Imagens das páginas
PDF
ePub

attribuées la recherche et la poursuite des contraventions qui intéressent la morale publique, ainsi que l'administration du dispensaire de salubrité.

Parmi les commissaires de police, qui ont bien voulu m'assister de leurs conseils et de leur expérience, je dois citer principalement MM. Marrigues et Fleuriais. Le premier, après avoir administré longtemps avec habileté le quartier Saint-Marceau, quartier populeux et turbulent, a été placé dans un poste encore plus difficile. Il est aujourd'hui commissaire du quartier du Palais-Royal. Le second est depuis longues années commissaire du quartier de la Cité, où il a eu l'art de se faire aimer, en contenant une des parties les plus vicieuses de la population de la capitale.

Outre que ces fonctionnaires m'ont aidé l'un et l'autre avec empressement à éclaircir certains faits qui devaient trouver place dans les esquisses de moeurs que mon travail exigeait, ils ont eu la complaisance de m'accompagner dans des explorations rebutantes, qu'il m'eût été impossible d'effectuer sans leur concours.

En publiant le résultat de mes travaux j'aurais fait conscience de ne pas mettre en lumière les services dont je suis redevable aux personnes honorables que je viens de nommer.

[merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][ocr errors][merged small][ocr errors][merged small][merged small][merged small][ocr errors][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][ocr errors][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][ocr errors][ocr errors][ocr errors][merged small][ocr errors][merged small][merged small][merged small][ocr errors][merged small][merged small][merged small]

DES

CLASSES DANGEREUSES

DE LA POPULATION

DANS LES GRANDES VILLES.

INTRODUCTION. I

Chez tous les peuples, même chez les plus policés et les plus moraux, le vice se montre dans tous les rangs de la société. Il n'en saurait être autrement, puisque le vice est inhérent à l'imperfection de notre nature, et que, s'il est au pouvoir de l'homme de ne pas faillir en dirigeant ses passions vers un but moral et en les contenant dans une juste meil est au-dessus de ses forces d'être impeccable. L'homme le meilleur est donc celui qui est

sure,

(1) Cette partie a été refaite presque entièrement.

le moins vicieux; la loi de l'humanité le veut ainsi. La religion dont l'objet est d'élever l'homme à la contemplation des vérités éternelles, à l'amour de la justice et du beau moral, ne désespère jamais du salut de ceux qu'elle enseigne. En faisant des efforts continuels pour épurer leurs penchans, elle les soutient dans leur chute et les relève avec tendresse dès qu'ils ouvrent leur âme au repentir. La philosophie plus froide, mais non moins consolante, compatit aussi par la douceur de ses préceptes à la faiblesse de la nature humaine. Amortir l'action des sens, travailler au perfectionnement moral de l'homme, telle est la double tâche de la religion et de la philosophie.

Toutefois, la doctrine de l'une et de l'autre n'ayant point une sanction visible et palpable, puisque cette sanction est toute spirituelle, il s'ensuit que, là où les croyances sont affaiblies, là où la conscience n'exerce que peu d'empire, là où elle se déprave, l'homme demeure sans frein et abandonné à sa propre faiblesse; entraîné par la fougue des sens, étourdi par les plaisirs, il ne cède qu'à la fatigue et à la satiété; il ne s'arrête, il ne se repose que pour recommencer; il vit désormais dans les sens et pour les sens; il n'a d'autre

fin

que le plaisir, et ce plaisir est porté presque toujours jusqu'à la bassesse et à la brutalité.

L'homme vicieux, car c'est lui que nous venons de peindre, s'avilit peu-à-peu dans quelque condition qu'il se trouve placé, et afflige ou corrompt par son exemple tous ceux qui l'entourent. Riche, il ôte à la bienfaisance ce qu'il donne à la débauche et à d'autres excès; il tarit par la contagion de ses désordres et de ses leçons la source des sentimens honnêtes dans le cœur des personnes que leur fortune et leur rang mettent en rapport avec ui; pauvre, il impose à sa famille et à lui-même des privations pénibles pour se plonger dans l'ivresse ou pour se livrer à la funeste passion du jeu, et ses écarts sont encore plus dangereux que ceux du

riche, car, dans la classe pauvre, le desir s'exaspère

d'autant plus que celui qui l'éprouve a moins de moyens de le satisfaire.

Tant que les désordres du vicieux ne tournent qu'à son préjudice, il ne saurait être inquiété que par sa conscience, car il n'est justiciable alors que des lois de la morale. Le cri du remords est le seul châtiment qui lui soit réservé, et encore ce châtiment ne se fait sentir au-dedans de lui qu'autant que sa conscience n'est pas tout-à-fait dépourvue de moralité. L'homme est libre non-seulement d'abuser de ses facultés contre lui-même, mais aussi d'engloutir dans sa propre ruine la fortune et les

« AnteriorContinuar »