffisamment certaine pour affirmer que cet outil ou cette arme est bien d'origine romaine.

(1) On m'a cité un outil de tonnelier appelé la sciou dont on se sert encore de nos jours, qui avait été trouvé dans des vestiges romains.

De tout ce qui précède, on peut supposer que la station de Mareil était un poste de surveillance, pour maintenir en respect les populations gauloises qui devaient être très nombreuses dans la forêt de Marly, si l'on s'en rapporte aux monuments importants qu'ils nous ont laissés dans les environs.

Cimetière celto-gaulois,

gallo-romain et mérovingien de Bernes,

PRÈS DE BEAUMONT-SUR-OISE.

(Tranchée du chemin de fer de Beaumont à Neuilly-cn-Thelle).

Dans les premiers jours du mois de mai je fus informé qu'on venait de découvrir, dans la tranchée du petit chemin de fer d'intérêt local de Beaumont (Seine-etOise), à Neuilly-en-Thelle (Oise), une grande quantité d'ossements humains avec des cercueils en pierre; ayant transmis cette nouvelle à M. Alex. Bertrand, il me chargea d'aller examiner cette sépulture et de faire un rapport s'il y avait lieu.

M'étant transporté à Bernes où se trouve cette tranchée, je reconnus dans les deux talus un grand nombre d'ossements humains encore engagés, ainsi que plusieurs cercueils de pierre. Je vis au premier examen que j'avais affaire à plusieurs époques distinctes. En effet, et par le plus grand des hasards, la tranchée séparait en deux parties ce cimetière; à l'est, du côté du village de Bernes, l'ensépulturement avait eu lieu dans des cercueils en pierre, tandis qu'à l'ouest, du côté de la plaine, tous les squelettes paraissaient avoir été inhumés en terre libre.

Procédant avec le plus de méthode possible, je voulus d'abord étudier la partie qui me paraissait la plus ancienne, et, avec l'autorisation du conducteur des travaux, qui me l'accorda très gracieusement, je fis fouiller

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