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ÉPITRE VII, à M. Racine.

L'envie poursuit les grands hommes, tant qu'ils existent: Molière en est un exemple; mais elle les empêche de se négliger. Despréaux reconnoit qu'il doit moins à son talent qu'à ses ennemis. Il rit de leurs vains efforts; il conseille à Racine de l'imiter, de mépriser les cabales, de n'ambitionner que les suffrages les plus honorables. ÉPITRE VIII, au roi.

Né pour la satire, Despréaux y renonce sous un prince dont les victoires, le gouvernement et les bienfaits captivent sa muse. Il craint que sa reconnoissance ne diminue la valeur de ses éloges; et n'ayant pas le talent d'Horace pour louer, il finit par admirer et se taire. ÉPITRE IX, à M. le marquis de Seignelay, secrétaire

d'état.

La louange plaît, lorsqu'elle est délicate et méritée. Le vrai seul in-
téresse; il règne dans les vers de l'auteur, et leur donne du prix.
Éloge adroitement amené de Colbert, de Louis XIV, du ministre
à qui l'épitre est adressée, ainsi que du grand Condé.

PREFACE. (pour les trois épîtres suivantes.)
ÉPITRE X, à mes vers.

Les derniers vers de Despréaux ne doivent pas compter sur le succès
que leurs aînés ont obtenu; mais s'ils peuvent, à la faveur de
ceux-ci, captiver l'attention, il leur demande de le peindre fidèle-
ment, et de transmettre au lecteur les particularités qui le con-

cernent.

ÉPITRE XI, à mon jardinier.

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140 La profession d'Antoine est moins pénible que celle d'un poete, qui doit exprimer avec élégance les objets les plus communs. L'auteur néanmoins se plait dans les difficultés de son art, parceque l'oisiveté, le plus accablant de tous les fardeaux, est une source de désordres et de tourments, et que le travail est la source du bonheur. ÉPITRE XII, sur l'amour de Dieu, à M. l'abbé Renaudot. 151 Pour être absous des péchés que l'on avoue, il faut au moins un amour de Dieu commencé. Cet amour est le fruit d'un repentir sincère; il est l'ame du sacrement de pénitence; il fait fructifier en nous la grace; sans lui, tout devient inutile.

L'ART POÉTIQUE.

CHANT PREMIER.

Consulter son talent, subordonner la rime à la raison, éviter les fauxbrillants, ne pas épuiser un sujet par des détails inutiles, bannir la monotonie en variant ses tons, se préserver également du burlesque et de l'emphase, ménager l'oreille en obéissant aux lois de la cadence et de l'harmonie, tels sont les principes que l'auteur établit d'abord. Il amène ensuite l'histoire de la poésie francoise, l'éloge de Villon et de Marot, les reproches encourus par Ronsard, et la reconnoissance qui est due à Malherbe. Il recommande enfin de bien concevoir pour s'énoncer clairement, d'avoir pour la langue un respect religieux, de travailler à loisir, de lier avec soin les parties d'un ouvrage, d'être à soi-même un critique sévère, et de se choisir pour censeur un véritable ami.

CHANT II.

Définition de l'églogue, de l'élégie, de l'ode, da sonnet, de l'épi

gramme. Abus intolérable des pointes. Caractère distinctif du rondeau, de la ballade, du madrigal et de la satire. Portrait de Lucile, d'Horace, de Perse, de Juvénal et de Régnier. Le vaudeville est un enfant malin de la joie.

CHANT III.

L'imitation rend tous les objets susceptibles d'intérêt. La tragédie nous plaît en imitant les plus grandes douleurs; une douce terreur, une pitié charmante sont les ressorts qu'elle doit employer; elle est assujettie aux unités d'action, de temps et de lieu; c'est en ménageant les vraisemblances qu'elle produit l'illusion. Son origine dans l'Attique; ses commencements dans les essais informes de Thespis; ses progrès dans les pièces d'Eschyle et de Sophocle. Son histoire en France, depuis les mystères joués par des pèlerins jusqu'aux sujets grecs. L'amour, dont la peinture est si puissante sur le cœur, s'empare de notre théâtre ainsi que de nos romans, Préceptes sur cette passion et sur les caractères.

L'épopée, plus élevée encore que la tragédie, se nourrit de fictions. Dans ses vastes récits, elle se soutient par le secours de la fable, dont le pouvoir est de tout animer; mais les terribles mystères de la foi ne comportent pas des tableaux aussi riants. Les jeux de

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l'imagination ne se concilient point avec la sévérité de l'évangile :
ils altèrent le respect qui lui est dû. Conseils sur le choix d'un hé-
ros, sur le style et l'ordonnance d'un poëme épique. Éloge de Vir-
gile et d'Homère.

