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CHEZ L. HACHETTE,

LIBRAIRE DE L'UNIVERSITÉ ROYALE DE FRANCE,

RUE PIERRE-SARRAZIN, N° 12.

1839.

A M. THÉODORE JOUFFROY,

PROFESSEUR De philosophie A LA FACULTÉ DES LETTRES,
MEMBRE DE LA CHAMBRE DES DÉPUTÉS.

MONSIEUR,

Il y a aujourd'hui vingt ans que vous faisiez entendre votre parole dans un des colléges de Paris, et que j'avais le bonheur de m'asseoir au nombre de vos disciples. Je dois vous rendre cet hommage, que devant une poignée d'enfants, cachés dans l'ombre d'un collége, vous donniez autant d'élégance et de force à vos expressions, autant de soin à vos analyses, autant d'âme à vos exhortations, que vous l'avez fait depuis dans de

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sieur, le public ne vous connaît-il pas encore tel que vous vous êtes révélé dans votre enseignement privé. A votre apparition dans les grandes écoles, chargé d'abord de l'histoire de la philosophie, et depuis un an seulement, de la philosophie dogmatique au moment même où vos forces trahissaient votre courage, vous n'avez pu développer encore ce vaste ensemble des sciences philosophiques que vous exposiez ailleurs dans tous ses détails, cette psychologie complète dont toutes les matières étaient rangées dans le bel ordre des sciences naturelles, et à laquelle se rattachaient par des liens étroits les autres branches de la philosophie, de telle sorte que toutes ces parties se soutenaient les unes les autres comme les assises d'un imposant édifice.

Pour nous, monsieur, qui avions été remis en vos mains, faibles enfants, peu fortifiés par l'instruction nécessairement imparfaite des classes précédentes, auxquels on n'avait pu montrer que des morceaux détachés de l'antiquité littéraire et philosophique, et qu'on avait exercés à faire un peu au hasard des discours sur des sujets de haute morale et de haute politique, vous nous avez ouvert les yeux à une clarté nouvelle, nous avons aperçu la base qui manquait à nos premières compositions; nous avons vu s'éclaircir les mystères renfermés en nous-mêmes et dans

pendu de vous que nous ne fussions désormais en possession d'une méthode propre à diriger toutes nos recherches, et à faire porter toutes nos démonstrations sur un sol ferme et inébranlable.

Permettez donc, monsieur, à l'un de ces disciples, qui, sans prétendre avoir mis de tels secours à profit, en a du moins senti l'importance, et a toujours conservé pour vous l'affection et le respect que méritent de pareils services, permettez-lui de vous offrir, en vous dédiant ce livre, un gage malheureusement trop obscur encore de sa reconnaissance.

ADOLPHE GARNIER.

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