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Serai et Kara Euran, et se perdent dans la plaine de Koniyeh. C'est sans doute un phénomène fort curieux et très-intéressant, qui explique d'ailleurs les contradictions apparentes de plusieurs écrivains au sujet de la largeur et de la longueur du lac, et des diverses localités qui ont été placées sur le Palus Trogites, dont le lac Soghla est incontestablement le représentant moderne. »

Mais un phénomène encore plus extraordinaire, c'est celui qu'offre un ruisseau de la Céphalonie, qui, à l'opposé de tous les autres cours d'eau, sort de la mer au lieu de s'y jeter..

« Après avoir coulé par un court espace dans une espèce de canal, il disparaît sous des débris de rochers. Il se trouve situé à l'extrémité septentrionale de la langue de terre qui forme la côte orientale du havre d'Argastoli : jamais il n'a diminué de volume, ni cessé de couler, et il n'est pas encore parvenu à remplir la cavité souterraine dans laquelle il se perd. Un propriétaire de l'île a vainement fait pratiquer une large ouverture dans ces rochers, afin de suivre son cours mystérieux; après être arrivé à une profondeur de trois mètres, il découvrit que les eaux s'engouffraient dans des fentes naturelles à trois ou quatre mètres au-dessous de la surface de la mer, dont elles n'étaient séparées que par une étroite muraille de pierre 1. »

L'existence de ce phénomène a donné lieu à la construction d'un moulin placé près du gouffre, sur les bords de la mer, dont l'eau, après avoir mis la machine en mouvement, se jette dans le gouffre et y disparaît. M. Condoguris, natif de Céphalonie, donné en 1838, connaissance de

tous ces faits à l'Académie des sciences.

Découverte par Christophe Colomb, à son second

▲ Edinburgh Review. Revue britannique, hovembre 1815.

voyage, le 3 mai 1494, au matin, la Jamaïque était deze nue par la suite le rendez-vous de tous les pirates du Nouveau-Monde, et le dépôt de leurs rapines, lorsque le 7 juin 1692, à midi, tandis que la population de PortRoyal admirait le butin dont les boucaniers avaient encombré le rivage, voilà que les montagnes voisines poussent un affreux mugissement, et que la mer, comme irritée de tout ce brigandage, inonde les quais de vingt pieds d'eau. Comme d'intelligence avec elle, à ce signal, la terre ouvre ses flancs et engloutit avec les édifices de cette ville opulente, trois mille de ses habitants, ne laissant debout que le fort et deux cents maisons. Sans une frégate, le Swan, qui, entraînée par l'inondation, navigua, avec de grands dangers au-dessus de toutes ces ruines, le nombre des victimes eût été bien autrement considé rable.

Port-Royal, au reste, ne fut pas seul à éprouver les effets de ce tremblement de terre; l'île entière ressentit une secousse tellement violente, que le cours des rivières, la forme des montagnes et des vallées en furent remarquablement modifiés. Quand la mer est calme et limpide, on distingue encore à présent au fond de ses eaux, des ruines qui, mieux que tous les récits, donnent une idée de la gravité de ce désastre.

La ville de Kingston, aujourd'hui la plus considérable, fut bâtie l'année suivante pour servir de refuge aux habi tants sans asile et au commerce ruiné de Port-Royal, Elle a été érigée en cité en 1802.

-La Barbarie abonde en mines de sel; ses lacs et ses sources sont salés, ce qui porte à croire que le désert du Sahara était jadis le bassin d'une grande mer intérieure qui donnait dans la Méditerranée, au golfe de Syrtis.

Au nombre des phénomènes bizarres qui méritent une

place dans ce recueil, nous ne pouvons omettre ces excroissances subites et éphémères qui apparaissent à la surface du globe.

La petite île de Gounong-Api, dans la mer Pacifique, contient un volcan d'une activité extrême, et la pression de bas en haut du feu sous-marin est tellement forte dans cette partie de l'Océan, qu'une masse de basalte noir, assez cons dérable pour combler une baie de 260 pieds de profondeur, fut soulevée en une nuit, et si paisiblement que les habitants de la còte ne surent ce qui se passait que lorsque l'effet fut à peu près produit 1.