La comédie chez les Grecs se permit d'abord des personnalités,
comme dans les pièces d'Aristophane; elle fut restreinte ensuite
dans des peintures générales, comme dans les pièces de Ménandre.
Image de la vie privée et de tous les travers, elle exige une étude
profonde du cœur humain. La jeunesse impétueuse, qui s'abandonne
follement aux plaisirs, l'âge mûr, que l'avenir inquiète, la vieillesse
chagrine, qui vante le passé, ne doivent pas tenir le même langage.
C'est en observant les mœurs de la cour et de la ville, que Molière
s'est illustré; on ne sauroit lui reprocher que d'avoir fait souvent
grimacer ses figures. Le comique, dont Térence offre le modèle,
évite également le ton de la tragédie et les expressions ignobles de
la farce; jamais il ne s'écarte du naturel.

CHANT IV.

Changement d'un mauvais médecin de Florence en excellent architecte, épisode qui amène le précepte suivant: La poésie ne comporte pas de médiocrité comme les arts nécessaires. Despréaux attache un si grand prix au choix d'un censeur judicieux et sincère, qu'il développe ce qu'il avoit dit à ce sujet dans le premier chant. Il conseille de donner aux fictions un but utile, de pratiquer la vertu pour réussir à la peindre, de fuir la jalousie, partage des esprits vulgaires, de travailler pour la gloire et non pour un gain sordide. Épisode sur l'origine, les bienfaits et la décadence de la poésie: elle a civilisé les hommes; mais l'indigence a fini par la dégrader. Invitation aux muses de confier à tous leurs nourrissons la renommée d'un roi protecteur des beaux-arts. Quant à l'auteur, n'osant encore manier la trompette et la lyre, il encourage du moins les poëtes en leur transmettant les leçons qu'il a rappor

tées du commerce d'Horace.

LE LUTRIN,

POEME HÉROÏ-COMIQUE.

AU LECTEUR. (Premier avertissement, en 1674.)
AVIS AU LECTEUR. (Second avertissement, en 1683.)

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ARGUMENT.

CHANT PREMIER.

Exposition du sujet. La Discorde, sous la forme d'un vieux chantre, apparoît en songe au trésorier de la Sainte-Chapelle, et lui reproche de dormir pendant que le chantre usurpe les droits épiscopaux. Le prélat se réveille plein d'agitation, et veut aller au chœur; mais Gilotin le calme, et lui amène des partisans dévoués. Au moment où ceux-ci écoutent le récit de ses peines, Sidrac, vieilli dans les procès, s'avance; il conseille de rétablir, dans la nuit même, à l'endroit où se place le chantre, un énorme lutrin, enlevé depuis trente ans. Le sort désigne aussitôt pour cette expédition le marguillier Brontin, le perruquier l'Amour et le porte-croix Boirude. CHANT II.

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Instruite, par la renommée, des hazards que va courir son mari, la perruquière s'efforce vainement de l'en détourner. Brontin et Boirude se rendent chez le perruquier, dont la tristesse les étonne. Le départ des trois champions fait pousser à la Discorde un cri de joie, qui réveille la Mollesse jusqu'à Citeaux. La Nuit raconte à cette dernière les événements qui se préparent; et celle-ci, par ses plaintes, fait l'éloge le plus flatteur de Louis XIV.

CHANT III.

En quittant l'abbaye de Citeaux, la Nuit revole à Paris; elle s'y fait suivre d'un hibou, retiré dans la tour de Montlhéri, et va le placer dans le pupitre fatal. Lorsque les trois guerriers, arrivés dans la sacristie, veulent exécuter leur projet, l'oiseau sinistre pousse des cris, et sort des flancs de la vaste machine. En secouant la poussière de ses ailes, il éteint la bougie dans les mains de Brontin, qui prend la fuite avec ses compagnons. La Discorde, sous la figure de Sidrac, relève le courage abattu des trois héros. Ils retournent sur leurs pas, et remplissent leur mission.

CHANT IV.

Agité par un songe, présage de son infortune, le chantre se rend au chœur, avec le fidèle Girot. A l'aspect du pupître, il exhale son désespoir. Le choriste Jean et le sonneur Girard surviennent; ils lui conseillent de ne point renverser lui-même ce lutrin, mais de le faire abattre par les mains du chapitre assemblé, afin de donner plus d'éclat à sa vengeance. Girot réveille les chanoines avec la cré

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