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IMPRIMERIE DE MOQUET ET COMP., rue de la Harpe, No 90

DES

SCIENCES MILITAIRES

DES

ARMÉES DE TERRE ET DE MER,

PUBLIÉ SUR LES DOCUMENTS FOURNIS PAR LES OFFICIERS DES
ARMÉES ERANÇAISES ET ÉTRANGÈRES,

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Des Sciences Militaires.

RELATION

DE LA CAMPAGNE DE SYRIE,

Spécialement des Siéges

DE JAFFA ET DE ST. JEAN-D'ACRE,

Par un Officier d'artillerie de l'armée d'Orient.

SECTION III.

Retraite de Saint-Jean-d'Acre.- Blessés, malades.-Exagération des dangers de la peste.-La peur prédispose à cette maladie.Pestiférés du Mont-Carmel, de Tentoura, de Jaffa. Marche de l'armée; - On brûle les moissons.-Jactance du com

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modore anglais. Grande chaleur dans le désert. Moyen de s'y garantir de la soif.- La division Kléber se mutine. -Sage mesure de ce général. -L'armée prend du repos à El-Arisch: Elle se réunit à Saléhièh;-Entrée triomphante au Caire. Prairial an VII.

-

Mai et juin 1799.

Pendant le siége de Saint-Jean-d'Acre la ligne de communication de l'armée, sur ses derrières, était établie sur la côte; ses postes étaient Caïffa, Tentoura, Césarée, Jaffa, Gaza. La retraite de l'armée eut lieu par cette même ligne. Les blessés avaient été évacués à l'avance sur Tentoura au moyen de quelques voitures des équipages militaires, et de tous les chevaux de selle des officiers et des employés de l'armée. Les blessés dont l'état de santé n'avait pas permis de les transporter ainsi, avaient été remis à leurs corps respectifs, et ils étaient portés sur des brancards.

À la naissance du jour, la division Kléber faisant l'arrière-garde, montait la côte du Carmel. Elle n'avait nulle

ment été inquiétée dans sa retraite, et de cette position élevée, parfaitement en vue d'Acre, on pouvait juger alors qu'il n'y avait aucun mouvement de troupes hors de la place. Bonaparte qui, tandis que l'armée défilait, était resté sur le revers du Mont-Carmel, s'étant ainsi assuré de l'inaction de l'ennemi, se porta alors à la tête de la colonne.

L'ambulance de l'armée avait été, dès le principe, établie au couvent du Mont-Carmel; mais par la suite on y mit seulement les hommes attaqués de la peste.

Cette maladie n'avait point fait autant de ravages que l'on s'est plu à le dire : nos médecins n'en étaient nullement effrayés; ils étaient parfaitement fixés sur le traitement à suivre, et ils guérissaient au moins les deux tiers des malades. Il suffisait souvent d'être mis à temps entre leurs mains pour échapper à la mort. On sait que le médecin en chef Desgenettes s'inocula la peste dans le but de guérir les soldats de l'effroi qu'ils avaient de cette maladie. Il n'en fut que légèrement indisposé. Il est vrai qu'il prit immédiatement les moyens qu'il savait nécessaires pour combattre la maladie. On sait aussi que Bonaparte lui-même donna également à cette occasion l'exemple de la confiance et du courage, en visitant à Jaffa, après le siége et avant le départ de l'armée pour Saint-Jean-d'Acre, nos soldats malades de la peste à l'hôpital. La Peste de Jaffa de GROs est un tableau historique.

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Il est certain que la peste, maladie éminemment inflammatoire, est endémique et particulière au climat de l'Orient; et bien qu'elle soit contagieuse, néanmoins il a été positivement reconnu que, dans tous les cas ordinaires, elle ne se communiquait qu'autant que l'individu y était prédisposé. Or, plusieurs exemples ont démontré que la peur

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