Au commencement du xixe siècle, on vit sortir de la même mer deux îles nouvelles, l'une de cinq milles de circonférence, l'autre de 5,000 pieds de hauteur, dans une partie si profonde de l'Océan, qu'on n'en put atteindre le fond avec une sonde de 1,200 pieds. De l'autre côté de la mer Pacifique, la chaîne entière des Andes et les îles adjacentes de Juan Fernandez et des Galopados offrent une vaste surface volcanique dont l'exhaussement continue.

Par opposition à ce mouvement de soulèvement il faut remarquer celui d'abaissement graduel qui s'opère dans une partie du Groenland. Observé en 1777 par Aretander, il a été étudié de nouveau et trouvé plus sensible par docteur Pingel 2.

le

PERCEMENT DE L'ISTHME DE PANAMA. Dès l'année 1520, Fernand Cortez, selon M. de Humbold, proposait à Charles-Quint de couper l'isthme qui sépare les deux Océans et indiquait le détroit de Téhuantepec comme le

Physical geography.

V. Société geolog. de Londres, 7 novembre 1835.

secret du détroit. On voit que cette idée date de oin. Dieu sait si jamais elle se réalisera !

On a souvent agité cette grave question depuis lors, et l'on a reconnu que la communication d'une mer à l'autre peut s'établir plus particulièrement sur les cinq points suivants, en allant du nord au sud : l'isthme de Téhuantépec, l'isthme de Nicaragua, l'isthme de Panama, l'isthme de Darien et le canal de la Raspadura. Ce projet a éveillé la sollicitude des Etats-Unis. En 1855, le président Jackson a envoyé le colonel Biddle étudier la question sur place; mais il paraît probable que le colonel en sera pour ses études, non pas seulement à cause de la difficulté de depenser deux cents millions sur un terrain qui appartient à autrui, mais parce qu'il est sorti, de cette difficulté même, un autre projet plus aisé à exécuter et plus favorable au développement de la puissance américaine.

Il s'agit d'un chemin de fer qui partirait du lac Michigan, et s'étendrait, en suivant à peu près la quarantedeuxième parallèle, jusqu'à l'océan Pacifique; ou dont le point de départ, selon d'autres, serait un endroit plus au sud sur le Mississipi, tel que Memphis, et aboutirait à Monterey ou à San-Francisco, sur la côte de la Californie,

Du port de mer servant de point d'arrivée au chemin de fer, rayonnera presqué tout le commerce de l'océan Pacifique. De lâ, effectivement, on sera à environ quinze cents lieues des ports de l'empire chinois. Un officier distingué de la marine des Etats Unis, M. Mauny, a dressé le tableau comparatif suivant, des distances des principaux points du grand Océan aux ports de la Californie, et de l'autre à ceux de l'Angleterre,

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Ainsi on ira, au moyen de bateaux à vapeur, en quelques jours de navigation aux îles Sandwich et à la plupart des archipels du grand Océan, en quelques semaines à la Chine et dans l'Inde. Et à l'autre extrémité du chemin, on sera sur l'océan Atlantique, à quelques semaines à peine de navigation de l'Europe et de l'Afrique,

D'après des calculs rigoureux, on ira de Canton à SanFrancisco en quinze jours; en cinq jours on traversera le continent américain, c'est-à-dire que le voyage de Canton à New-York se fera en vingt jours et celui de Canton à Londres en trente-deux. C'est à peu près la moitié du temps que met actuellement la malle par la Méditerranée et l'isthme de Suez 1.

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GÉOGRAPHIE POLITIQUE. En 983, une colonie danoise se forma sur la côte orientale du Groënland Elle se composait au XIVe siècle de douze paroisses, cent quatre-vingt-dix villages et deux couvents. Ma's en1406, le dix-septième évê

1 J. M. (American Papers, 1848).

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