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place dans ce recueil, nous ne pouvons omettre ces excroissances subites et éphémères qui apparaissent à la surface du globe.

La petite île de Gounong-Api, dans la mer Pacifique, contient un volcan d'une activité extrême, et la pression de bas en haut du feu sous-marin est tellement forte dans cette partie de l'Océan, qu'une masse de basalte noir, assez cons dérable pour combler une baie de 260 pieds de profondeur, fut soulevée en une nuit, et si paisiblement que les habitants de la còte ne surent ce qui se passait que lorsque l'effet fut à peu près produit 1.

Au commencement du xixe siècle, on vit sortir de la même mer deux îles nouvelles, l'une de cinq milles de circonférence, l'autre de 3,000 pieds de hauteur, dans une partie si profonde de l'Océan, qu'on n'en put atteindre le fond avec une sonde de 1,200 pieds. De l'autre côté de la mer Pacifique, la chaîne entière des Andes et les îles adjacentes de Juan Fernandez et des Galopados offrent une vaste surface volcanique dont l'exhaussement continue.

Par opposition à ce mouvement de soulèvement il faut remarquer celui d'abaissement graduel qui s'opère dans une partie du Groenland. Observé en 1777 par Aretander, il a été étudié de nouveau et trouvé plus sensible par le docteur Pingel 2.

Dès l'année

PERCEMENT DE L'ISTHME DE PANAMA. 1520, Fernand Cortez, selon M. de Humbold, proposait à Charles-Quint de couper l'isthme qui sépare les deux Océans et indiquait le détroit de Téhuantepec comme le

Physical geography.

V. Société geolog. de Londres, 7 novembre 1835.

secret du détroit. On voit que cette idée date de oin. Dieu sait si jamais elle se réalisera !

On a souvent agité cette grave question depuis lors, et l'on a reconnu que la communication d'une mer à l'autre peut s'établir plus particulièrement sur les cinq points suivants, en allant du nord au sud : l'isthme de Téhuantépec, l'isthme de Nicaragua, l'isthme de Panama, l'isthme de Darien et le canal de la Raspadura. Ce projet éveillé la sollicitude des Etats-Unis. En 1855, le président Jackson a envoyé le colonel Biddle étudier la question sur place; mais il paraît probable que le colonel en sera pour ses études, non pas seulement à cause de la difficulté de depenser deux cents millions sur un terrain qui appartient à autrui, mais parce qu'il est sorti, de cette difficulté même, un autre projet plus aisé à exécuter et plus favorable au développement de la puissance américaine.

Il s'agit d'un chemin de fer qui partirait du lac Michigan, et s'étendrait, en suivant à peu près la quarantedeuxième parallèle, jusqu'à l'océan Pacifique; ou dont le point de départ, selon d'autres, serait un endroit plus au sud sur le Mississipi, tel que Memphis, et aboutirait à Monterey ou à San-Francisco, sur la côte de la Californie,

Du port de mer servant de point d'arrivée au chemin de fer, rayonnera presqué tout le commerce de l'océan Pacifique. De là, effectivement, on sera à environ quinze cents lieues des ports de l'empire chinois. Un officier distingué de la marine des Etats Unis, M. Mauny, a dressé le tableau comparatif suivant, des distances des principaux points du grand Océan aux ports de la Californie, et de l'autre à ceux de l'Angleterre,

clama de l'Espagne la souveraineté exclusive des îles Falkland, alléguant qu'elles avaient été découvertes par des Anglais. Il s'ensuivit une rupture avec l'Espagne,qui détruisit en 1770 la petite colonie de Fort-George, mais qui, après bien des débats, finit par admettre les récla– mations de la Grande-Bretagne.

C'est en 1840 qu'ont été jetés les premiers fondements du nouvel établissement que l'Angleterre a formé aux ïles Falkland. C'est surtout comme point de relâche et de ravitaillement, que l'Angleterre en paraît apprécier l'utilité.

