Aziyadé

Capa
Calmann Lévy, 1895 - 317 páginas
 

Páginas seleccionadas

Palavras e frases frequentes

Passagens conhecidas

Página 59 - de Dieu, il n'ya pas de morale, rien n'existe « de tout ce qu'on nous a enseigné à respecter; « il ya une vie qui passe, à laquelle il est logi« que de demander le plus de jouissances possi« ble, en attendant l'épouvante finale qui est la
Página 2 - Comme dans les étangs assoupis sous les bois, Dans plus d'une âme on voit deux choses à la fois, Le ciel, qui teint les eaux à peine remuées Avec tous ses rayons et toutes ses nuées, Et la vase, — fond morne, affreux, sombre et dormant, Où des reptiles noirs fourmillent vaguement.
Página 59 - Je vais vous ouvrir mon cœur, vous faire ma profession de foi : j'ai pour règle de conduite de faire toujours ce qui me plaît, en dépit de toute moralité, de toute convention sociale. Je ne crois à rien ni à personne; je n'aime personne ni rien; je n'ai ni foi ni espérance...
Página 211 - Un grand vase, de cuivre ciselé, rempli de braise, fait à cet appartement une atmosphère tiède, un tant soit peu lourde qui porte au sommeil. Des bougies sont suspendues par grappes au plafond de chêne sculpté ; elles sont enfermées dans des tulipes d'opale, qui ne laissent filtrer qu'une lumière rose, discrète et voilée. Les chaises, comme les femmes, sont inconnues dans ces soirées turques. Rien que des divans très bas, couverts de riches soies d'Asie ; des coussins de brocart, de satin...
Página 284 - Après le café et la cigarette, on nous apporte deux matelas blancs, deux yatags blancs, deux couvre-pieds blancs, le tout comme neige; Eriknaz et Alemshah so retirent en nous souhaitant bonne nuit, et nous nous endormons tous deux d'un profond sommeil.
Página 164 - ... alentour, de consommer le kourban, et faire pirouetter dans l'air, une par une, les babouches condamnées. Tombera-t-elle dans l'eau, la pâpoutch, ou sur la vase, ou bien encore sur la tête d'un chat en maraude? Le bruit de sa chute dans le silence profond indiquait lequel de nous deux avait deviné juste, et gagné le pari. Il faisait bon être là-haut, si seuls chez nous, si loin des humains, si tranquilles, souvent piétinant sur une blanche couche de neige, et dominant le vieux Stamboul...
Página 103 - Partir le matin de l'Atmeïdan, pour aboutir la nuit à Eyoub ; faire, un chapelet à la main, la tournée des mosquées ; s'arrêter à tous les cafedjis, aux turbés, aux mausolées, aux bains et sur les places ; boire le café de Turquie dans les microscopiques tasses bleues à pied de cuivre ; s'asseoir au soleil, et s'étourdir doucement à la fumée d'un narguilé ; causer avec les derviches ou les passants ; être soi-même une partie de ce tableau plein de mouvement et de lumière ; être...
Página 212 - Moscov », des destinées fatales que Allah prépare au khalife et à l'islam. Les toutes petites tasses de café d'Arabie ont été plusieurs fois remplies et vidées ; les femmes du harem, qui rêvent de se montrer, entr'ouvrentla porte pour passer et reprendre elles-mêmes les plateaux d'argent. On aperçoit le bout de leurs doigts, un œil quelquefois, ou un bras retiré furtivement...
Página 305 - On avait dérangé pour creuser cette fosse un cadavre qui ne devait pas être fort ancien; la 1 terre qui en était sortie était pleine d'ossements et ; de lambeaux de diverses étoffes. Il y avait surtout / un bras, plié à angle droit, dont les os, encore / / rouges, se tenaient au coude par quelque chose/ que la terre n'avait pas eu le temps de dévorer.
Página 40 - C'est ainsi que je me laisse aller encore et prendre à toutes les affections ardentes, à tout ce qui y ressemble, quel qu'en soit le mobile intéressé ou ténébreux ; j'accepte, en fermant les yeux, tout ce qui peut pour une heure combler le vide effrayant de la vie, tout ce qui est une apparence d'amitié ou d'amour. XXV 30 juillet. Dimanche.

Informação bibliográfica