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élastique ne fit qu'imbiber les fils de la toile et en remplir les intervalles pour empêcher l'eau d'y passer. Si même on pouvoit, au lieu de toile, enduire quelques feuilles de papier chinois ou autre papier mince, de cette matière, ou plustôt l'en imbiber en guise de colle, du papier ainsi préparé pourroit être d'un grand

usage.

3°. On voudroit avoir des tuyaux depuis un pied jusqu'à trois ou quatre pieds de longueur et de différens diamètres, depuis un pouce jusqu'au plus petit diamètre qu'on pourra exécuter. L'épaisseur doit être au plus d'une ligne pour les tuyaux d'un pouce de diamètre. Il en faut aussi de plus minces. L'épaisseur doit être moindré à proportion pour les moindres diamètres.

4°. On ne seroit pas fâché d'avoir aussi des cylindres ou baguettes de la même dimension que les tuyaux, mais qui soient pleins.

5o. On demande encore des bouteilles, les unes en forme de poires, les autres en forme de ballons de différentes grandeurs, depuis un pied jusqu'à deux ou trois pouces de diamètre, toutes ayant un goulot de quelques pouces de long et d'un diamètre proportionné à la bouteille, de manière cependant que le plus gros goulot ne passe pas deux pouces de diamètre, et que le

plus petit n'ait pas moins de trois à quatre lignes. il est bon que les goulots soient garnis d'un anneau un peu saillant comme ceux des bouteilles de verre. A l'égard de l'épaisseur, elle doit être de deux lignes au plus dans les plus gros ballons, et il est à desirer d'en avoir de différentes épaisseurs, d'extrêmement minces même parmi les plus gros ballons, à plus forte raison parmi les plus petits; s'il y en avoit quelques-uns qui n'eussent que l'épaisseur d'une feuille de papier, cela n'en seroit que mieux.

Une chose bien essentielle est que tous ces morceaux soient, autant qu'on le pourra, unis et sans ornemens. Les Indiens sont dans l'usage d'y dessiner différentes figures en gravant légèrement la superficie extérieure avant sa dessication. Ces inégalités ont le double inconvénient d'empêcher que cette superficie ne s'applique exactement contre les différens corps, et de diminuer la force de la matière dans les endroits où l'épaisseur est diminuée par l'enfoncement de ces traits.

6°. De petites fioles oblongues, de trois pouces de long environ sur un pouce ou même un peu moins de diamètre, et terminées à un bout, par deux petits tuyaux d'un pouce de long et de deux lignes de diamètre environ, le tout à

peu près suivant cette figure U. Il seroit bon qu'elles fussent assez épaisses, comme d'environ une ligne, et même un peu plus vers le bout opposé aux deux petits goulots. On voudroit un grand nombre de morceaux de cette sorte qui sont destinés à faire des baromètres portatifs.

7° On voudroit encore avoir des bouts de tuyaux fermés par une extrémité en forme de dés à coudre ou de petites timbales, depuis un pouce jusqu'à trois de hauteur. Il faudroit leur donner environ une ligne d'épaisseur. Ces godets ou timbales, dont on envelopperoit les bouchons ⚫de liége ou même de bois, serviroient à boucher très-exactement toutes sortes de vases.

8°. On a des raisons de penser que la liqueur laiteuse qui coule de l'incision faite aux arbres dont il s'agit, se conserve long-tems fluide lorsqu'elle est en grande masse et qu'elle n'est point exposée à l'air, que par conséquent il seroit facile d'en transporter en Europe dans des bouteilles de grès ou même dans des barriques. Rien ne seroit plus précieux que d'en envoyer de cette manière. Les savans seroient alors en êtat de tenter sur cette matière toutes sortes d'entreprises.

9°. Si ceux qui sont à portée de donner quelques notions sur la manière dont les Chinois

préparent cette substance vouloient en prendre la peine, cela seroit de la plus grande utilité.

10. Enfin il seroit très-désirable de pouvoir multiplier l'arbre qui donne cette substance dans toutes les parties de l'Inde et de l'Amérique, ou même dans les parties méridionales de l'Europe, comme l'Espagne et la Sicile, afin qu'elle devînt un grand objet de commerce, et que l'industrie pût s'exercer de toutes parts sur cette matière qui présente aux arts, aux sciences, aux besoins de l'humanité tant de moyens nouveaux. Pour cela, il faudroit en semer des graines dans des pots de terre qu'on embarqueroit, en recommandant au Capitaine de le faire arroser régulièrement; mais il faudroit être sûr d'avoir un Capitaine soigneux, attentif, et qui mît quelque zèle au succès de cette commission.

MÉMOIRE

SUR LE VOYAGE DU CAPITAINE COOK.

LE Capitaine Cook, un des plus habiles Officiers de la Marine royale d'Angleterre, après avoir fait deux fois le tour du globe, après avoir, dans le cours de ces deux voyages, donné le premier à l'Europe une connoissance exacte de l'hémisphère austral, perfectionné la Navigation, enrichi la Géographie et l'Histoire naturelle d'une foule de découvertes utiles, a entrepris d'en faire un troisième, dont l'objet est de reconnoître et de décrire les côtes, les isles et les mers situées au nord du Japon et de la Californie.

Il est parti de Plymouth au mois de juillet 1776, sur le vaisseau la Résolution, le même qu'il avoit commandé dans son second voyage.

Ce vaisseau, du port de quatre à cinq cents tonneaux, et d'un peu plus de cent hommes d'équipage, n'est point un bâtiment propre aux opérations militaires; il avoit êté construit originairement pour le commerce du charbon de

terre.

Le

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