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Chine. La suríace de la Chine proprement dite est d'environ 1,298,000 milles carrés, ce qui représente les trois cinquièmes de l'empire de Russie, ou les deux cinquièmes de l'Australie. Sa population actuelle est de 367,000,000 d'individus, et c'est ce chiffre qui nous paraît incompréhensible. Cependant, si on le compare avec l'espace occupé, il n'est pas aussi énorme qu'il le semble au premier abord. C'est à peu près deux acres et un tiers de terrain par individu, un peu plus que la moyenne en Angleterre et dans le pays de Galles, qui est d'environ deux acres par personne. Il est vrai que, dans quelques provinces de l'empire, les états de population donnent une moyenne de plus de 700 individus ar mille carré; mais, d'après le dernier recensement, le comté de Lancaster comptait environ 800 individus par mille carré, pour ne pas parler du Middlesex, qui donne moyenne de 5,000, ni du Surrey, qui en a 700 par mille carre. Il est à remarquer aussi que ces parties populeuses de la Chine sont sur les côtes, que les Européens ont pu y pénétrer, et qu'il est constant qu'elles sont très-fertiles et abondamment pourvues de toutes les ressources nécessaires pour nourrir leur population.

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Les états chinois des terres sujettes à l'impôt et livrées à la culture du riz donnent près d'un demi-acre de ces terres par individu; et l'on assure que, dans les provinces méridionales et bien arrosées, il n'est pas rare du tout de faire, dans une année et sur un même champ, deux récoltes de riz, une de blé et une de légumes. Or, toute la surface arable de l'Angleterre et du pays de Galles n'excède pas 10,500,000 acres, ce qui donne un peu plus d'un demi-acre par tête; et l'Angleterre a en outre à nourrir environ 1,800,000 têtes de bétail et de chevaux et 8,000,000 de moutons et de porcs. Les Chinois ont peu de chevaux, ce sont des hommes qui font chez eux la plupart des travaux de fatigue; ils ont peu de bétail, ils font servir leurs chiens mêmes à leur nourriture, et ne donnent à leurs porcs que les rebuts qui ne peuvent être appliqués plus directement à l'alimentation des hommes.

Il est souvent d'une grande importance de bien tenir compte de la géographie dans l'appréciation, nous ne disons pas seulement des faits, mais des caractères historiques. En voici un exemple dont la forme légère ne diminuẹ en rien l'autorité, et dont on ne peut pas dire que la rime y nuise à la raison; car rarement une raillerie plus fine a été mise au service d'une idée plus juste. Il est presque inutile d'ajouter qu'il s'agit de Voltaire.

J'entends ici des pédants à rabats,

Tristes censeurs des plaisirs qu'ils n'ont pas,
Qui, me citant Denys d'Halicarnasse,

Dion, Plutarque, et même un peu d'Horace,
Vont criaillant qu'un certain Curius,
Cincinnatus, et des consuls en us,

Bêchaient la terre au milieu des alarmes,

Qu'ils maniaient la charrue et les armes ;

Et que les blés tenaient à grand honneur
D'êtres semés par la main d'un vainqueur.
C'est fort bien dit; mes maîtres, je veux croire
Des vieux Romains la chimérique histoire.
Mais, dites-moi, si les Dieux par hasard
Faisaient combattre Auteuil et Vaugirard,
Faudrait-il pas, au retour de la guerre,
Que le vainqueur vînt labourer sa terre?
L'auguste Rome, avec tout son orgueil,
Rome jadis était ce qu'est Auteuil.
Quand ces enfants de Mars et de Sylvie,
Pour quelque pré signalant leur furie.
De leur village allaient au champ de Mars,
Ils arboraient du foin pour étendards,
Leur Jupiter, au temps du bon roi Tulle,
Etait de bois; il fut d'or sous Luculle.
N'allez donc pas, avec simplicité,

Nommer vertu ce qui fut pauvreté.

Prusse.-Le Grand-Electeur, Frédéric-Guillaume,s'était assuré en 1660, par le traité d'Oliva, la souveraineté de la Prusse. Il avait deux millions de sujets, une armée de vingt-sept mille hommes et un revenu de 1,533,795 écus: Frédéric [er se couronna lui-même roi de Prusse en 1701, et ajouta à son royaume les comtés de Mecklembourg et Hohenstein et la principauté de Neufchâtel.

Son successeur Frédéric-Guillaume Ier rendit la Prusse maîtresse d'une des embouchures de l'Oder, et ouvrit à 300 commerce la mer Baltique en acquérant en 1720, pour deux millions, la Poméranie intérieure jusqu'aux bords de la Péene, ainsi que la forteresse de Stetin, et les iles d'Usedom et de Wollin. Il laissa en mourant deux millions quatre cent mille sujets, une armée de soixante

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